AnalyseChronique

Mavericks : quand la date limite des transactions te mène en finale

Crédit : The New York Times

En résumé

Nico Harrison a effectué un travail de maître pour solidifier son effectif.

Dans le monde du sport professionnel nord-américain, la date limite des transactions est généralement une date sacrée. Si le phénomène est peut-être un peu moins présent dans la NFL, les équipes de la LNH, de la MLB et de la NBA sont toutes agressives lors de cette journée ultime pour boucler des transactions, et même si cette journée comporte souvent sa part de regrets pour les équipes qui achètent à gros prix, il ne suffit que d’un peu de chance pour que les dividendes rapportés soient massifs.

8 février 2024. Les Mavericks de Dallas ont une fiche de 28-23 dans une saison où l’équipe peine à trouver son erre d’aller. Bien installés au huitième rang dans l’Ouest, les Mavs sont au cœur d’une furieuse lutte avec une tonne d’équipes pour éviter le play-in, mais malgré le brio de Luka Doncic et de Kyrie Irving, on ne parvient pas à imposer notre volonté.

Le DG de l’équipe, Nico Harrison, évalue sa formation et cible deux joueurs à y greffer. Satisfait du niveau de son backcourt, mené par le monstre à deux têtes formé par Doncic et Irving, il se tourne vers deux gaillards pour améliorer son groupe.

C’est tout d’abord avec les Hornets qu’il bouclera sa première transaction, mettant la main sur un P.J. Washington qui semblait stagner du côté de Charlotte. En retour, Grant Williams – qui ne cadrait plus du tout dans les vestiaires à Dallas – et Seth Curry font le chemin inverse, tout comme un choix de première ronde en 2027.

Puis, c’est du côté de Washington que le DG Harrison poursuit ses emplettes, alors qu’il cible Daniel Gafford pour venir solidifier son poste de centre.

Le retour payé est négligeable : Richaun Holmes et le choix de première ronde du Thunder en 2024 passent aux mains des Wizards.

À première vue, on parle de transactions qui ne semblent pas drastiquement changer le portrait à Dallas. Washington et Gafford sont, au mieux, deux joueurs de soutien qui joueront les seconds violons derrière Doncic et Irving.

Par contre, on comprend rapidement que les deux acquisitions ne sont pas venues à Dallas pour perdre leur temps. Les deux s’imposent rapidement dans le cinq partant de l’entraîneur Jason Kidd, et soudainement, l’équipe se met à gagner beaucoup de matchs.

D’une fiche de 28-23 et une huitième place dans l’Ouest, les Mavs connaissent une deuxième moitié de saison incroyable lors de laquelle ils remportent 22 de leurs 31 derniers matchs. Ce faisant, ils évitent le play-in et obtiennent la cinquième tête de série dans l’Ouest.

En première ronde face aux Clippers, Doncic et Irving ne font qu’une bouchée du rival californien. Cela dit, face au Thunder en deuxième ronde, le Slovène compose avec des ennuis de santé qui augmentent la pression sur le reste du groupe.

Et avec Irving qui connaît une série difficile, la pression est sur les joueurs de soutien à Dallas pour venir à bout de la première tête de série. Washington comprend le message, et prend des airs de Ray Allen dans cette série, multipliant les tirs à 3 points pour mener Dallas à la terre promise.

Lors de ces six affrontements, Washington inscrit 17,7 points par match, une moyenne supérieure à celle d’Irving (15,7).

Pendant ce temps, Gafford joue du gros basketball en tant que pivot partant des Mavericks. Si Doncic et Irving forment un monstre à deux têtes, on peut dire la même chose du duo formé par Gafford et Dereck Lively II, qui alternent les minutes au centre et qui aident l’attaque des Mavs à rouler à plein régime, sans répit.

Le duo de centres prouve sa valeur en finale de l’Ouest face à des Timberwolves qui, malgré la meilleure défensive de la ligue et la présence de Rudy Gobert, le Joueur défensif de l’année, au poste de pivot, n’ont aucune réponse pour les deux centres des Mavericks. Il n’ont aucune difficulté à convertir la quasi-totalité de leurs tentatives, incluant de multiples alleyoops entamés par les excellents passeurs que sont Doncic et Irving.

Dans le cas de Gafford, cela dit, sa plus grande contribution vient au niveau des tirs bloqués. Il en a déjà 30 à sa fiche depuis le début des présentes séries.

On l’a notamment vu lors du match #3 face aux Timberwolves, où il a ponctué la victoire des siens en fin de soirée.

Washington a connu une série plus difficile face aux Wolves, qui ont été en mesure de l’embêter à la ligne des 3 points, mais il a démontré depuis son arrivée à Dallas qu’il est un joueur de soutien en qui Doncic et Irving peuvent avoir confiance.

Gafford, quant à lui, cause des maux de tête à ses adversaires, lui qui alterne les minutes avec l’autre pivot recrue des Mavericks et qui, comme le dirait Kevin Harlan, joue au handball à force de repousser les tirs adverses.

Nico Harrison peut se donner une bonne tape dans le dos : son travail accompli le 8 février dernier est l’une des grandes raisons qui expliquent la présence des Mavericks en finale de la NBA en ce moment.

Comme quoi ce n’est pas toujours en allant chercher de gros noms qu’on est réellement le gagnant de la date limite…

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Félix Forget

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