6 pieds, 10 pouces, 275 livres, 14 années de basketball professionnel en Grèce, bientôt 35 ans et bientôt père de famille.
Pourquoi le vétéran grec Gaios Skordilis a-t-il pris la décision de rejoindre l’Alliance de Montréal pour une courte saison estivale de deux mois?
« J’ai toujours voulu jouer à l’extérieur de mon pays. À travers ma carrière, j’ai eu beaucoup, beaucoup de coéquipiers qui venaient de partout dans le monde. Je crois que j’étais jaloux, mais dans le bon sens, du fait qu’ils aient été en mesure de voyager partout sur le globe et de vivre au sein de plusieurs cultures. Puisque le calendrier de cette ligue est court, je me suis dit que c’était une opportunité parfaite pour une première expérience. J’ai 34 ans, mais mieux vaut tard que jamais. »
Cette première expérience, c’est Montréal.
Une ville multiculturelle
Le plan de Vincent Lavandier a bien sûr été la clé de la signature du centre expérimenté. Par contre, Montréal est à la fois une ville très européenne et très multiculturelle. Au final, cet aspect a pesé dans la balance. À travers l’inconnu, Gaios trouve rapidement ses repères.
« C’est très multiculturel. J’ai rencontré un couple grec dans l’ascenseur. Dans le Uber j’ai parlé à des Européens, des Italiens, des Roumains… Ce matin, mon chauffeur m’a même dit qu’il avait visité mon île, ma ville natale. »
Cette île, elle s’appelle Corfu. Et qui d’autre a visité Corfu? Mon collègue William Thériault, qui lui a immédiatement indiqué avoir déjà mis les pieds sur cette île paradisiaque de l’Ouest grec.
« J’ai des frissons, dit Gaios en montrant ses bras. Ça fait ma journée. »
Bientôt papa, Gaios prend avantage de l’été pour profiter de l’expérience d’une vie. Il compte retourner en Europe lors de la saison 2022-2023, et parle déjà de retourner chez lui l’été suivant.
« C’est vraiment chez moi. Mes parents vivent là. J’y retourne normalement l’été. »
Leader pour la première fois
On aurait pu croire que Gaios Skordilis était considéré comme un mentor depuis déjà plusieurs années, en Grèce. Après tout, le centre a disputé 18 matchs pour Panathinkainos, club européen très prestigieux.
C’est toutefois sous l’effet de surprise qu’il répond aux conseils des jeunes joueurs, depuis son arrivée à l’Auditorium de Verdun.
« Je veux aider les jeunes à se développer dans la bonne direction. Mais pour être honnête, c’est la première fois que les jeunes joueurs me posent des questions. En Grèce, ils ne font pas ça. Je ne sais pas pourquoi, mais bon. J’essaie de faire les petites choses correctement. »
En tant que joueur, il sait toutefois exactement ce qu’il peut faire. Conscient qu’il pourrait être un pilier du système de jeu très européen que Vincent Lavandier tente d’imposer, Skordilis est d’accord avec l’attribution du mot « colle » pour décrire son impact.
« Je n’ai jamais été un marqueur. À travers ma carrière, j’ai toujours été un joueur de rôle. Je suis un joueur qui écoute son entraîneur. Je fais ce que les entraîneurs veulent de moi. J’ai joué ce genre de basketball toute ma carrière, alors j’essaierai effectivement d’être la colle du club. »
Une performance de 20 points
Gaios a eu de la difficulté à appliquer ce qu’il fait de mieux lors des deux premiers matchs de la saison, mais s’est repris de brillante façon avec une performance de 20 points en 21 minutes mardi soir.
Lors de ce match, le centre de 6 pieds 10 a montré pourquoi il avait été ciblé comme l’un des leaders de l’équipe. Dans un contexte où dominer à l’intérieur était important pour se donner une chance, le centre a réussi huit de ses 11 tentatives de 2 points en plus de se rendre à la ligne des lancers francs pour y réussir ses quatre lancers.
Il a ajouté deux blocs à sa fiche, mais perdu de façon drastique la bataille des rebonds contre Chad Posthumus. L’imposant centre des Blackjacks a attrapé 17 rebonds, dont 7 en zone offensive, contre seulement 1 pour Skordilis. On doit toutefois mentionner que ce dernier a joué 12 minutes de moins que son homologue, considérant sa situation au niveau des fautes et un coup reçu à la tête.
Il l’a dit, il n’est pas un marqueur. Néanmoins, il a démontré l’étendue de son expérience et ce qu’il pourra apporter à son équipe cet été.
Le petit gars de l’île de Corfu a déjà laissé son empreinte sur la foule montréalaise avec cette contribution importante à une deuxième victoire consécutive.
« J’espère que c’est le début d’une belle séquence. »