Ça faisait des mois que les spéculations faisaient rage à Toronto au sujet d’une potentielle transaction impliquant O.G. Anunoby. L’ailier, qui constitue une magnifique histoire de développement chez les Raptors, était une cible de choix pour plusieurs équipes aspirantes. Et après des mois, les Raptors ont enfin décidé de l’envoyer sous d’autres cieux : c’est avec les Knicks de New York qu’il poursuivra sa carrière.
Et comme on pouvait s’en douter, la transaction impliquant Anunoby en est une monstrueuse : en retour, les Raptors mettent la main sur RJ Barrett, Immanuel Quickley et un choix de deuxième ronde en 2024 (celui des Pistons, plus précisément).
C’est ce qu’a rapporté Adrian Wojnarowski en primeur.
Selon Shams Charania, cela dit, Anunoby n’est pas le seul à faire la route entre Toronto et New York : Malachi Flynn et Precious Achiuwa passent eux aussi aux mains des Knicks.
On parle d’une transaction à six éléments, dont cinq joueurs. Et la poursuite en cours, dans tout ça?
Commençons par décortiquer la transaction du côté des Raptors. Dans une saison difficile pour le club (12-19), Masai Ujiri se devait de brasser sa soupe. Avec Anunoby qui est joueur autonome en devenir et dont l’avenir semblait loin de Toronto, l’échanger dès maintenant avant que sa valeur ne dégringole devenait une idée intéressante.
C’est évidemment une grosse perte pour le noyau des Raptors, mais on évite également un scénario à la Fred VanVleet…
En RJ Barrett, les Raptors mettent la main sur un jeune Canadien de 23 ans qui a déjà été perçu comme l’un des plus beaux espoirs de la ligue. Il ne se développait pas comme prévu à New York et les Raptors misent sur le fait qu’un changement d’air va lui faire du bien. Évoluant à l’aile, le Torontois est un tireur hautement inefficace malgré son volume de tirs élevé, et il ne semble pas du tout progresser comme prévu depuis son arrivée dans la ligue.
C’est un pari considérant que Barrett en est à la première année d’un contrat de 120 M$ sur quatre ans et qu’il ne joue pas à la hauteur d’un tel contrat, actuellement.
De plus, Immanuel Quickley est une véritable bombe offensive qui viendra marquer des points à Toronto. Son rôle idéal est celui de sixième homme, mais il pourrait devenir point guard titulaire à son arrivée en Ontario – une position où l’équipe avait besoin d’aide.
Et avec les Pistons qui sont dans les bas-fonds du classement, leur choix de deuxième risque d’être presque équivalent à un choix de fin de première ronde. Le choix a plus de valeur qu’on pourrait le penser.
Du côté des Knicks, cela dit, le club fait la bonne affaire également. Sa fiche de 17-14 le place en bonne posture dans l’Est (7e rang), mais il manquait un peu de viande autour de l’os. Jalen Brunson et Julius Randle sont de bons joueurs, mais on cherchait encore une petite étincelle.
Et même si Anunoby n’est pas forcément un joueur de premier plan, les Knicks sont une bien meilleure équipe avec lui qu’ils ne l’étaient hier. Anunoby va venir solidifier la position d’ailier et être un excellent joueur défensif en plus d’offrir un certain punch offensif.
Le potentiel de Barrett est plus élevé que celui d’Anunoby, mais ce dernier est déjà grandement supérieur à Barrett. C’est le pari que les Knicks font : on arrête de se battre pour développer un joueur qui ne progressait plus et on passe à une valeur sûre dans une course aux séries, même si on risque de perdre Anunoby dans quelques mois sur le marché de l’autonomie.
Les Knicks perdent de la valeur en passant de Quickley à Flynn, mais avec Jalen Brunson qui est dominant dans le rôle de meneur, un joueur comme Quickley était un brin superflu à New York. Et Precious Achiuwa vient amener de la profondeur pour compenser.
J’ai l’impression qu’il est encore tôt pour nommer un gagnant ou un perdant dans cette transaction : tout va dépendre du développement de Barrett dans les prochaines années ainsi que de la décision d’Anunoby de rester ou non à New York l’été prochain, mais la destination lui plaisait déjà depuis longtemps, selon les bruits qui courent.
