Les Cavaliers de Cleveland arrivaient au TD Garden de Boston, mercredi soir, extrêmement affaiblis, en l’absence de Donovan Mitchell, Jarrett Allen et Caris LeVert. Evan Mobley et sa bande ont tout de même su donner un peu de fil à retordre aux puissants Celtics, mais ces derniers s’en sont sortis avec le gain au compte de 113-98, malgré un bel effort de leurs adversaires. Cleveland retourne donc à la maison après le deuxième tour des éliminatoires pour une seconde année consécutive, tandis que les C’s atteignent une troisième finale de conférence en trois ans.
Pour Boston, il s’agira d’ailleurs d’une sixième apparition dans le carré d’as de la NBA en huit campagnes, eux qui n’ont toutefois atteint la grande finale qu’à une reprise dans cette fenêtre, soit en 2022. Cette élimination des Cavaliers aux mains des Celtics représente une première occasion de la sorte depuis 2010, lorsqu’un groupe mené par Paul Pierce et Kevin Garnett a mis fin au parcours de LeBron James en demi-finale de conférence.
Entre 2010 et la revanche d’hier soir, Cleveland a éliminé Boston des playoffs à trois reprises (2015, 2017, 2018), derrière les prouesses d’un LeBron plus mature, avec des bagues de champion à ses doigts. L’histoire était cette fois bien différente pour Jayson Tatum, Jaylen Brown et cie.
Simplement, les Cavs n’étaient pas de taille pour le défi qui se présentait à eux au Massachussetts, devant une formation bien huilée des Celtics qui a remporté 64 rencontres en calendrier régulier. Certes, l’unité de Joe Mazzulla est loin de la perfection – particulièrement lorsque Kristaps Porzingis (blessé au mollet droit) n’est pas de la partie –, mais leur effort bidirectionnel était somme toute fort supérieur à celui de l’opposition à l’occasion du Match #5 décisif.
Boston a converti 19 de ses 43 tentatives de tirs à 3-points (44%) dans le cadre de cette victoire, tandis que l’adversaire n’en inscrivait que 13. Ces prouesses extérieures, ainsi que la domination au rebond pour l’équipe locale (43 à 28), ont donné lieu à une priorité qui a grandi jusqu’aux 17 points d’écart en fin de deuxième demie, après que les visiteurs aient pourtant mené par 6 points au milieu de deuxième quart.
Le vétéran Marcus Morris, ancien des Celts, et le franc-tireur Max Strus ont essayé d’en faire un combat intéressant en début de rencontre, mais en vain. L’apport d’Evan Mobley a néanmoins été considérable, lui qui s’est servi de cette série et des absences notables des siens pour éclore et vivre certains des meilleurs moments de sa carrière professionnelle.
C’est à se demander si la présence de la vedette Donovan Mitchell (blessé au mollet gauche) aurait pu faire la différence à Boston hier – considérant l’apport de 33 points, 7 rebonds, 4 passes décisives et 2 contres de la part du jeune Evan Mobley –, comme c’était le cas au Match #2, seule victoire des Cavs dans la série.
Darius Garland, meneur de jeu titulaire du club, a largement déçu mercredi d’un point de vue offensif, malgré sa belle distribution du ballon (9 mentions d’aide). Le petit garde de 24 ans, toute la saison, a été loin de ses productions qui lui ont valu une participation au Match des étoiles en 2021-2022. Il ne mettait que 11 points en 44 minutes de jeu dans le revers, sur 24% d’efficacité au tir.
Strus faisait mouche à trois reprises sur sept tirs extérieurs, alors que Morris connaissait une explosion surprenante de 25 points en seulement 13 tirs (77% d’efficacité). C’était presque comme une bataille des vétérans, avec Al Horford qui montait lui aussi une prestation remarquable pour le camp adverse, au son de 22 points, 15 rebonds, 5 passes, 6 tirs du périmètre, 3 contres et 1 interception. Le pivot de presque 38 ans est le plus vieux joueur dont l’équipe est toujours en lice durant ces éliminatoires, et il n’en avait pas du tout l’air mercredi soir.
