Au cœur de tous les exercices offensifs menés par l’équipe d’entraîneurs de l’Alliance de Montréal, un mot d’ordre : partager le ballon.
Cette consigne, issue du plan de match rigoureux de Vincent Lavandier pour la saison, a pour but de bien faire paraître le collectif sur le terrain. Les bienfaits seront toutefois nombreux d’un point de vue individuel, forçant les joueurs à se développer de façon différente.
Alain Louis, par exemple, s’est habitué à avoir le ballon entre les mains. Au sein du système de l’Alliance, il n’aura pas le choix de devenir un meilleur joueur d’équipe.
« Le système est différent [qu’à Ottawa], mais intéressant. Je pense vraiment que c’est bon pour moi. Ça m’aide à jouer une autre dimension, et penser aux autres avant moi-même. »
Alain Louis
James Jean-Marie, lui, est en position de viser de bonnes minutes au poste intérieur. L’ailier découvre ses nouvelles tâches, qui lui permettent notamment de prendre des décisions avec le ballon et de contrôler le jeu. Tous les joueurs sont importants dans la circulation du ballon, et il n’y a pas d’exception pour les joueurs costauds et athlétiques, qui tireront toutefois beaucoup de bénéfices de ces tâches supplémentaires.
Vincent Lavandier avait averti ceux qui voulaient bien l’entendre que l’intelligence serait primordiale. On l’a bien vu lors du deuxième jour du camp d’entraînement, alors qu’il ne s’est pas gêné pour intervenir à de nombreuses occasions pour pointer des ouvertures ratées par ses joueurs.
« C’est vraiment structuré, dit James Jean-Marie. Chaque action est planifiée. C’est fou. »
Un système aussi détaillé fait-il peur, à 8 jours du début de la saison? A-t-on le temps d’apprendre en si peu de temps?
« J’ai fait six équipes en six ans. Pour moi, m’adapter n’est pas un problème et je pense qu’en général, on comprend rapidement ce qui est demandé. »
James Jean-Marie
Patience
Malgré la confiance et l’énergie, tout ça ne se concrétise pas en une journée. Le camp d’entraînement du club durera seulement une semaine, avant de prendre l’autobus pour Hamilton la semaine prochaine.
Au terme de ce premier entraînement plus complet au niveau des matchs simulés, Vincent Lavandier a noté qu’il faudrait être bien meilleur au niveau technique, tout en étant conscient du contexte difficile.
Les joueurs doivent apprendre à se trouver sur le terrain et à exécuter le plan de match dans la fluidité. Cette cohésion vient toutefois avec les répétitions. On ne peut pas se réveiller mardi et faire des miracles avec des joueurs qui ne se connaissaient pas lundi, aussi qualifié et motivé soit-on.
Perfectionniste comme il est, Vincent Lavandier est donc certainement resté sur sa faim aujourd’hui.
Or, la patience est de mise. Après tout, bâtir une équipe d’expansion de toutes pièces ne se fait pas en un claquement de doigt.