Chronique – À travers cette dernière présaison de la NBA, les Raptors de Toronto ont repris leur tournée annuelle du Canada. D’un océan à l’autre, les champions de 2019 ont visité certaines des grandes villes du pays. Ils ont complété ce pèlerinage en s’arrêtant dans notre belle ville de Montréal. Cette année, après ne pas avoir reçu de telle visite depuis 2018, l’atmosphère y était bien spéciale. J’ai le sentiment que Montréal et le reste du Québec vivent quelque chose sans précédent et nous n’en sommes qu’au début. MTL est basket.
On est pourtant accoutumés à l’idée de recevoir des invités provenant de ligues que nous n’avons pas à Montréal : l’apparition annuelle des Blue Jays, l’occasionnelle rencontre de foot européen au Stade Saputo, sans oublier les affrontements préparatoires de la NBA. À titre de note, les Raptors ont bien remporté la joute contre les Celtics de Boston dans une ambiance presque digne des finales.
« C’est la première fois que tous les billets pour une rencontre à Montréal se vendent la même journée qu’ils sont mis en vente. La demande y est. On prépare ces parties pour faire témoigner du grand intérêt du basketball au pays. »
Leah MacNab, directrice générale de NBA Canada lors d’un entretien avec City News
Dans les mots de mon collègue Liam Houde, l’atmosphère sur place était « électrisante, soutenue et engagée du début à la fin. » Il rajoute par ailleurs que la foule était attentive et réagissait aux moindres détails lors du match. La Métropole fait partie d’un marché qui connait le sport, qui connait son basketball et ses nuances.
Selon Mathieu Jolivet de RDS, ce sont 21 900 partisans qui ont rempli les sièges du Centre Bell vendredi dernier. Lorsque le basket appelle, Montréal est au rendez-vous.
Se prouver
Je crois personnellement qu’on arrive à la croisée des chemins pour l’avenir du sport à Montréal. Comme toute bonne société qui évolue, le sport s’en suit. Je constate que nous vivons un virage culturel concernant le sport. Montréal se transforme et nous sommes les piliers de ce changement.
Je ne suis pas le seul à constater cela. Lors du match d’ouverture des Canadiens de Montréal contre les Maple Leafs de Toronto, le club montréalais a présenté une vidéo qui a cité le suivant : « nous sommes à part, nous sommes l’original. » Comme quoi la fierté de notre ville est le produit des cultures qui se rassemblent ici.
Aujourd’hui, ces gens ont une voix et influencent le futur de la société, créant ainsi un nouveau visage pour la métropole. Montréal et le Québec, c’est tous les gens qui y habitent, peu importe la provenance des habitants. En plus, qui de mieux pour représenter le métissage des cultures que le roi du Rap Québ lui-même : Loud.
Le virage culturel ne passe pas que par le club de Hockey ni par la cassette que l’on entend chaque année, comme quoi Montréal est une belle ville qui mérite son équipe dans tel et tel circuit. Au contraire, tout commence avec la population.
Les Canadiens de Montréal ont toujours été le symbole du Canadien-français marginalisé d’antan. Aujourd’hui, on veut le symbole qui va représenter le Québec d’aujourd’hui.
La popularité du sport se démontre par ailleurs avec l’arrivée de l’Alliance de Montréal l’été dernier. Malgré le dernier rang au classement des victoires, le seul club québécois du circuit de la LECB est premier au chapitre des billets vendus.
MTL, le ballon est dans ton camp. Je ne parle pas contre un retour des Expos, mais doit-on valoriser le passé au détriment d’un futur inexploré? Est-ce que ramener le passe-temps américain comblerait les déboires de notre seule franchise du Big Four (entité qui rassemble les quatre grandes ligues nord-américaines : NFL, MLB, NBA, LNH) ?
À cela je réponds : donnez en nous du basketball de la NBA.
Il y a du pain sur la planche; Las Vegas et Seattle sont premiers en file pour l’éventuelle expansion de la ligue à 32 clubs et Adam Silver risque de ne pas considérer Montréal avec sérieux avant encore quelques années, voire décennies, mais quand lui ou le(la) prochain(e) commissaire de la NBA en sera prêt, Montréal le sera elle aussi.
En collaboration avec Liam Houde.