« Bonjour, bonjour ». Voilà les premiers mots de Dominic Green aux journalistes francophones présents à l’Auditorium de Verdun pour le premier entraînement de l’Alliance de Montréal, lundi matin. Natif de l’État de Washington, l’Américain venait déjà de gagner des points auprès des médias montréalais.
À ce moment de la journée, l’ailier avait participé à des exercices individuels et à des séquences à 3-contre-0. Bien que ses lancers étaient fluides et en grande majorité réussis, ses capacités n’avaient pas encore été testées sous pression.
C’est lors des deux premiers entraînements en fin d’après-midi, lors des séquences simulées à 3-contre-3 et 5-contre-5, qu’on a pu constater que Dominic Green n’a pas marqué 19 points par match par accident en Europe.
Une ligue plus physique
L’athlète de 25 ans est toutefois conscient de l’adaptation qui sera nécessaire pour avoir du succès dans la LECB. L’ailier évoluait en deuxième division allemande, cette année.
« J’étais en Allemagne en Pro A, et l’athlétisme n’y était pas vraiment, explique Green. De ce que je comprends de cette ligue [la LECB], beaucoup de gars sont extrêmement athlétiques et jouent avec une intensité très élevée. Je m’attends à un jeu plus rapide et à plus de faits saillants. »
Et beaucoup de 3 points? « Oh oui, répond-il. Tu peux t’attendre à beaucoup de 3 points. »
On remarque vite son apport du périmètre, lui qui tirait entre cinq et 12 fois par match de la ligne de 3 points en Allemagne. Or, sa production était aussi reliée à sa polyvalence et à la menace constante qu’il constitue n’importe où sur le terrain.
« En Allemagne, je tirais beaucoup de 3 points parce que ça me créait aussi des ouvertures. Je peux me rendre au panier rapidement. Ils me défendaient au périmètre, mais je tirais aussi 60% sur les tirs de 2 points et je me rendais à la ligne des lancers francs. Donc ils se disent, ‘on fait quoi?’ »
Dominic Green
C’est toutefois parce qu’il tient à son développement qu’il a choisi la LECB, cet été, après deux saisons à dominer des ligues allemandes et slovaques.
Une étape à la fois
Lundi, on a entendu un Dominic Green très confiant. « I don’t wanna seem cocky, but I just wanna get buckets », a-t-il dit de façon qui ne pouvait pas être traduite sans perdre l’essence du propos.
Mardi, en m’assoyant avec l’Américain, j’ai toutefois pu découvrir le fond d’une personne très humble qui travaille très fort.
Il faut d’abord comprendre le pourquoi : l’athlète de 25 ans vise toujours la NBA.
Conscient que marquer à profusion a valu des essais dans la NBA à quelques joueurs de la LECB l’an dernier, Green voit l’été comme un autre pas vers en avant.
« Je crois que j’ai le talent pour m’y rendre. Mais je dois peaufiner mon jeu. »
Dominic Green
Avant de quitter pour l’Europe, l’ancien des Huskies de Washington avait obtenu deux matchs avec le club-école des Warriors dans la G League. Depuis, son parcours est atypique, mais planifié et réfléchi.
« Si je m’améliore d’année en année, je serai en mesure d’accomplir mes rêves. Si tu veux une longue carrière, tu dois écouter. Et je veux jouer au basketball longtemps. J’essaie de rester terre-à-terre. »
Et terre-à-terre, il l’est.
L’Américain, qui n’avait aucune idée ce qu’était une poutine avant cette semaine, s’est empressé d’obtenir des conseils. « Est-ce que c’est vraiment gras? J’essaie de gagner du poids! », a-t-il demandé avant de prendre en note que La Belle Province était potentiellement l’endroit pour s’en procurer.
Plus gros, plus fort, c’est un objectif. À 6 pieds 6 pouces et 200 livres, il sait que la ligue canadienne est très physique et que quelques poutines pourraient l’aider à devenir un joueur plus difficile à affronter défensivement.
Il sait également que Joel Anthony et Vincent Lavandier ont les intérêts des joueurs à cœur. Comment motiver un joueur international à tout donner pour le club montréalais? S’il est aussi affamé que Dominic Green, ce n’est même pas nécessaire.
La vision du club, autant dans la philosophie qu’au niveau technique, l’a attiré à Montréal. L’ailier aime bien le système de partage de ballon prôné par Vincent Lavandier. Il s’agira d’une occasion pour lui d’améliorer sa prise de décision et de perfectionner sa distribution du ballon. Son sens du basketball sera mis à l’épreuve, mais ce défi ne lui fait pas peur, au contraire.
« Ils veulent vraiment aider à développer les joueurs. Avec l’équipe, je vais juste essayer de faire ma part, dit-il. Je vais faire ce que l’entraîneur me demande, car je sais que l’équipe veut me rendre meilleur. Ils me demandent de faire ce que je sais faire le mieux et d’être confiant. Je suis capable de faire ça. »
Finalement… Hâte au premier match?
« Can’t wait. »