John Hollinger, de The Athletic, a postulé son dernier classement en vue du repêchage de jeudi. Reconnu comme étant un vrai cerveau de basketball, il est difficile de remettre en question les analyses de Hollinger. Toutefois, Bennedict Mathurin classé cinquième juste en dessous de Chet Holmgren est certainement une contradiction à travers les centaines de « Mock Draft s» lus et relus par les amateurs du repêchage.
Simuler, prédire et projeter un repêchage à long terme est un exercice objectivement impossible, malgré qu’il se répète annuellement pour un grand nombre de « connaisseurs ». À travers les classements et les analyses multipliées par milliers, certains spécialistes diffuseront leurs visions du repêchage avec une certaine différence face à la masse. Une anomalie de l’opinion populaire, certes, mais plus souvent qu’autrement soutenue d’un argument valide accompagné d’une perspective historique.
John Hollinger n’a pas hésité à nager contre le courant à une semaine de l’encan 2022. Après plusieurs jours de murmures en faveur de Benn Mathurin, le voilà classé cinquième sur la liste de l’ancien VP basketball des Grizzlies. Le momentum autour du Québécois s’explique par un processus d’entrevues fulgurant supporté par son bagage sur le parquet, sa détermination qui se fond avec son histoire montréalaise tout comme son athlétisme et son tir de 3 points.
Hollinger prédit un plancher assez haut pour Mathurin, une possibilité de spécialiste défensif possédant l’habileté d’espacer l’offensive s’apparente à la description minimale et « pessimiste » du chroniqueur. S’il est pour atteindre ce niveau, 20 millions $ par année est éventuellement un salaire réaliste selon Hollinger. Pour encaisser davantage, la continuité de sa progression comme passeur et la protection du ballon seront les critères à améliorer.
Il y six ans, un prospect similaire s’apprêtait à joindre la NBA. Avec une personnalité unique et ouverte, c’était une caractéristique polarisante pour les états-majors de la NBA. Où le doute n’existait point était son athlétisme et le potentiel que sa physiologie affichait. Un tireur décent, sa mécanique montrait une lueur d’élitisme. Vu comme un bon défenseur sans être Tony Allen, personne n’allait le chasser dans son territoire. La seule crainte valide? Encore présente aujourd’hui était la forte critique de son dribble à travers les défensives. Jaylen Brown a amélioré chaque aspect de son style.
Affichant 6 points par match à son année recrue, il a tranquillement quitté le coin du terrain en polissant chaque aspect de son arsenal. Bennedict Mathurin a une piste explorée par Brown. Avec des critiques, des aptitudes et des caractéristiques similaires, il n’a qu’à suivre le GPS.
Si vous êtes des curieux du repêchage, une dizaine de simulations sont probablement ancrées dans votre mémoire. Une certaine combinaison de Chet Holmgren, Jabari Smith Jr et Paolo Banchero s’affiche pour le Magic, le Thunder et les Rockets.
Ne tombez pas de votre chaise, mais John Hollinger a lancé le trio par la fenêtre.
L’exclu? La licorne au nom de Chet Holmgren.
La licorne est un adjectif dans le monde du basketball, une désignation étampée sur un joueur unique en son genre. Souvent causée par un contraste entre les habiletés du joueur en comparaison avec son châssis.
Ce serait injuste d’explicitement comparer Holmgren à Kevin Durant. Cependant, la singularité de leur identité en tant que joueur de basketball est similaire. Du jamais vu? En valeur nominale, oui. Néanmoins, nous pouvons tirer de nombreuses preuves historiques à travers les tendances de ces joueurs. Kyle J. Mann, de The Ringer, l’explique à merveille dans l’introduction de sa thèse sur Kevin Durant.
La description de la totalité du style de Chet Holmgren est une solution à fromage suisse. En science informatique, le fromage suisse représente l’empilage des tranches trouées menant peu à peu à une solution.
Holmgren n’est pas qu’un grand joueur capable d’effectuer des tirs à distance, il est aussi capable de mettre le ballon sur le terrain et créer ses propres opportunités. L’ancien de Gonzaga n’est pas uniquement talentueux en tant que défenseur au panier, il est ainsi par son intelligence à attirer les tentatives au panier. Il n’est pas passif offensivement, Holmgren suit le courant de l’offensive avec conscience. Sachant que son arsenal, possiblement le meilleur disponible à tout moment, n’est cependant pas nécessairement toujours la meilleure option.
La place à l’amélioration est immense, la distance entre le présent et le potentiel d’Holmgren est inimaginable. Donc, pourquoi chute-t-il au quatrième rang pour Hollinger?
« À 7 pieds, 1 pouce et 195 livres, est-il vulnérable à plus de blessures? Va-t-il soutenir la routine d’un match de la NBA multipliée par 82? Le visuel est difficile à ignorer, on dirait quelqu’un qui pourrait briser en deux. »
The Athletic
Ces inquiétudes ne sont pas nouvelles au repêchage de la NBA. Les blessures, particulièrement pour les grands joueurs, hantent les directions des équipes depuis des lunes. Kristaps Porzingis, Greg Oden, Jabari Parker et Demarcus Cousins ne sont qu’un échantillon.
Il n’est pas évident de trouver une ressemblance entre ces noms et Holmgren. Offensivement talentueux, les membres de ce groupe avaient pourtant tendance à poursuivre leur propre offensive. Un phénomène compréhensible pour des joueurs identifiés d’Alphas à travers leur carrière de basketball. Encore, rares sont les occasions où Chet n’a pas été le meilleur joueur de son équipe.
Rares sont également les occasions où Chet a abusé de son statut. Comme Al Horford, Tim Duncan et Nikola Jokic, Holmgren possède une conscience de situation incroyable. Ses chiffres sont donc vulnérables à diminution, les résultats collectifs compensent toutefois pour toutes décimales manquantes à sa fiche.
Peut-on traduire cette déclaration?
Un pourcentage de passes décisives de 11,4% attaché à un pourcentage de rebonds défensifs de 28,7%. La meilleure efficacité au tir de la conférence à partir d’un volume particulièrement bas de huit tirs par match. Premier au pays en pourcentage de tir de 2 points (73,7 %) et un partage de victoire (WinShares) historique.
À qui se compare-t-il?
Chet Holmgren est la seule réponse valide. Nous avons des tireurs de grande taille. Même chose pour le dribble, la défensive, la passe et le rebond. Au contraire de Jaylen Brown et Bennedict Mathurin, Holmgren n’a pas eu d’explorateur avant son arrivée. Il se doit de trouver un modèle parmi les comètes et de s’identifier à l’unique. Sa sélection est sans aucun doute en prévision d’une carrière interstellaire.
John Hollinger fait part des attentes envers Holmgren :
« La vraie chose à se demander avec Holmgren est à savoir si repêcher un centre de 7 pieds, 1 pouce a du sens à moins qu’il soit garanti de jouer au Match des étoiles. »
The Athletic
Sa destination peut être légendaire, son classement unanime au sommet du repêchage explique la captivation de la NBA pour le potentiel. Son chemin est toujours inconnu, sa carte est noire et aucun code de triche ne dévoilera le trajet.
Le repêchage aura lieu jeudi le 23 juin en direct de Brooklyn. Vous pouvez consulter le « Mock Draft » officiel d’AlleyOop360 ici.