Après de dominantes démonstrations de leur puissance à titre de premières têtes de séries de chaque conférence à leur Match #1 respectif de deuxième tour, on s’attendait à ce que les Celtics et le Thunder s’emparent également du deuxième affrontement. Cleveland et Dallas avaient cependant d’autres plans jeudi soir lorsque ces formations ont surpris les deux champions du calendrier régulier dans leur domicile.
Voici un survol rapide des deux parties qui avaient lieu dans la NBA hier soir :
On peut carrément qualifier ce gain des Cavaliers à Boston tel une « dégelée », même si la marque était pourtant à égalité, 54 à 54, lors de la pause de mi-temps. Les Cavs ont pu compter sur d’excellents Donovan Mitchell et Evan Mobley afin d’assommer l’équipe locale au troisième quart, avant que celle-ci ne s’écroule au quatrième pour s’incliner 118-94.
Curieusement, les Celtics présentent désormais un bilan de 14-14 à la maison en séries éliminatoires au fil des trois dernières campagnes, et on peut comprendre en partie pourquoi lorsqu’on considère la foule peu énergique du TD Garden hier. Il s’agit d’une deuxième défaite à l’occasion d’un Match #2 à domicile pour Boston cette année, certes, mais rappelons que l’équipe a ensuite dominé les trois prochains affrontements avec le Heat de Miami au premier tour. Tout de même, cette dominance des Cavaliers semblait… différente.
Pour Donovan Mitchell, c’est une huitième victoire en carrière dans le cadre d’un Match #2, sur 10 occasions, ce qui représente le plus haut pourcentage de victoire à l’intérieur de ces matchs pour un joueur actif (80%). Le guard étoilé avait main mise sur presque tout ce que Cleveland faisait de bien jeudi soir, avec une cote différentielle de +38, soit la troisième meilleure de l’histoire des Cavaliers pour un match de playoffs.
Mitchell s’est chargé d’avant tout mettre la table pour ses coéquipiers en première demie, avec 8 passes décisives (seul un revirement), avant de laisser son impact sur la rencontre par les paniers marqués en deuxième demie, question de finalement récolter 29 points, en plus de 7 rebonds, le tout sur un rendement de 5/7 aux tirs à 3-points.
Seul Jalen Brunson des Knicks a plus de points totaux à son compte que Spida durant ces éliminatoires.
Mobley, au poste de pivot titulaire en remplaçant Jarrett Allen (blessé aux côtes), vivait potentiellement sa meilleure expérience de séries à vie. Il a terminé sa soirée de travail avec 21 points sur 60% d’efficacité au tir, 10 rebonds, 5 aides, 1 interception et 2 contres. Ses 33 minutes de jeu auront été fort productives pour le jeune intérieur de 22 ans qui opère habituellement à titre de power forward, lui qui y a présenté une cote de +35.
L’ailier fort est même devenu le plus jeune Cavalier depuis LeBron James avec une performance de séries d’au moins 20 points, 10 rebonds et 5 assistances.
Les Cavs ont mené par une apogée de 29 points au quatrième engagement, avec l’aide aussi de Darius Garland (14 pts, 7 reb, 4 ast) comme point guard titulaire et de Caris LeVert (21 pts, 6 reb, 3 ast) à titre de sixième homme idéal pour la troupe de l’entraîneur JB Bickerstaff.
S’ils sont parvenus à se séparer aussi drastiquement de leurs adversaires en deuxième moitié de match toutefois, c’est probablement en raison du tir du centre-ville; efficace et incisif pour la formation des visiteurs et inefficace pour la formation hôtesse. Il n’aura fallu que 13 tirs périphériques réussis de la part de Cleveland pour dominer à ce chapitre, puisque cette unité les réussissait à un régime de 48%, tandis que Boston ne convertissait que huit de ses tentatives, avec 22% d’efficacité.
Cette victoire n’est pas sans rappeler celle du Heat en première ronde qui avait également utilisé le 3-points comme arme principale afin de surprendre et de couler les Celtics. Ça n’aura cependant duré que le temps d’une soirée pour Miami, tombés assez facilement en cinq matchs.
Du côté des puissants Celtics, on constatait un manque d’effort assez général en deuxième demie et seul un de leurs membres a inscrit plus d’une vingtaine de points : Jayson Tatum. Après avoir connu quelques prestations consécutives moins que satisfaisantes, Tatum a cette fois vécu une petite victoire personnelle avec ses 25 points, 7 rebonds, 6 passes et 2/5 de l’arche.
À la suite de questions posées par des journalistes en conférence d’après-match qui supposaient que les C’s étaient une de ces « super-teams » et qui soulevaient un certain niveau d’inquiétude, JT a voulu remettre les pendules à l’heure.
« Le monde pense que nous ne sommes jamais censés perdre et que nous devrions gagner chaque match par 25. […] Ce ne sera pas comme ça à chaque fois. […] J’aime penser que nous avons d’assez bonnes réponses quand nous perdons, » a déclaré Jayson Tatum après le revers de 118-94 aux mains des Cavaliers.
« L’idée que nous avons une ‘super-team‘, il y a deux côtés à la médaille. Nous n’avons pas été récompensés avec les titres d’Entraîneur-chef de l’année ou de Joueur le plus utile. Nous n’avons eu que deux participants au Match des étoiles. On dit que nous sommes une ‘super-team‘, mais nous n’avons pas été récompensés de la sorte. »
Jaylen Brown (19 pts, 4 reb), Payton Pritchard (13 pts, 4 ast), Al Horford (11 pts, 2 reb) et Derrick White (10 pts, 4 reb, 5 ast) étaient les meilleurs marqueurs de l’unité perdante, après Tatum. Personne n’a capté plus de rebonds que lui, non plus, ce qui a contribué au succès des Cavaliers, eux qui ont remporté la bataille aux planches, 44 rebonds à 31.
