Chet Holmgren, deuxième choix polarisant au dernier encan de la NBA, a fait taire quelques détracteurs à son tout premier match de basketball à titre de professionnel, mardi soir. Certes, il ne s’agit que de la Summer League, mais une performance incluant 23 points et 6 contres ne peut être qu’encourageante pour Holmgren et l’organisation du Thunder.
Comme c’est le cas chaque été, les partisans de la NBA auront des réactions exagérées face aux sorties de jeunes espoirs sur les parquets de la Ligue d’été. On devient parfois rapide à crier « bust » à l’endroit de joueurs qui déçoivent, ou de louanger les jeunes athlètes qui surpassent les attentes. Ce que l’histoire nous raconte, cependant, c’est qu’il faut prendre le produit de la Summer League avec un grain de sel et que plusieurs années sont nécessaires avant de pouvoir dresser un véritable portrait des talents d’un basketteur, dans la NBA.
En d’autres mots, ne tirons pas de conclusions hâtives de ce que démontrent les recrues et sophomores les plus intrigants du circuit cet été… Sans toutefois jeter ces échantillons à la poubelle. Après tout, Chet Holmgren a été plus qu’impressionnant hier soir face à l’unité estivale du Jazz, et il y avait là raison d’être excité.
Les parieurs à Las Vegas pourraient vous en témoigner : Chet est désormais favori (+400) au titre de Recrue de l’année, selon BetMGM.
En une seule demie de basketball, Chet, géant de plus de 7 pieds à l’envergure d’environ 7’6, a fait démonstration de presque tous ses talents offensifs en marquant de l’extérieur, près de l’anneau et en distribuant le ballon. En rejoignant les vestiaires, le pivot avait déjà récolté 18 de ses 23 points, terminant la rencontre avec des enregistrements totaux de 7 rebonds, 4 passes décisives et 6 contres dans la victoire d’OKC au compte de 98-77.
Dominant comme défenseur intérieur, Holmgren a d’ailleurs réécrit le record de blocs pour une joute de Summer League, en effectuant même certains à l’endroit de Tacko Fall.
Lorsqu’on lui a appris la nouvelle, Chet n’était pas impressionné, affirmant qu’il « viendrait briser [le record] à nouveau. »
La confiance du jeune homme est inégale à celle que certains cadres de franchises rivales ont en lui, en revanche. Chris Mannix de Sports Illustrated s’est adressé à un entraîneur-adjoint qui assistait au match entre le Thunder et le Jazz, sur les lignes de côtés, qui n’était pas convaincu du potentiel de Chet, et ce malgré sa prestation remarquable.
« Je ne suis pas vendu sur l’idée qu’il sera une étoile […] Il est tellement mince dans les hanches et les jambes qu’il fait en sortes que Poku (Aleksej Pokusevski) a l’air d’avoir d’épaisses jambes. Je ne crois pas qu’il saura remplir [son cadre]. »
Entraîneur-adjoint anonyme, via Chris Mannix
Le produit de Gonzaga aura donc encore beaucoup à prouver s’il souhaite faire mentir toutes ses critiques, elles qui se font nombreuses depuis qu’on parle de lui comme l’un des meilleurs espoirs de sa discipline. À 7 pieds, 1 pouce, Holmgren ne pèse que 195 livres (88 kg) selon basketball-reference. Or, il n’est ni le premier, ni le dernier prospect à intégrer la ligue avec du muscle manquant sur sa charpente. Il ne suffit que de penser à des joueurs comme Kevin Durant ou Giannis Antetokounmpo pour avoir espoir.