Jontay Porter, pivot de 24 ans qui a participé à 26 matchs pour les Raptors de Toronto cette saison, est officiellement banni par la NBA pour avoir enfreint les règles entourant les jeux d’argent et les paris sportifs. Le verdict de la ligue est donc tombé – et sévèrement – après qu’elle ait effectué une investigation approfondie de plusieurs semaines dans un dossier impliquant des paris sportifs effectués sur des matchs de la NBA, dont une occasion où Porter et ses associés ont parié contre les Raptors.
Essentiellement, les violations de Jontay Porter dans ce dossier des plus chauds incluent d’avoir divulgué des informations confidentielles à des parieurs sportifs, d’avoir limité intentionnellement sa propre participation à un ou plusieurs match(s) et d’avoir carrément parié sur des parties de basketball de la NBA, ce qui est strictement proscrit. Le département des communications de la NBA a d’abord partagé le verdict via communiqué de presse et les réseaux sociaux.
« L’investigation de la ligue a découvert qu’avant le match des Raptors du 20 mars, Porter avait divulgué de l’information confidentielle à propos de son propre état de santé à un individu qu’il savait était un parieur sur la NBA, » peut-on lire dans le communiqué de la NBA, signé par le commissaire de la NBA Adam Silver et envoyé à partir des bureaux de la ligue à New York. « Un autre individu associé à Porter et qu’il savait était un parieur sur la NBA a ensuite placé une mise de 80 000 $ auprès d’un sports book en ligne, afin de gagner 1 100 000 $, gageant que Porter sous-performerait lors du match du 20 mars. »
« De plus, de janvier à mars 2024, alors qu’il voyageait avec les Raptors ou les Raptors 905, l’équipe de G League affiliée aux Raptors, Porter a placé au moins 13 mises différentes sur des matchs de la NBA à l’aide d’un compte de pari en ligne d’un associé. Ces mises variaient en importance de 15 $ à 22 000 $, pour un total de 54 094 $. Le montant du retour total à partir de ces paris était de 76 059 $, ce qui résulte en un profit de 21 965 $. Aucune de ces mises n’a impliqué de matchs où Porter a joué. »
Jontay, frère de Michael Porter Jr des Nuggets de Denver, lorsqu’il pariait via ce compte en ligne d’un associé, aurait d’ailleurs misé contre les Raptors, gageant que l’équipe perdrait les matchs en question. Voilà qui ne lui vaudra pas beaucoup d’amis au sein de l’organisation des Raps.
À titre de note additionnelle, l’individu qui a misé 80 000 $ sur les « unders » de Porter, sachant qu’il ne jouerait pas beaucoup de minutes lors de la partie du 20 mars, n’a jamais touché au million de dollars américains qui lui aurait été dû.
L’Américain de 6 pi, 11 po avait signé un contrat à deux volets chez la concession canadienne le 8 décembre 2023. Il a empoché 415 000 $ de salaire cette saison et serait devenu joueur autonome sans restriction à l’été. Au total, Jontay Porter se serait mérité environ 2,8 millions de dollars en salaire à travers ses quatre saisons à titre de professionnel. Il roulait à un rythme de 4.4 PTS, 3.2 REB, 2.3 AST, 0.8 STL et 0.8 BLK par match en 2023-2024 pour les Raptors, convertissant 38.5% de tous ses tirs en moins de 14 minutes de jeu moyennes par soir.
La décision drastique, mais compréhensible, de Silver dans cette affaire a certainement l’allure d’une leçon : on veut faire un exemple de Jontay Porter, question de prévenir ce genre de situation dans le futur. Après tout, c’est la réputation et l’intégrité du circuit qui sont en jeu ici. Le message est clair désormais, même si les joueurs et tous les membres des 30 franchises sont récurremment rencontrés à cet effet : le placement de pari sportif direct ou indirect, ainsi que l’influence extérieure via le monde des paris sportifs sur le produit de la NBA, sont impardonnables.
C’est à se demander maintenant si la punition aurait été aussi sévère s’il avait été question d’une vedette importante pour la ligue. Ou si le pari en particulier avait une incidence sur le résultat d’une rencontre d’envergure. On imagine difficilement Adam Silver annoncer que Stephen Curry sera banni à vie, par exemple…
Force est d’admettre aussi que personne étant pleinement sain d’esprit ne courrait le risque de jeter à l’eau une carrière NBA bourgeonnante pour de maigres retours d’à peine 22 000 $. Potentiellement, il s’agit ici d’un cas de problème de jeu et on espère – si tel est le cas – que Porter obtiendra de l’aide et qu’il s’en sortira. Or, la ligue est partenaire avec (et commanditée par) des sites de paris sportifs qui sont de plus en plus influents par leur marketing omniprésent.
Est-ce là la bonne approche et le bon message qui est envoyé par Silver et ses collègues, considérant ces associations à FanDuel et aux autres sites de paris, si les athlètes commencent à miser de façon dangereuse sur la NBA, compromettant l’intégrité du produit ?