Les junkies du basketball étaient servis mardi soir, après une journée sans action dans la NBA la veille, lorsque les Celtics de Boston se sont annoncés d’une performance clutch en levée de rideau sur les finales de conférences. Les deux ailiers vedettes du club favori à l’Est, surnommés les Jays, ont connu d’excellentes soirées individuelles pour vaincre des Pacers tenaces en période de temps supplémentaire, 133-128.
Si cette première joute entre les deux derniers représentants de la conférence Est faisait office d’avant-goût pour ce qui nous attend dans le reste de cette série, nous (amateurs de ballon orange qui aiment les bonnes parties chaudement disputées) sommes prêts à être choyés.
Avant d’en arriver à l’incroyable tir de Jaylen Brown pour forcer la tenue d’une période de prolongation, penchons nous sur les moments qui ont mené à cette finale haute en couleur et sur la performance acharnée de l’Indiana, sixième tête de série durant le calendrier régulier, elle qui n’a jamais jeté l’éponge.
Même si Tyrese Haliburton ne présentait pas le même niveau d’excellence offensive en deuxième moitié de campagne et que ses Pacers ont fait face à des Bucks et des Knicks ravagés par les blessures aux deux premiers tours des éliminatoires, rappelons qu’ils se sont rendus en finale du tournoi intra-saison inaugural en automne et qu’ils ne sont pas à sous-estimer, ce que Boston a bien failli apprendre à la dure.
Ce duel opposant les deux équipes aux meilleures cotes offensives de l’histoire du circuit pour une saison avait un goût drôlement défensif, ce qui est attendu en séries, surtout lorsque deux des arrières des C’s ont obtenu des mentions sur la deuxième équipe d’étoiles défensives quelques heures plus tôt.
Même si l’équipe locale mettait sur pieds de belles séquences afin de se distancer des visiteurs en début de rencontre, les jeunes Pacers ont le don de connaitre leurs propres séquences-éclair, ce qui fait en sorte qu’aucune priorité n’est trop confortable pour leur adversaire. Les hommes de Joe Mazzulla ont mené 12 à 0 au premier quart en connaissant une sortie en lions, ce qui a été réduit à néant au deuxième quart par une formation opposée qui gardait son sang froid et continuait de jouer son jeu : déployer une attaque rapide et incessante.
À la mi-temps, on rejoint les vestiaires avec une notion d’égalité excitante, 64-64. Myles Turner vivait alors de bons moments avec déjà des accumulations de 18 points, 4 rebonds et 4 passes décisives.
Indy a frappée la première à l’amorce du troisième engagement, question de s’emparer de sa première avance de la soirée, un écart de 5 points, salve à laquelle Boston a répondu avec véhémence pour renverser la vapeur et vite mener par 13 points avec toujours 4 minutes à faire au quart-temps. Les Pacers les ont ensuite surpris à nouveau avec une convaincante séquence de 16-4 menée par Pascal Siakam pour encore leur mettre un bâton dans les roues et amorcer le quatrième quart avec un gouffre de seulement un point séparant les deux concurrents.
Ce tir (disons-le, chanceux) de Tyrese Haliburton à la sirène annonçant la fin du troisième quart avait le même effet qu’un énervant moustique qui ne veut pas nous lâcher pour la foule abasourdie du TD Garden :
Cette quatrième période a été la plus laborieuse pour les Celtics, eux qui n’ont enregistré que 23 points avant de la terminer sur une note stressante, en tirant de l’arrière par 5 points (115-110) avec 2 minutes à faire en temps réglementaire. Les ténors du club avaient alors raté quelques opportunités en or afin de se hisser devant, mais ça prendra un effort défensif renouvelé pour revenir dans le match et capitaliser sur deux revirements coûteux de Hali et Andrew Nembhard.
Jrue Holiday a réussi un lay-up sur une passe de Derrick White afin d’inscrire ses 25e et 26e points, après quoi Jaylen Brown a mis deux lancers francs, suivis d’un tir de mi-distance signé Nembhard : les locaux tirent de l’arrière 117-114 avec 40 secondes à jouer à Boston.
C’est à ce moment que JB a frappé l’un des tirs extérieurs les plus clutch de sa carrière, dans le coin, malgré une couverture serrée de Spicy P. Avec 117 points partout, les Pacers n’ont pas su répondre à l’intérieur de leur dernière fenêtre de 5,7 secondes.
À voir sous tous ses angles :
Avant ce tir grandiose, le clan visiteur avait quelques percées de lumière, des chances de clouer le cercueil des Celtics dans leur domicile, mais n’ont pas su s’imposer de la sorte. Certains – comme LeBron James – vous dirons que l’Indiana aurait dû fauter Brown avant qu’il ne puisse décocher du périmètre, question de lui donner la chance d’inscrire 0, 1 ou 2 points, plutôt que 3, alors que d’autres auraient préféré utiliser un temps-mort pour avancer le ballon quelques instants plus tôt.
