Chronique

Après quatre matchs, rien ne va à Toronto

Crédit : Vaughn Ridley - Getty Images

En résumé

Avec une victoire en quatre sorties, les Raptors déçoivent énormément.

Indiscipline, manque de combativité, absence totale de synchronisme… Ce début de saison est loin des attentes qu’avaient les partisans. Une escouade visiblement dysfonctionnelle des Raptors de Toronto n’affiche présentement qu’une seule victoire en quatre sorties. La défaite de lundi soir contre les Trail Blazers devrait faire sonner l’alarme du personnel de l’équipe.

Des points à améliorer (et à marquer)

Vraisemblablement, les schémas offensif des Torontois ne fonctionnent aucunement pour les joueurs. Parfois on les applique, d’autre fois, on les ignore et c’est ce qui a causé plusieurs maux de tête à la formation de Darko Rajakovic – et aux partisans.

L’un des problèmes les plus flagrants chez les Raptors après quatre rencontres est celui du tir à 3 points. À l’heure actuelle, les Raps pointent au 23e rang de la ligue au chapitre des tirs réussis du centre-ville. Même l’an dernier, les Raptors étaient loin d’être une équipe redoutable au tir de longue distance, bons pour le 29e rang au terme de la saison régulière; seuls les Bulls et les Rockets ont été pires.

Le départ de Fred VanVleet a rendu la formation torontoise automatiquement moindre au tir extérieur. Et si ce n’est pas le tir de l’arche – ou l’absence de celui-ci – qui va faire couler les Raptors de Toronto, c’est le lancer franc. Voilà essentiellement la raison pour laquelle les Raptors ont échoué face aux Bulls en tournoi de Play-in et, du même élan, failli à se qualifier en éliminatoires – et ce l’est encore pour la défaite de vendredi dernier, 104-103 en temps supplémentaire.

Dans la récente défaite contre les Bulls, l’équipe de Darko Rajakovic n’a réussi que 25% (9/36) du 3 points et 64% (16/25) du lancer franc. Mais en plus, de tous les moments que les Raptors auraient pu choisir où rater ces opportunités d’ajouter à leur avance, c’est arrivé exactement lorsque les Bulls ont commencé à gagner du momentum au quatrième quart.

Ce match des plus disgracieux avait alors vu plusieurs séquences venir renverser la vapeur d’un côté à l’autre, incluant une « run » de 20-0 pour chaque parti.

Il y a notamment Gary Trent Jr. que l’on doit pointer du doigt. Sur papier, il est le meilleur tireur des Raptors, mais rate pourtant presque deux sur trois de ses opportunités à la ligne de charité (son match contre les Blazers n’aide d’ailleurs pas sa cause). Les maux de tête des Raptors n’ont pas arrêté en prolongation, alors que Siakam a failli à convertir ses deux tentatives à la ligne des lancers francs, en plus d’être responsable des multiples revirements qui ont permis à Alex Caruso de devenir le meilleur joueur chauve de l’histoire des Bulls de Chicago depuis Michael Jordan.

La dégringolade

Maintenant, comment les Raptors ont-ils rebondi après l’écroulement qu’ils ont connu à Chicago ? En subissant deux défaites consécutives. La première contre une puissante équipe des 76ers et la deuxième face à nuls autres que les Trail Blazers de Portland, sur un second affrontement en deux soirs et privés des services d’Anfernee Simons.

Certes, la formation canadienne a réussi à améliorer son efficacité au lancer franc (73%), mais le 3 points s’est détérioré. On parle ici d’une performance globale de 4 en 29. Il s’agit d’ailleurs du pire taux d’efficacité en un match qu’a connu l’équipe au tir du centre-ville depuis 2017. Et encore une fois, Gary Trent Jr. a été complètement invisible dans la défaite (3 PTS, 14% au tir). Histoire d’ajouter de l’huile sur le feu, les Raps ont laissé Deandre Ayton atteindre un nouveau sommet en carrière en termes de rebonds ce soir-là, en captant 23.

Dans « l’effort », les Raptors n’ont totalisé que 91 points et la seconde unité a connu l’une des pires sorties que je crois avoir vu :

  • À lui-seul, Malcolm Brogdon a inscrit plus de points (21) que l’entièreté de l’unité de sortie de banc (17).
  • Les 23 rebonds de Deandre Ayton constituent un plus haut total que le banc des Torontois (15).
  • En sept tentatives du tir à 3 points, aucun d’entre eux n’a trouvé le mille.

Honnêtement, c’est scandaleux. Il y a quelque chose qui ne fonctionne clairement pas à Toronto…

Est-ce la stratégie 0.5 en attaque ?