On s’envole maintenant pour l’Ohio où se tiendra la troisième partie de cette demi-finale de conférence, samedi le 11 mai, à 20h30.
Luka Doncic et PJ Washington accomplissent le travail, avec l’aide du tir extérieur
Plus à l’ouest, en Oklahoma, on assistait à un scénario quelque peu similaire entre les Mavericks de Dallas et le Thunder d’Oklahoma City. Luka Doncic, à l’image de Mitchell quelques heures plus tôt, mettait sur pieds un magnifique effort offensif afin de s’annoncer avec panache dans sa série de deuxième ronde. Dallas a triomphé au compte de 119-110.
La différence entre les Mavs et leurs homologues de l’Ohio, toutefois, est que ces premiers font face à une bien plus jeune équipe de basketball, sans l’expérience de séries des Celtics. On s’attendait donc un peu plus à ce que Dallas réponde par la bouche de ses canons, malgré sa défaite crève-cœur au Match #1.
Voilà ce que Luka et PJ Washington ont fait, en inscrivant chacun 29 points et 10 rebonds, convertissant collectivement 12 des 18 tirs à 3-points des leurs. Idem à la formule des Cavaliers, les Mavericks ont dominé du périmètre avec un taux de conversion de 48% – particulièrement en seconde demie aussi –, contre seulement 33% chez l’adversaire (10/30 pour OKC).
À deux occasions différentes au sein de ce combat, les Mavs ont pris les devants par 14 points – à 6 minutes de la mi-temps et juste avant d’amorcer le quatrième quart –, sachant répondre à toutes les salves et contre-attaques du Thunder, lequel jouait de l’arrière pour absolument tout le match, sauf en amorçant le troisième quart (+3 points). Une bonne poussée de fin de joute aura été en vain, dans son objectif de réduire l’écart à moins de 8 points.
En plus de ses 29 points et 10 rebonds, Doncic s’est illustré de 7 mentions d’aide (avec un seul revirement) et 3 interceptions de ballons à travers ses 41 minutes de jeu, en dépit de sa blessure au pied. Il s’agissait d’un beau rebond pour le Slovène après une première partie en dents de scie, lui qui faisait mouche à 52% de ses tirs hier, dont 5/8 de la ligne des 3-points.
Après 3 minutes de jeu, Luka avait déjà mis autant de triplés (2) qu’à ses deux dernières sorties, combinées. Washington, lui, devenait le premier joueur du circuit avec au moins 10 rebonds et 7 tirs extérieurs en un match de séries depuis Stephen Curry lors des finales de 2022.
Kyrie Irving opérait quant à lui cette fois plutôt dans un rôle de support avec des contributions bidirectionnelles, incluant 9 points, 3 rebonds, 11 passes décisives, 2 vols et 2 contres. Tim Hardaway Jr y allait pour sa part de sa meilleure production des séries en sortie de banc, lorsqu’il a explosé pour 17 points, majoritairement en deuxième demie.
Daniel Gafford, qui alternait à nouveau avec Dereck Lively II au poste de centre, semblait se blesser à la main sur un tir bloqué, et n’a participé qu’à 26 minutes pour y récolter 13 points, 7 rebonds et 2 passes.
Pour une première fois dans le cadre de leur parcours éliminatoire – un premier pour le Thunder depuis 2020 –, OKC faisait démonstration de signes d’inexpérience. Après tout, il fallait s’y attendre : leur cinq partant a une moyenne d’âge de 23,2 ans. C’était là le premier revers du Thunder en plus d’un mois et le premier à domicile depuis le 27 mars !
Pourtant, cette jeune équipe n’a alloué que 92, 92, 85, 89 et 95 points dans ces séries, avant de laisser Dallas en marqueur 119 hier, à l’aide de leurs 18 triplés et 30 passes décisives collectives.
Le Thunder a enregistré 10 revirements et n’a jamais su combiner les efforts ou la cohésion défensifs et offensifs aux mêmes moments jeudi afin de revenir de l’arrière. Tout de même, Shai Gilgeous-Alexander ne faisait pas mal dans son duel de « candidats MVP » avec Luka, lorsqu’il a cumulé 33 points, 12 rebonds, 8 aides et 2 contres.
Jalen Williams était l’autre marqueur de 20 points dans le camp défait, avec 4 rebonds et 4 passes à sa fiche, alors que Chet Holmgren y allait de 11 points, 6 rebonds, 6 passes et 2 tirs bloqués. Avec seulement 10 minutes de jeu hier et un différentiel de -27 dans la série, Josh Giddey pourrait certainement voir son rôle de deuxième guard titulaire être modifié en vue du Match #3.
Il aura lieu à Dallas, samedi le 11 mai, à 15h30.
Ce soir :
Les Knicks de New York croisent le fer avec les Pacers en Indiana, à 19h00, alors que les Nuggets de Denver rendront visite aux Timberwolves au Minnesota à 21h30. Dans les deux cas, il existe un écart de 2-0, mais si c’est l’équipe locale du Madison Square Garden qui a pris les deux premières joutes à l’Est, ce sont plutôt les Wolves qui se sont emparés de la première paire de victoire, en sol ennemi.
