Les Warriors de Golden State ne pouvaient pas se permettre d’échapper cette quatrième rencontre de la finale NBA à Boston, vendredi soir, ce qu’a compris Stephen Curry en route vers ses 43 points personnels et le gain. Grâce aux prouesses du meilleur tireur extérieur de l’histoire, les visiteurs ont su éviter une chute vers 3-1 dans la série pour niveler la marque à deux victoires partout, en survivant à une foule électrique au TD Garden et à de bonnes performances du binôme Tatum-Brown.
Absolument magistral à titre de meneur, Curry était l’engin du triomphe 107-97 des siens face à une défensive tenace des Celtics. Il a mis sur pieds une performance historique, qui demeurera gravée dans la mémoire de plusieurs – et les livres d’histoire de la ligue – pour toujours. À ses 43 points, le Chef s’est tâché d’ajouter 10 rebonds et 4 passes décisives, en convertissant 54% de tous ses tirs, dont un rendement de 7/14 du royaume des 3 points.
À lui seul, l’aîné des frères Curry a su enregistrer plus de points que le reste de ses collègues titulaires combinés, 43 contre 39. Il est conséquemment devenu le plus vieux joueur de l’histoire à réussir ce fait d’armes en finale, depuis que Michael Jordan l’a accompli en 1998, versus le Jazz.
En demeurant sur le sujet des « vieux joueurs », Steph s’est également joint au club des athlètes âgés d’au moins 34 ans à mettre 40 points et 10 rebonds dans un affrontement de finales. Le seul autre membre? LeBron James, qui a monté un tel match en 2020 à l’âge de 35 ans.
Le numéro 30 en est à 25 tirs à 3 points réussis déjà dans le cadre de cette série ultime; son plus proche poursuivant dans cette colonne est Jayson Tatum avec 14. Comme si ce n’était pas suffisamment impressionnant, Curry les frappe également avec un rendement de 50%… Ses moyennes pour la finale sautent de la feuille de statistiques : 34.3 PTS, 6.3 REB, 3.8 AST, 2.0 STL et un taux de conversion de 50% autant du périmètre que pour tous ses lancers du terrain.
Une telle efficacité associée à un minimum de 30 points par match en finale n’a pas été observée depuis Kevin Durant en 2017, et il faut retourner jusqu’à MJ en 1991 pour trouver l’autre homme à s’être hissé vers ces sommets.
La grandeur de Steph est en pleine démonstration, juste devant nos yeux; il ne faut pas prendre ce basketteur pour acquis.
Vous n’avez qu’à écouter ses coéquipiers en témoigner :
Le principal intéressé, élément décisif de l’issue du match, avait d’ailleurs recueilli 19 points, 5 rebonds et 2 aides, déjà, après seulement deux quart-temps. C’étaient toutefois les locaux qui ont rejoint leurs vestiaires avec une priorité et le vent dans les voiles. Les C’s menaient alors de l’arche avec un rendement de 8/14, contre 7/24, ainsi qu’aux contres (4 à 0) et aux passes décisives (11 à 7).
Se servant de Robert Williams comme ancre défensive, les hommes d’Ime Udoka ont laissé tout un impact dans cette zone du terrain. Time Lord a 12 tirs bloqués à son compte lors de ces finales, tandis que les Warriors en ont seulement 18, collectivement.
Mais les Warriors sont demeurés fidèles à leurs habitudes en écrasant leur adversaire dans le troisième cadre. Ayant lui-même marqué 52 points totaux à travers quatre troisièmes quart-temps contre Boston – dépassant ses homologues à ce chapitre par au moins 30 points –, Stephen Curry était alors fer de lance d’une remontée sournoise, mais importante.
Après avoir perdu les combats de points aux deux premiers engagements, Golden State y est allé de 30 points (contre 24), qui ont propulsé un quatrième acte de 28 points (contre 19). Pourtant, avant les tout derniers moments de la rencontre, l’avance était échangée sans cesse entre les deux concurrents, donnant lieu au spectacle le pus divertissant de cette série jusqu’ici.
Il n’en a cependant pas fallu beaucoup de Curry dans le cadre des dernières minutes afin de clouer le cercueil des Celtics. Le point guard de 34 ans a fait preuve de toutes ses habiletés de marqueur clutch en fin de soirée.
À voir :
Si plusieurs pièces de l’arsenal de Steve Kerr décevaient légèrement, Andrew Wiggins s’est démarqué du lot en se levant aux bons moments du match le plus important de sa carrière. Le Canadien a inscrit 17 points, 16 rebonds (!) et 2 passes, efficace à 41% au tir. Thompson était lui aussi un atout important de l’extérieur (4/10 de l’arc), ajoutant 18 points au total des Warriors.
Or, Draymond Green, qui enchaîne les sorties médiocres comme il enchaîne les épisodes de podcast, n’a pas répondu à l’appel offensivement, encore une fois. Ses maigres 2 points étaient accompagnés de 9 rebonds, 8 mentions d’aide et 4 interceptions (pour seulement 3 fautes cette fois), certes, mais il aurait tout de même pu marquer plus qu’un panier en sept essais, à travers ses 32 minutes de jeu.
En insérant Otto Porter Jr (2 PTS, 1 REB, 1 AST) dans son cinq majeurs, promouvant Draymond au poste de pivot partant aux dépens de Kevon Looney, Kerr n’a pas obtenu la production espérée de ses forwards. Green n’a donc pas été en mesure de tenir la promesse qu’il avait faite à son dernier épisode de balado.
Chez le camp perdant, le duo des Jays constituait encore le noyau offensif de l’équipe, qui s’est avéré insuffisant à l’instar de récoltes moindres à travers l’effectif. Jayson Tatum (23 PTS, 11 REB, 6 AST, 3 STL) et Jaylen Brown (21 PTS, 6 REB, 2 AST) étaient les seuls représentants bostonnais à mettre plus de 20 points. Les apports de Marcus Smart (18 PTS, 4 REB, 5 AST, 4 STL) et Derrick White (16 PTS) sont néanmoins dignes de mention.
À l’occasion du prochain combat entre les deux finalistes, à San Francisco, Udoka aura intérêt à requérir davantage d’effort offensif de la part de ses joueurs de rôle, car un total de 97 points n’est simplement pas à la hauteur d’une équipe avec l’expérience des Dubs. Leur avantage sur les plans de la taille et de l’athlétisme demeure toutefois important; il s’agit de la faiblesse à exploiter chez l’opposant si on souhaite dominer les prochains affrontements. Le rendez-vous est à 21h00, lundi le 13 juin.