La victoire écrasante de 136-110 signée par les Cavaliers de Cleveland lundi soir – aux dépens des Kings de Sacramento – en marquait une 14e en 15 sorties, elle qui hissait finalement l’équipe de Donovan Mitchell au-delà des Bucks de Milwaukee pour qu’elle s’empare de la deuxième tête de série dans la conférence de l’Est.
Mitchell a tout simplement été phénoménal à travers les dernières semaines de basketball, autant en la présence qu’en l’absence de Darius Garland et Evan Mobley, lui qui a joué aux héros à plus d’une reprise pour Cleveland, s’invitant à la table des candidats au trophée de Joueur le plus utile.
Face à Sacramento lundi, Spida y est allé d’une autre solide performance de 29 points, 5 aides et 2 interceptions, convertissant cinq de ses 11 tentatives du centre-ville. Domantas Sabonis était aussi excellent de l’autre côté, mais en vain, avec 12 points, 19 rebonds et 15 de ses propres passes décisives.
Mitchell et sa bande n’ont pas que gardé la franchise à flot au travers des derniers duels, ils ont carrément mis sur pieds une séquence de 15 matchs historique, avec seulement un revers durant cette fenêtre. Les Cavaliers n’ont jamais accompli l’exploit dans l’histoire de la concession, sans la présence de LeBron James.
En plus de cette séquence de 14-1, incluant actuellement six triomphes consécutifs, les Cavaliers présentent un dossier de 19-4 depuis la mi-décembre.
À titre de note, au fil de leurs 30 derniers matchs, les Clippers de Los Angeles ont démontré pour leur part qu’ils étaient également en feu et difficiles à freiner, grâce à 25 victoires pour cinq revers et d’hallucinantes prestations de Kawhi Leonard, le premier joueur de l’histoire à enregistrer au moins 25 points par match sur des rendements égaux ou supérieurs à 55% au tir, 50% aux 3 points et 90% aux lancers francs durant un échantillon de 30 joutes.
Eh bien, Donovan Mitchell et ses Cavs ont vaincu Kawhi et ces mêmes Clippers, sur une lancée historique, la semaine dernière, par un écart de 10 points, alors que Garland n’était pas de la partie. Depuis 25 rencontres, D-Mitch inscrit en moyenne à peu près 29 points, 5 rebonds, 2 interceptions et 8 passes décisives par soir en convertissant 49% de tous ses tirs.
Ses productions traditionnelles moyennes pour tout le calendrier régulier ressemblent à ceci : 28.2 PTS, 5.5 REB, 6.4 AST, 3.3 3PM et 1.9 STL par match, sur un taux d’efficacité global de 47%, puis de 35% depuis la ligne des 3 points. Collectivement, Cleveland présente une fiche de 32-16. Est-ce là une ligne statistique individuelle digne d’un détenteur du titre de MVP ?
Peut-être pas, considérant la compétition, soit les dossiers de Nikola Jokic, Shai Gilgeous-Alexander et potentiellement Giannis Antetokounmpo, Luka Doncic et Jayson Tatum. Or, il ne faut certainement pas ignorer le nom du shooting guard de 27 ans lorsque la discussion à cet effet aura lieu.
S’il continue de surfer sur cette vague, le Joueur du mois de janvier dans la conférence Est pourrait sans doute conclure la campagne sur une des deux formation All-NBA, comme c’était le cas en 2022-2023, ainsi qu’insérer le top 5 de la course au Joueur le plus utile. Il s’agirait d’une deuxième mention All-NBA pour l’ancien membre du Jazz de l’Utah, lequel participera à son sixième Match des étoiles la semaine prochaine et faisait partie de la première équipe All-Rookie de 2017-2018.
Donovan Mitchell tentera, à Indianapolis, d’encore ajouter à son armoire à trophées, aux côtés de celui de champion du concours de dunks, celui d’un titre de champion au concours de tirs à 3 points :
Certes, ses stats traditionnelles sont similaires à celles qu’il a récolté l’an dernier, mais Mitchell a un impact bien plus important sur l’attaque des Cavaliers cette fois, car il doit souvent endosser un rôle de combo guard, sans Darius Garland dans l’alignement. Spida enregistre exactement deux mentions d’aide de plus par match que l’année passée, avec autant de revirements et de minutes jouées, puis un taux d’utilisation presque identique (31%).
Toutes les mesures de passes indiquent que Mitchell connait sa meilleure saison à vie à titre de distributeur, notamment son ratio « passes décisives/revirements » qui en est à 2.32, soit sa meilleure marque en carrière, et de loin. Et son impact défensif est fortement amélioré, lui aussi.
Son travail de ce côté du ballon n’est pas à négliger, pour un arrière de petite stature qui n’a que très rarement fait démonstration d’acharnement et de valeur ajoutée en défensive. Oui, il vole plus de ballons à l’adversaire que jamais auparavant, mais sa cote défensive personnelle est également la meilleure depuis 2018-2019, avec une cote défensive d’équipe (DefRTG) qui pointe au deuxième rang du circuit (110.6)… Et cela sans qu’Evan Mobley – candidat sérieux au titre de Joueur défensif de l’année en 2023 – ne joue plus de 25 parties cette année.
Ce qui est possiblement le plus impressionnant dans ce récent parcours des Cavaliers depuis les fêtes, c’est que, justement, Mobley a dû rater 23 des 27 derniers affrontements des siens avec une blessure au genou gauche, puis que leur meneur de jeu, Darius Garland, s’est lui aussi absenté pour 19 des 25 derniers matchs, faute d’une grave blessure au visage.
D’ailleurs, il faut souligner les 11 points, 14 rebonds, 7 passes et 2 vols du jeune Evan Mobley comme power forward titulaire lundi, sans revirement à sa fiche. DG, lui qui participait également à 27 minutes de jeu, s’est voulu plus discret avec ses 11 points et 5 aides. Jarrett Allen s’est chargé d’ajouter 19 points, 7 rebonds et 2 contres au tableau.
Le travail bidirectionnel de ce dernier à titre de pivot étoile en était également pour beaucoup dans l’équation des récents succès – somme toute inattendus – des Cavaliers de Cleveland. Les nombreuses semaines de convalescence de Garland et Mobley, deux piliers de la formation de JB Bickerstaff, n’ont pas eu l’effet escompté sur leur bilan, grâce aux apports d’Allen et Mitchell qui forment ensemble une paire « intérieur-extérieur » à ne pas sous-estimer.
Au lieu de poursuivre les discussions d’échange entourant Spida qui avaient lieu autour de Noël, la conversation va désormais dans un tout nouveau sens : les Cavs seront à redouter en séries éliminatoires, particulièrement si Mobley et Garland parviennent à retrouver leur niveau de jeu All-Star eux aussi, puis que la formule des « twin towers + deux petits guards » atteint son plein potentiel.
Et Dieu sait que Donovan Mitchell élève toujours son jeu d’un cran en séries...