Al est devenu l’athlète le plus âgé de l’histoire à inscrire au moins 15 points, 10 rebonds et 5 tirs de 3-points en une joute de séries, tout en se hissant au sommet de la liste du plus grand nombre de lancers du centre-ville réussis en playoffs pour un centre, au fil de sa carrière (165). Horford est également deuxième au chapitre des victoires totales en séries dans la conférence Est, chez les joueurs actifs, derrière le seul et unique LeBron James.
De plus, si trois joueurs (Kareem Abdul-Jabbar, LeBron James et Al Horford) ont accumulé au moins 20 points, 15 rebonds et 5 aides en un match à 37 ans ou plus, personne n’a jamais déposé des minimums de 20 points, 15 rebonds, 5 triplés et 3 contres en une sortie de playoffs auparavant, tous âge confondus…
Tatum a pour sa part ajouté 25 points, 10 rebonds, 9 passes décisives et 4 vols de ballon au tableau, réussissant trois de ses sept tirs décochés de l’arche, mais il a été contraint de disputer 43 minutes de jeu, car les Cavaliers ne voulaient simplement pas jeter l’éponge en deuxième portion de joute, malgré l’écart qui fluctuait entre les 2 et 17 points.
Après JT et Al Horford, quatre autres membres de l’équipe favorite dans l’Est ont enregistré plus d’une dizaine de points, soit Derrick White (18 pts, 5 reb, 6 ast, 2 blk), Jrue Holiday (13 pts, 3 reb, 4 ast), Jaylen Brown (11 pts, 4 reb, 7 ast) et Payton Pritchard (11 pts, 3/4 du 3-pts). Le pivot vétéran du club a montré la voie et ses coéquipiers l’ont suivi, jusqu’au triomphe.
JB devient donc deuxième chez les joueurs actifs pour le nombre de participations totales à la finale de la conférence Est, après (évidemment) le King.
Boston attendra ainsi le dénouement de la série opposant les Knicks de New York (2) aux Pacers d’Indiana (6), dont le prochain affrontement aura lieu vendredi soir, le 17 mai, à 20h30. Indy sera l’hôte de ce sixième match crucial où les Knicks – qui mènent actuellement 3-2 – pourraient en finir avec les Pacers de Tyrese Haliburton et Pascal Siakam.
Un nuage d’incertitude en Ohio
En ce qui a trait à l’organisation des Cavaliers, on pourrait être au bord d’une implosion, même si les blessures sont à pointer du doigt pour cette disqualification en demi-finale de conférence, car Shams Charania de The Athletic a rapporté que Donovan Mitchell serait mécontent face à l’attitude de ses coéquipiers durant ce parcours, lui qui n’a toujours pas signé de prolongation de contrat et qui pourrait devenir joueur autonome à l’été 2025.
Le poste d’entraîneur-chef de JB Bickerstaff, qu’il occupe depuis 2020, serait également remis en question chez l’état-major du club de l’Ohio, d’après les informations de Shams et d’Adrian Wojnarowski pour ESPN. À tout ce brouhaha s’ajoute la rumeur, via The Athletic, que Darius Garland et son agent Rich Paul tenteraient de trouver un nouveau chez-soi pour le point guard, si Mitchell décide finalement de demeurer à Cleveland.
Le président Koby Altman et son directeur général Mike Gansey auront certainement du pain sur la planche dans les mois à suivre, et on comprend qu’ils seront peut-être contraints de choisir entre Spida ou Garland pour leur arrière du futur. Malgré tout, il faut lever notre chapeau à cette équipe qui s’est battue jusqu’au dernier moment à travers les blessures et la controverse, puis à ce coach qui a su mener les Cavaliers vers leur première série gagnée sans LeBron depuis 1993.
Voici l’article complet de The Athletic comportant cette longue liste de rumeurs.
On en saura certainement davantage sur la situation devenue précaire au sein de l’organisation des Cavs à mesure que l’entre-saison évoluera, mais rien n’est encore confirmé dans ce dossier. Ça reste à suivre.