C’était le cas pour l’entraîneur-chef des Pacers, plein de regret après la défaite en prolongation de 133-128, lui qui a voulu prendre le blâme en conférence d’après-match. Rick Carlisle a déclaré que « ce revers était entièrement de [sa] faute » et qu’il « aurait dû, avec 10 secondes restantes en temps réglementaire, appeler un temps-mort, avancer le ballon et trouver un moyen de se faire fauter pour mettre un lancer franc ou deux et en terminer avec le match. »
La prolongation de joute a d’abord été contrôlée par Indy, juste avant que Jayson Tatum ne fasse lui aussi démonstration de son sang froid pour soulever son équipe et finalement triompher. Ses sixième, septième et huitième points de la période sont arrivés sur un énorme triplé du 90° qui a autant eu l’effet d’une bombe au TD Garden que d’une dague dans le cœur des Pacers.
Avec cette sortie des stars des Celtics, on ne peut plus aussi facilement critiquer leur manque de résilience en fins de matchs comme c’était alors possible auparavant; ce groupe est de plus en plus testé au combat, ce qui est de bonne augure pour un parcours jusqu’en finale. De son côté, Tatum met en moyenne 31.8 PTS, 11.5 REB, 6.0 AST et 2.5 STL par match à ses quatre derniers.
JT y allait de sa neuvième performance d’au moins 30 points en finales de conférence de sa carrière, ce qui – mine de rien – est bon pour le 10e rang de l’histoire à ce chapitre. Le leader offensif des Celtics est sur une bonne lancée et s’illustrait cette fois de 36 points, 12 rebonds (forts utiles en l’absence de Kristaps Porzingis), 4 aides et 3 vols de ballon. Pour sa part, son acolyte Brown a déposé 26 points, 7 rebonds, 5 passes et 3 vols également.
À titre de pivot partant, le vétéran Al Horford a bien fait en contribuant de 15 points, 6 rebonds et 3 contres, ponctuant une magnifique prestation défensive. On pouvait en dire tout autant de ce côté du ballon pour les deux joueurs All-Defense des Celts, chacun sensationnel mardi soir, soit Derrick White (15 pts, 6 reb, 9 ast, 2 stl, 1 blk) et Jrue Holiday (28 pts, 7 reb, 8 ast, 3 stl), ce dernier ayant disputé le plus grand total de minutes de la rencontre, avec 48 minutes jouées.
Il s’agissait d’une première occasion dans l’histoire de la NBA où trois coéquipiers récoltaient tous au moins 25 points et 2 interceptions à l’intérieur d’une même partie de finale de conférence (Tatum, Brown, Holiday).
De plus, grâce aux quatre tirs périphériques convertis en huit tentatives de la part de Jrue Holiday – dont les 28 points représentent un sommet personnel dans l’uniforme vert et blanc –, Boston a pu remporter la bataille des triplés 15 à 13. Ils ont également bénéficié de 20 lancers francs de plus que l’opposition, tandis que les 21 revirements (contre 14) de l’Indiana avaient également un rôle d’envergure à jouer sur l’issue du match.
Haliburton a lui-même perdu le ballon à trois reprises, mais c’est Aaron Nesmith qui a commis le plus d’erreurs avec cinq revirements, en dépit de ses 14 points et 6 rebonds. Le meneur de jeu étoilé du club a mis 25 points, 3 rebonds, 10 mentions d’aide et 3 interceptions, faisant mouche sur six de 14 lancers du centre-ville.
À titre de note, Kenny Smith et Stephen Curry partagent désormais le record pour le plus grand nombre de tirs à 3-points réussis en une première apparition en finale de conférence avec le point guard des Pacers, soit de six.
Tyrese a été le meilleur pointeur des siens, tandis que Myles Turner était moins actif en deuxième moitié de joute pour déposer 23 points, 10 rebonds, 4 passes et 2 contres au total. Siakam a quant à lui ajouté 24 points, 12 rebonds et 7 assistances au tableau. Si ces Pacers ont pu compter sur leurs sixième et septième hommes en sortie de banc tout au long des playoffs, TJ McConnell (13 pts, 3 reb, 4 ast) et Obi Toppin (15 pts, 4 reb, 2 ast) avaient cette fois des contributions légèrement plus discrètes, quoique toujours importantes.
Toujours au Massachussetts aura lieu le second épisode de cette série au potentiel de divertissement fort élevé, jeudi le 23 mai, à 20h00.
Mise à jour sur Porzingis
Le réputé Adrian Wojnarowski d’ESPN a rapporté via NBA Countdown mardi que le centre polyvalent des Celtics, Kristaps Porzingis, tenterait le retour au jeu dès le Match #4 de cette séries face aux Pacers. Le Letton de 7 pi, 3 po est aux prises avec une blessure aux muscles soléaires du mollet gauche depuis le tout début des séries éliminatoires. Sa présence et ses contributions de calibre All-Star seront essentielles au succès des siens s’ils parviennent à faire la grande finale.