Il s’agit désormais d’un secret de Polichinelle : Kyle Kuzma et Spencer Dinwiddie ne s’aiment pas vraiment. Les deux joueurs NBA entretiennent une relation, disons, moins qu’amicale depuis leur temps passé sur le même banc chez les Wizards de Washington. Leur cohabitation dans la capitale américaine n’aura peut-être duré que quelques mois – et seulement 44 rencontres –, mais ses impacts sont encore aujourd’hui bien apparents, notamment via les réseaux sociaux à raison d’une récente querelle publique entre les deux parties.
On en est même arrivés aux insultes publiques entre Kuz et Dinwiddie. Voici où tout à commencé.
Davis Bertans avait spécifié aux médias en février 2022, lorsque le noyau peu fructueux des Wizards a partiellement été démantelé, qu’il était difficile d’entretenir une bonne chimie « quand pratiquement chaque jour [les membres de] l’équipe se chicanent entre eux. »
Nul besoin de mentionner que Kuzma et Dinwiddie étaient au sein de ces différends; le deuxième de ces hommes, en compagnie de Davis Bertans, a été transigé vers les Mavericks de Dallas en retour de Kristaps Porzingis.
On sait désormais qu’il ne s’agissait pas que d’une expérience ratée à Washington, mais également de l’élément déclencheur de quelque chose de bien plus grand. Si la situation est demeurée somme toute privée et silencieuse depuis la transaction entre les Mavs et les Wizards, elle a récemment été ramenée à la surface, d’abord avec un échange Twitter entre les deux principaux intéressés, au mois de janvier.
À titre de note, Kuz est très actif sur les réseaux sociaux et n’hésite jamais avant d’y partager ses opinions controversées.
Le 25 janvier dernier, l’ailier de 27 ans des Wizards avait répondu ceci à des commentaires de Dinwiddie, aujourd’hui chez les Nets de Brooklyn, aux journalistes, à la suite d’un match entre les Mavericks et les Wizards.
« Ce qui est drôle, c’est qu’ils ne jouent pas du basketball gagnant. »
L’emoji de « clown » a notamment été utilisé…
« Pour [les Wizards], c’est une vitrine. Ils sont là-bas pour essayer de se faire payer, non pour essayer de jouer du basketball gagnant. Pour une équipe [comme les Mavericks] qui a de vrais espoirs, un MVP et qui est allée en finale de conférence l’an dernier, nous devons être meilleurs, » avait d’abord partagé Spencer Dinwiddie après un revers aux mains des Wizards.
La flamme du conflit a conséquemment été rallumée lorsque le point guard des Nets était de passage à l’émission Run It Back de FanDuelTV, le 12 avril dernier. L’animatrice Michelle Beadle a interrogé Dinwiddie à savoir pourquoi il n’avait pas répondu sur Twitter à cette attaque de Kuz d’il y a trois mois.
Écoutez ci-bas :
« Qu’est-ce que Draymond [Green] vient de dire [à l’endroit de Rudy Gobert] ? ‘L’insécurité est bruyante’. »
Spencer Dinwiddie à propos des tweets de Kyle Kuzma
Spencer avait alors eu un désir de rétorquer, mais son agent lui a dit de s’en abstenir, car il avait de plus gros chats à fouetter. Si les Mavericks visaient alors les séries éliminatoires (sans succès), Dinwiddie a rappelé qu’il n’est plus dans cet environnement et ne s’est pas gêné de préciser : « Maintenant je suis dans les séries, [Kyle Kuzma] ne l’est pas. »
Son discours va ensuite dans une direction plus personnelle, où il prétend que Kuz ne déploie pas d’approche qui priorise le basketball, mais plutôt la popularité, l’argent et la célébrité. C’est pourquoi, selon Dinwiddie, il « s’habille comme il le fait, il approche le basketball comme il le fait et il fait les commentaires qu’il fait. »
Ensuite, les choses ont pris une différente tournure.
« Tu n’es probablement pas un troisième star sur une bonne équipe, parce que si tu l’étais, les Lakers t’auraient gardé, » a ensuite déclaré Dinwiddie sur Kuzma.
On comprend désormais où, exactement, étaient dirigés tous les commentaires précédents de Dinwiddie lorsqu’il se penchait sur son court séjour à D.C. Il respecte Bradley Beal au même titre qu’il respecte Damian Lillard et sa propre loyauté envers la franchise qui l’a repêché il y a plusieurs années.
« À D.C., si tu as trois gars [sur des contrats] maximaux, avec Porzingis, Brad et Kuz, comment est-ce que tu rates les séries? Rien de tout ça n’a de sens. À moins que tes priorités ne soient pas en ordre. »
Naturellement, la cible des déclarations s’est rendue sur Twitter pour un longue réponse étoffée, saturée d’insultes dirigées tout droit vers la personne de Dinwiddie – qu’il a d’ailleurs appelé « Dinshittie ».
À lire :
Les médias ont conséquemment questionné Spencer Dinwiddie sur la série de tweets. Via Brian Lewis du New York Post, en guise d’essence sur le feu :
« À la fin de la journée, j’ai dit la vérité et je me suis fait réfuter par des insultes d’enfant de 10 ans, » a répliqué Dinwiddie.
« Certaines personnes sont chanceuses d’être dans certaines situations. On ne se fâche pas contre Rick Fox pour ses titres avec Kobe et Shaq. Certaines personnes sont bénies, mais on ne peut pas agir comme si c’était Rick Fox qui les avait menés vers un championnat, » a-t-il ajouté à titre de comparaison pour le championnat de Kyle Kuzma avec les Lakers, en 2020.
Sans surprise – comme si cette affaire n’était pas déjà suffisamment médiatisée –, Fox a lui-même pris le temps de réfuter, par son propre compte Twitter, jeudi.
« Salut Spencer Dinwiddie, ravi de te rencontrer. […] Ceci est une photo des trois capitaines qu’a choisis Phil Jackson pour mener ses Lakers à trois championnats consécutifs. Qui est Rick Fox ? JE LE SUIS. »
Reste à voir où ira la suite des choses aujourd’hui et cette fin de semaine. Ce « beef » semble prendre davantage et davantage d’ampleur; le suivant affrontement entre les Nets et les Wizards, la saison prochaine, sera donc certain d’attirer une attention additionnelle par cet échange devenu viral.
Brooklyn (6) devra croiser le fer avec les puissants 76ers de Philadelphie (2) dès samedi à 13h00. À travers 2022-2023, en 79 joutes totales sous les Mavericks et Nets, le meneur de jeu de 30 ans concerné ici a enregistré 17.3 PTS, 3.4 REB, 6.5 AST par soir et un rendement de 37% du périmètre.
Pour sa part, Kuz mettait sur pieds sa meilleure campagne individuelle, juste avant de (bientôt) signer un nouveau pacte qui pourrait s’approcher des 70 M$ pour deux ans. Ses 21.2 PTS, 3.7 AST et 2.5 tirs à 3 points par match représentent tous des sommets personnels. Il ajoutait 7.2 REB de moyenne à ces statistiques, mais seulement 33% du centre-ville, son pire rendement extérieur depuis 2020, tout en menant sa troupe au chapitre des minutes jouées totales.