Inutile de dire que les gars se sont chargés rapidement de me faire mention de la transaction amenant Donovan Mitchell à Cleveland. Partisan des Cavaliers depuis maintenant plusieurs années, j’étais dans un premier lieu bouche bée, mais j’ai rapidement réalisé l’ampleur de ce mouvement de personnel pour la franchise. Ça deviendra très sérieux, et dès l’an prochain.
De l’espoir, il y en aura beaucoup derrière ce nouveau jeune noyau qui souhaitera faire des dommages pendant longtemps en Ohio. Pour la première fois depuis le départ de LeBron James, l’organisation possède un joueur dans la fleur de l’âge qui amène avec lui des attentes élevées. Après tout ce qu’il a accompli en Utah, surtout plus d’un point de vue individuel que collectif, Mitchell s’amène avec une nouvelle équipe, mais surtout avec un tout nouvel environnement pour pouvoir poursuivre son développement.
Depuis les frasques de Rudy Gobert avec les journalistes à Salt Lake City au printemps 2020, l’atmosphère ne semblait plus être la même dans le vestiaire du Jazz. On sent depuis longtemps que l’équipe s’approchait d’une implosion. Elle s’est amorcée avec la transaction permettant à Gobert de passer aux Timberwolves. Puis la machine à rumeurs en provenance de New York s’est activée. À quelques reprises, Mitchell a semblé s’approcher de la Grosse Pomme, comme plusieurs autres vedettes dans les étés précédents, mais c’est finalement Cleveland qui a mis la main sur l’un des joueurs les plus prisés de la saison morte.
Non seulement Cleveland a frappé un grand coup, les pièces qui quittent le navire n’ont pas eu un grand impact sur la dernière campagne de l’équipe. J’ai toujours apprécié la hargne de Collin Sexton, et sa séquence à 3 contre 5 dans la NCAA restera toujours gravée à mon esprit, mais ses ennuis de santé font de lui une pièce plus facilement disponible, surtout sachant que Mitchell s’amène dans un rôle semblable.
Lauri Markkanen est une perte de taille pour les minutes passées sur le terrain, ayant amorcé les 61 rencontres auxquelles il a pris part l’an dernier, mais il faudra compter sur la progression de joueurs comme Cedi Osman et Isaac Okoro pour combler son départ au poste 3.
Outre cela, le reste de l’alignement partant n’a rien à envier à personne. Darius Garland est en train de s’établir comme une source sûre au poste de meneur pour Cleveland, surtout après une saison étincelante en l’absence de Sexton l’an dernier. Il a représenté l’un des meilleurs points positifs de la saison. Sa facilité à distribuer le ballon viendra complémenter judicieusement le talent offensif de Mitchell.
Pour la première fois de sa carrière, Spida aura l’occasion de partager le terrain avec des joueurs offensifs polyvalents aux postes 4 et 5. Sans rien vouloir enlever à Rudy Gobert, la polyvalence de son arsenal offensif est comparable à ma barbe au Cégep. Rien pour écrire à sa mère… Evan Mobley et Jarrett Allen sont aussi un duo qu’on pourrait voir longtemps en Ohio, et les possibilités de schémas offensifs les impliquant sont infinies.
Dans le meilleur des mondes, Cleveland ajoute un joueur capable de réussir des tirs à 3 points opportuns pour sécuriser ses possibilités, mais le cinquième joueur sur le terrain sera principalement utilisé défensivement. Une chose est sûre, il devra être aussi polyvalent que le reste des partants de J. B. Bickerstaff.
Ça se complique peut-être un peu pour la profondeur du banc de l’équipe, mais les candidats pour une rotation de 8 joueurs sont assez relevés. Caris LeVert a été ennuyé par des blessures dans les derniers mois, mais il est un prototype parfait pour agir en tant que bougie d’allumage. Les vétérans Kevin Love, Robin Lopez et Ricky Rubio peuvent encore être utiles, surtout avec un temps de jeu moindre à ce qu’ils ont déjà joué par le passé, et offrir quelques minutes de qualité chaque soir.
Il faudra compter sur Cedi Osman, Lamar Stevens et Dylan Windler pour venir offrir leur contribution à l’effort collectif pour se donner toutes les chances de remporter un maximum de matchs. Sur papier, l’effectif est l’un des meilleurs de la conférence de l’Est, et il compétitionne avec celui des Celtics, des 76ers, des Nets et du Heat, mais il faudra attendre de voir le résultat sur le terrain pour dire que les Cavaliers sont à la conquête de l’Est.