L’histoire de la deuxième rencontre de cette finale de conférence Ouest se raconte en deux chapitres distincts. D’abord, la première demie enflammée des Mavericks; ensuite, la renaissance d’une terrifiante unité des Warriors en fin de match. Les hôtes de la soirée ont su contrer 42 points de Luka Doncic pour finalement remporter la confrontation, 126 à 117, et s’emparer d’une priorité de 2-0 dans la série.
Comme détaillé à la suite du match #1, cette jeune édition surperformante des Mavericks de Dallas connaît ses plus grands succès grâce au tir à 3 points, mais également ses plus rudes échecs. Si ces derniers étaient parvenus à enfiler 15 tirs du centre-ville après 24 minutes de jeu, des soudaines chute en efficacité et baisse de régime au retour des vestiaires a ensuite signé leur arrêt de mort.
Pourtant, Jalen Brunson avait converti quatre de ses cinq tentatives de l’arche avant la mi-temps, et c’étaient 4/5 pour Reggie Bullock, 3/4 pour Dorian Finney-Smith et 3/5 pour Luka Doncic. Ces prouesses périphériques expliquaient alors une récolte collective de 72 points après deux quarts, 18 points de Luka au premier quart-temps, ainsi qu’une priorité de 19 points à son apogée. Simplement dit, les Mavs semblaient dominer d’entrée de jeu, et ils le faisaient par le tir à 3 points.
Ce n’est qu’après un troisième engagement gagné 25 à 13 par Golden State qu’on a senti l’inquiétude s’installer chez les visiteurs provenus du Texas. Petit à petit, les Dubs ont su rogner l’écart entre les deux finalistes de conférence pour conclure leur remontée d’un quatrième quart de 43 points – contre seulement 32.
Plusieurs acteurs avaient leur grain de sel à ajouter au désastre devenu miracle pour Steve Kerr, incluant autant les joueurs de rôle que les vedettes. Kevon Looney a encore fait démonstrations de son amélioration à titre de centre partant, enregistrant cette fois 21 points et 12 rebonds sur un rendement de 71% au tir, le tout en seulement 32 minutes de jeu. Malgré ses 22 rebonds d’il y a quelques jours, ce sommet de points en carrière pour Looney marquait sa meilleure sortie en carrière.
Kevon est d’ailleurs devenu le premier Warrior depuis 1977 (Robert Parish) à surpasser les 20 points et 10 rebonds en une joute éliminatoire.
Resplendissant dans son rôle, lui aussi, Andrew Wiggins a bâti sur sa performance bidirectionnelle de l’avant-veille pour inscrire 16 points, 5 rebonds, 5 passes décisives, 1 interception et 1 contre en frappant le mille à trois occasions sur cinq essais du royaume des 3 points. Sa défense à l’endroit de Doncic est à nouveau digne de mention, mais il n’a toutefois pas su freiner les ardeurs du Slovène comme au dernier duel…
Draymond Green a quant à lui flirté avec une éjection tout au long de la soirée – avec entre autres une faute technique méritée tôt dans la partie – avant de rejoindre le banc avec six fautes personnelles au quatrième. Il aura intérêt à contrôler son emballement à travers cette étape des carré d’As, s’il ne souhaite pas obtenir de suspension ou avoir un impact négatif sur les efforts de sa troupe.
Tout de même, les hommes de Steve Kerr ont trouvé les moyens de connaître du succès sans un apport important de leur meilleur chef d’orchestre : Stephen Curry (32 PTS, 8 REB, 5 AST), Jordan Poole (23 PTS, 5 AST, 2 STL, +26) et Klay Thompson (15 PTS, 4 REB, 5 AST) se sont levés en deuxième demie, question de consolider l’offensive des Warriors et aller chercher le gain.
Particulièrement, Steph a retenu l’attention lorsque le cadran s’essouflait, afin d’enfoncer quelques clous ultimes dans le cercueil de son opposant. « Night, night » a-t-il dit aux Mavs sur cette bombe du périmètre.
Les sorties de quelques disciples de Jason Kidd sont dignes de soulignement, en dépit du revers. Luka s’est démarqué du lot par ses 42 points totaux, 5 rebonds, 8 mentions d’aide et même 3 interceptions. Il a fait mouche à cinq de ses 10 tirs de 3 points et 52% de tous ses lancers ont trouvé le centre de l’anneau; soirée efficace donc pour la jeune superstar, mais insuffisante au final.
Son meilleur acolyte s’est manifesté sous la forme de Jalen Brunson, qui opérait aisément au périmètre et à l’intérieur avec dynamisme, au son de 31 points, 7 rebonds et 5 passes. Si on se fie au passé, Dallas devrait répondre à ce déficit de 0-2 par la bouche de ses canons, de retour à la maison, car il est important de noter que les Mavericks étaient dans une position identique après deux visites à Phoenix…
Ce groupe de Warriors est solidement bâti, cependant, et l’ADN de champions qui les habite devient de plus en plus évident alors qu’on s’enfonce plus profondément dans les playoffs.
Dans le camp victorieux justement, il s’agissait d’une 200e victoire de séries qui s’ajoutait aux livres d’histoires de l’illustre franchise. Seuls les concessions des Lakers, Celtics, 76ers et Spurs en ont enregistré autant. De plus, cette victoire marquait la 87e de la Dubnation depuis 2015, soit 32 (trente-deux!) de plus que leur plus proche poursuivant dans ce palmarès, les Cavaliers de Cleveland avec 55.
Le prochain rendez-vous aura lieu dimanche le 22 mai, dès 21h00, dans l’enceinte du American Airlines Center. On y croisera le fer pour un troisième match crucial qui pourrait signaler la fin de saison des Mavs, ou au contraire leur redonner espoir et faire tourner le vent.
