Jamais auparavant une équipe ayant emprunté le chemin du tournoi de play-in n’avait atteint la finale de la NBA, mais le Heat de Miami peut désormais confirmer cette première, après sa victoire dominante de 103-84 au domicile des Celtics de Boston, question de s’improviser champions de la conférence Est pour une deuxième reprise en quatre ans.
Jimmy Butler, nommé Joueur le plus utile de la série, et Caleb Martin ont été les auteurs du convaincant triomphe au match #7 de lundi soir, face à une unité des Celtics qui décevaient, tout comme aux trois premiers affrontements de la finale de conférence.
Oui, l’équipe de basketball qui était 30e du circuit au chapitre des points totaux, 27e aux rebonds, 25e aux mentions d’aide et 25e en cote offensive goûtera aux finales de la NBA… Inédit.
Encore quelques faits intéressants :
- Erik Spoelstra a désormais 108 victoires de séries en carrière derrière la cravate, à seulement trois victoires de la marque de Doc Rivers, quatrième entraîneur de l’histoire dans cette catégorie.
- Kevin Love a atteint la finale à chaque occasion où son club a fait les séries.
- Il ne s’agira que d’une troisième finale depuis l’inauguration des Matchs des étoiles ou seul un All-Star par équipe sera de la partie : 1998 (Karl Malone, Michael Jordan); 2003 (Tim Duncan, Jason Kidd); 2023 (Nikola Jokic, Bam Adebayo). Voici donc un autre rappel que Butler n’a pas été nommé All-Star cette année, malgré son statut de membre d’équipe All-NBA par la suite.
Si les C’s n’ont donc pas réussi à écrire une page d’histoire en devenant la première formation NBA de tous les temps à combler un déficit de 0-3 pour remporter sa série, le Heat de Coach Spo l’a fait en étant seulement la deuxième équipe de l’histoire à obtenir son billet pour la grande finale en tant que huitième tête de série.
Les Knicks de New York l’avaient accompli en 1999, mais à l’occasion d’une saison écourtée de 50 matchs. Ce sont les Spurs de San Antonio qui les ont ensuite vaincus en cinq parties pour soulever ce qui deviendrait le premier de plusieurs trophées Larry O’Brien.
Quel parcours pour ce groupe mené par Jimmy Butler et Bam Adebayo, lequel opère sans les services de Tyler Herro (blessé à la main droite) et avec une incroyable brochette de joueurs non repêchés devenus des vedettes à travers ces séries éliminatoires! Non seulement ont-ils déjoué tous les pronostics et joué à contre-courant, mais ces Heatles ont également connu plusieurs creux au fil de leur épopée, dont ces trois récents revers consécutifs face aux ex-champions de l’Est.
Le parcours de Miami a inclus :
- Une défaite au premier match du play-in, face aux Hawks d’Atlanta
- Une victoire au deuxième match du play-in, face aux Bulls de Chicago
- Une élimination des Bucks de Milwaukee (1ère tête de série) en cinq rencontres
- Une élimination des Knicks de New York (5e tête de série) en six rencontres
- Une élimination des Celtics de Boston (2e tête de série) en sept rencontres
Le tout était couronné hier soir par la remise du trophée Bob Cousy des champions de la conférence Est entre les mains de l’entraîneur-chef Erik Spoelstra et sa troupe, puis du trophée Larry Bird du MVP des finales de conférence à Jimmy Butler.
L’ironie est évidente, alors que deux prix nommés en l’honneur de légendes des Celtics étaient décernés au Heat de Miami sur les parquets du TD Garden.
Autant que Himmy a été l’engin de son groupe durant toutes ces éliminatoires, Caleb Martin était potentiellement le meilleur joueur du camp victorieux à travers cette dernière série de sept combats; le jeune ailier non repêché s’est montré plus efficace que quiconque, en voie de se mériter quatre des neuf votes de journalistes avant la remise du trophée Larry Bird.
Curieusement, Martin ne serait peut-être pas dans l’uniforme de South Beach sans l’intervention d’un certain J. Cole…
Martin a contribué de 26 points, 10 rebonds, 3 passes et 1 interception lundi, sur un rendement de 69% au tir et de 4/6 depuis la ligne des 3 points. L’ancien joueur de G League qui empoche moins d’argent que son frère jumeau identique Cody (Hornets de Charlotte) a été la révélation des playoffs devant la planète basket et au grand plaisir de la base partisane du Heat.