Est-ce un problème au niveau des joueurs disponibles ?

Est-ce que Darko Rajakovic doit changer son plan de match ?

Doit-on rapatrier le livret de Nick Nurse et imposer 48 minutes de jeu à Pascal Siakam ?

Faut-il simplement demeurer patients ?

Malheureusement pour Rajakovic et sa bande, rien n’indique que les prochaines semaines seront plus faciles. Voici l’horaire des huit prochains matchs pour les Raptors :

  • Bucks de Milwaukee : mercredi 1er novembre
  • 76ers de Philadelphie : Jeudi 2 novembre
  • Spurs de San Antonio : dimanche 5 novembre
  • Mavericks de Dallas : mercredi 8 novembre
  • Celtics de Boston : samedi 11 novembre
  • Wizards de Washington : lundi 13 novembre
  • Bucks de Milwaukee : mercredi 15 novembre
  • Celtics de Boston : vendredi 17 novembre

De façon réaliste, combien de victoires semblent possibles à travers les deux prochaines semaines ? Je ne vois pas la formation actuelle l’emporter deux fois contre les Bucks, deux fois contre les Celtics et ni contre les 76ers. Donc, on dit trois victoires d’ici là ?

Avant le début de la saison, Patrick Beverley s’est donné à cœur joie en s’attaquant aux Raptors, mentionnant le fait qu’ils n’ont aucun « dog » sur l’équipe. En d’autres mots, il n’y a pas de joueur qu’il perçoit comme étant redoutable. Deux semaines plus tard, en dépit du personnage qu’est Pat Bev, j’ai bien peur de dire qu’il a raison.

S’il y a un point positif à retenir jusqu’à présent, c’est la défensive. Avec tout près de 103 points alloués par rencontre, les Raptors tiennent le troisième rang de la ligue à ce niveau. C’est toutefois marquer plus de points que l’adversaire qui mènera à des victoires, mais 99.5 points par match (30e dans la NBA) ne suffira jamais.

Sinon, j’adore Scottie Barnes. Il est le meneur de l’équipe chez les points marqués (20.8), rebonds (9.5) et contres (2.5). Autant qu’il semble s’adapter au plan de match de Darko Rajakovic, ce n’est pas toute l’équipe qui est d’accord sur la manière d’opérer. Parlez-en à Jakob Poeltl qui a fait une sortie cette semaine sur la façon de jouer de son club :

« On essaye de faire les mêmes choses que nous faisons à l’entraînement. On essaie d’avoir cette pénétration, rejet au coin, de renvoyer le ballon à l’aile, jouer au niveau de la clef, faire des coupes, différents écrans scindés… À l’occasion, on dirait qu’on entre en mode – quoi faire? – et qu’on ne le réalise même pas. On dirait juste que l’on essaie chacun de créer ces opportunités par le fruit du hasard. Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde, alors on ne fait que pénétrer avec le ballon et rencontrer une foule [de défenseurs] pour ensuite le refiler à quelqu’un d’autre sur le périmètre, qui fera ensuite la même chose. »

Jakob Poeltl

Selon ce que dit le pivot, l’équipe a besoin de créer de l’espace en attaque. Ce souhait est difficilement possible lorsque la quasi-totalité de l’équipe ne dispose que d’un jeu intérieur ou d’un tir à 3 points frauduleux. Masai Ujiri nous a vendu sa vision de ce noyau et il déçoit au plus au point jusqu’à présent.

Pour l’instant, rien ne va chez les Raptors de Toronto.

Je dis bien pour l’instant, car la saison est longue. Mais une saison de basketball ne peut pas se résumer au fait qu’il y a beaucoup de temps avant les séries éliminatoires. Les Raptors font compétition contre la totalité de l’Est, eux qui sont présentement bons derniers. Un ajustement doit être apporté dans les plus brefs délais, sans quoi j’aurai un grand doute sur la survie de ce noyau en lequel Masai Ujiri a fait confiance.

Les Raptors sont de retour dans votre écran ce soir dès 19h00. Les Bucks sont de passage au ScotiaBank Arena. C’est diffusé sur RDS2.

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Émilio Constanza

Émilio est un passionné du journalisme. Fraîchement sorti du programme des arts, lettres et communications des médias au Collège Lionel-Groulx, il veut rassembler les deux choses qu'il aime le plus: journalisme et sport.

Émilio Constanza

Émilio est un passionné du journalisme. Fraîchement sorti du programme des arts, lettres et communications des médias au Collège Lionel-Groulx, il veut rassembler les deux choses qu'il aime le plus: journalisme et sport.

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