De noms sur une feuille de papier à de nouveaux visages sur le parquet : voilà la transition qu’attendaient avec impatience tous les acteurs impliqués dans la création de l’Alliance de Montréal. Après une première journée composée d’un entraînement matinal et d’un match simulé en début de soirée, on pourrait difficilement imaginer plus concret. La saison est lancée.
Les joueurs ont dû secouer la rouille et la fébrilité en matinée lors d’une séance qui a mis de l’avant les principes de l’équipes. Après une bonne heure d’échauffement, l’entraîneur-adjoint Ryan Thorne a rapidement fait saisir aux joueurs l’importance de l’espacement et de la rapidité à travers les exercices suggérés.
Néanmoins, le jour 1 du camp avait en grande partie pour but d’établir les bases d’une bonne connexion humaine au sein de l’équipe.
« Ça doit aller au-delà [du style de jeu]. Je pense que c’est important d’avoir des rencontres. De prendre du plaisir, et ça prend des belles rencontres au niveau des joueurs, du staff et de l’administratif. Je suis sur qu’on va prendre du plaisir. Et si on peut gagner en plus… »
Vincent Lavandier
Extrêmement perfectionniste, Lavandier adore déléguer à ses collègues et s’est concentré sur des interventions techniques auprès de ses joueurs, parfois de façon individuelle et d’autres fois collective. L’entraîneur-chef présente une personnalité discrète, mais très juste et stricte sur ses principes.
« Il est très axé sur les détails. Il regarde beaucoup de film donc je sais qu’il va s’adapter. Je pense même qu’il est déjà prêt, a lancé Kemy Ossé en riant après l’entraînement matinal. Il sait de quoi il parle et c’est vraiment sharp. »
Si l’on se fie aux joueurs questionnés à son propos ce matin, il n’aura pas de difficulté à établir sa crédibilité comme enseignant.
Les trois défis de Vincent Lavandier
Neuf jours de préparation. C’est tout ce dont dispose le Français pour préparer son club à la saison qui commencera mercredi prochain, à Hamilton.
Ce court camp comptera donc une bonne quantité de défis. Vincent Lavandier en a ciblé trois.
1. La cohésion : « Pas perdre la balle. Niveau technique. Pas de revirements. C’est simple à dire, mais difficile. »
Bâtir une équipe à partir de ses bases, c’est beaucoup de nouveautés. L’entraîneur-chef prône le retour à la genèse, qui est le partage du ballon, mais est conscient que les joueurs doivent apprendre à se côtoyer et connaître leurs tendances sur le terrain.
2. La défensive : « Construire une défense collective. Ça peut être long à mettre en place. Parfois c’est plus facile de bâtir une attaque qu’une défense. »
L’entraînement en soirée a été dévoué à l’aspect défensif du jeu. Des exercices à 3-contre-3 et à 5-contre-5 ont permis à l’équipe d’enseigner les rotations défensives désirées et le positionnement de base.
3. La santé : « Ce sera d’avoir tout le monde en pleine forme. C’est important d’avoir tout le monde en possession de ses moyens et physiquement aptes à être performants dès les premiers jours. »
« Sinon j’irai jouer, a lancé Lavandier. Mais là on ne gagnera pas. »
Blague à part, la saison ne dure que deux mois et dans la LECB, le timing est crucial. La planification perfectionniste de l’entraîneur se veut toutefois une contre-attaque contre les impondérables inévitables.
La polyvalence au cœur de l’enseignement
Un principe à retenir sera la polyvalence.
D’abord, on a compris à travers les branches que Kemy Ossé pourrait se voir octroyer le poste d’arrière (SG) plutôt que celui de meneur de jeu (PG). Puis, on a remarqué la présence de Nathan Cayo au sein du groupe d’ailiers plutôt que celui regroupant les joueurs intérieurs.
Au sujet du chapeau que portera l’aîné des frères Cayo, Lavandier est demeuré nébuleux. Opérera-t-il à titre d’ailier?
« Peut-être, a voulu préciser Lavandier. Je mise beaucoup sur la polyvalence. Vous devez connaître tous les postes, mais spécifiquement 3 postes. »
L’entraîneur souhaite donc par exemple qu’un ailier soit en mesure de jouer comme arrière et comme centre, ou qu’un joueur de position 2 soit à l’aise dans le poste 1 ou 3.
De cette façon, l’équipe compte présenter un alignement qui diffère de match en match, tout dépendant de l’opposition. Très européen, mais « c’est ce que j’ai fait toute ma vie », conclut Lavandier.
L’équipe s’entraînera en fin d’après-midi mardi et mercredi avant de revenir à un programme double jeudi et vendredi.