Personne n’aurait pu prédire une telle éclosion de Martin à ce stade-ci de sa carrière professionnelle. Il a pris sous le choc ses adversaires et tous les partisans ayant leurs yeux rivés sur lui et ses tirs variés qui ne semblaient jamais rater la cible.
Cette finale de l’Est a vu le joueur de 27 ans, 6 pieds 5, maintenir des moyennes de 19.3 PTS, 6.4 REB, 1.7 AST et 0.9 STL par match et d’hallucinants taux d’efficacité de 60% au tir, 49% aux 3 points (6.4 essais par match) et 88% aux lancers francs. En contrepartie, Butler a enregistré 24.7 PTS, 7.6 REB, 6.1 AST et 2.6 STL par soir, mais sur des rendements moins impressionnants de 42% au tir, 35% du périmètre (3.3 essais par match) et 83% des lancers francs. Aussi, Jimmy n’était pas au sommet de sa forme offensive aux matchs 4, 5 et 6.
Le meneur incontesté de ces finalistes a profité d’un effort moins méthodique de ses adversaires hier pour rapidement laisser sa marque sur la joute et permettre aux siens de s’emparer d’une priorité qui a vite grimpé jusqu’aux 23 points d’écart. Dès le premier engagement, remporté 22-15 par Miami, les signes d’une dégelée commençaient à se faire apparents et une certaine anxiété commençait à planer dans l’enceinte du TD Garden.
Butler a terminé sa soirée de travail avec 28 points, 7 rebonds, 6 passes décisives et 3 interceptions à son compte, en 43 minutes d’activité. En sortie du banc, le vétéran Kyle Lowry a contribué à l’effort victorieux de ses 7 points, 7 rebonds et 5 aides afin de s’inviter à sa deuxième finale de la NBA en carrière. Bam Adebayo mettait 12 points, 10 rebonds et 7 passes.
Du côté des défaits, Jayson Tatum s’est tordu la cheville à sa première percée au panier du match et devait visiblement composer avec la douleur tout au long de cette partie cruciale pour lui et ses collègues. Se décrivant lui-même comme « l’ombre de soi-même » pour le reste du duel, JT n’a récolté que 14 points sur 39% d’efficacité, mais tout de même 11 rebonds.
Derrick White, héros du match #6, a bien failli sauver la mise au son de 18 points sur 42% de réussite aux tirs…
Or, celui qui devait prendre la place de Tatum et mener les salves offensives des siens, Jaylen Brown, est peut-être premier de la colonne des points pour Boston, mais il a mis de l’avant une performance somme toute très décevante dans le cadre de ce match si important. Brown s’est chargé de 19 points, 8 rebonds, 5 passes et 2 contres, mais a également commis 8 revirements (sur les 15 des Celtics) – soit le même total que les paniers qu’il a réussi –, puis converti une seule de ses tentatives du centre-ville, pour une cote finale de -17.
Il s’agit d’une prestation bien décevante pour le joueur All-NBA qui attend un faramineux nouveau contrat à l’horizon – et cette joute pourrait avoir été la dernière de JB sous les couleurs de l’illustre franchise du Massachussetts.
Malgré la réactivation de la machine à rumeurs dans l’optique d’une séparation des deux ailiers étoiles, Tatum souhaite quant à lui poursuivre l’aventure avec son acolyte qui l’a accompagné vers une finale de la NBA en 2022.
« C’est extrêmement important. Il est un des meilleurs joueurs de la ligue, » a dit Tatum à savoir si son organisation devait signer Brown sous une nouvelle fiche contractuelle.
L’ailier de 26 ans a précédemment paraphé une entente de quatre ans et 106,3 M$ avec ses supérieurs des Celtics qui se terminera en 2024. Une prolongation de contrat pourra être négociée l’an prochain, et une extension supermax (environ 58 M$ / année sur cinq ans [290 M$]) sera sur la table à raison de sa place parmi une équipe All-NBA cette saison.
Mise à jour :
Tyler Herro viendra probablement prêter main forte au Heat.
Ce sera direction Cancún pour cette talentueuse unité des Celts – puis Denver pour Jimmy Butler et Cie. Les Nuggets attendent leur prochain opposant depuis plusieurs jours déjà, en vertu de leur balayage des Lakers au dernier tour. Le rideau sera levé sur ces finales le jeudi 1er juin, avec un coup d’envoi de 20h30.
Horaire complet :