Le premier « rematch » hautement attendu entre les derniers finalistes de la NBA devait être une chance pour les Celtics de prouver au monde que leur croissance vers le statut de meilleure offensive du circuit était bel et bien sincère et durable. Boston avait l’opportunité d’envoyer un message samedi soir en écrasant les champions en titre, mais les Warriors s’en sont plutôt sortis avec le gain au compte de 123-107, au Chase Center de San Francisco.
Des sorties phénoménales – voire vintage – de la paire de Splash Brothers servent à expliquer en grande partie l’écart entre les deux clubs de conférences opposées.
Les absences notables à l’intérieur de Robert Williams III (chirurgie au genou gauche) et Al Horford (COVID-19) en étaient également pour beaucoup dans le revers des Celtics, mais la blessure du Canadien Andrew Wiggins à l’aine l’a gardé à l’écart pour la joute et a contribué à égaler le terrain, en quelques sortes.
Un autre facteur important, non négligeable depuis l’entame de ce calendrier régulier, a été l’avantage du domicile des Dubs, l’un des plus importants à travers la ligue. Golden State est à égalité avec les Cavaliers de Cleveland pour le meilleur dossier à la maison, soit de 12-2. Sur la route, toutefois, on y fait moins bien avec nos deux victoires pour 11 défaites.
La foule était cette fois forte de plus de 18 000 spectateurs au Chase Center. Cette rencontre vers laquelle plusieurs yeux étaient rivés représentait d’ailleurs l’occasion pour l’organisation d’officiellement retirer le numéro 6 du défunt Bill Russell à l’aide d’une bannière commémorative, lui qui était natif de la région de la Baie de San Francisco. À titre de note, son numéro a été retiré par la ligue avant qu’elle n’amorce une série d’actions ayant l’objectif de rendre hommage au légendaire joueur des Celtics.
Entre les limites du terrain, le collectif des Warriors n’a pas nécessairement dominé par le tir à 3 points, malgré les excellentes performances de Steph et Klay depuis l’arche, mais l’a fait grâce à sa compétence au rebond (53 contre 39), au rebond offensif (11 contre 6), ses passes décisives (26 contre 11) et ses points de seconde chance (21 contre 7). Remportant chacun des quart-temps du match sauf le deuxième (35-38), les locaux n’ont tiré de l’arrière que par 1 point, pour mener par une apogée de 20.
Le backcourt de Curry et Thompson a combiné ses efforts pour 66 points totaux, ainsi que 10 des 13 triplés réussis pour la troupe victorieuse. Le Chef y est allé de 32 points, 6 rebonds et 7 passes décisives sur un rendement de 55% du périmètre (6/11), tandis que son acolyte ajoutait 34 points, 5 rebonds, 2 passes et 2 interceptions sur 36% du centre-ville (4/11) dans ce qui était l’une de ses meilleures prestations de la jeune campagne.
Plusieurs autres acteurs ont su épauler adéquatement les Splash Bros via leur rôle respectif, dont Jordan Poole qui obtenait la fonction de small forward titulaire à l’instar de Wiggins – pour une huitième fois cette saison – et ses 20 points. Kevon Looney a enregistré 7 points, 15 rebonds, 3 aides et 2 contres, en plus de poser une multitude de bons écrans.
Par ce triomphe, la dynastie des Warriors amène sa fiche à 4-0 lors de premiers matchs contre une équipe qu’elle venait d’éliminer en finale. Steph Curry et Cie. ont même remporté ces rencontres par une moyenne de 10.8 points par match. Globalement, Golden State demeurait d’ailleurs invaincue à travers les 14 affrontements où Curry et Thompson accumulaient chacun 30 points.
Les visiteurs, eux, n’ont pas su trouver le centre de l’anneau avec suffisamment de constance pour poser un réel problème aux Warriors. Pourtant, Boston se mérite aisément la meilleure cote offensive du circuit jusqu’ici cette année avec ses 120.1 points par 100 possessions. Comment les hommes de Joe Mazzulla ont-ils fait pour ne marquer que 107 points avec un taux d’efficacité de seulement 43% au tir et 30% de l’arche (12/40) ?
Eh bien, les difficultés individuelles de Jayson Tatum – ainsi que la défensive de qualité déployée par Golden State – sont potentiellement à blâmer ici. JT n’a fait que 18 points sur 29% d’efficacité, dans le cadre de ce « rematch » de la finale, mais a terminé la soirée avec tout de même 7 rebonds et 3 vols de ballon à son compte.
Fidèle à ses habitudes, Jaylen Brown a su compenser pour les lacunes passagères de son coéquipier, puis s’est illustré de 31 points, 9 rebonds et 3 mentions d’aide. Chacun de Tatum et Brown ont décoché neuf tirs extérieurs dans le match, mais n’en ont concrétisé que deux et trois, respectivement.
Quoiqu’il ne s’agit que d’une partie, ce revers aux mains des Dubs fait peut-être office de claque au visage pour les C’s, lesquels se sont séparés du lot cette année à titre de meilleure formation de la NBA. On parle d’une fiche de 21-6 et de statistiques avancées hors pair jusqu’à présent, le tout sans Robert Williams pour chapeauter la position de centre.
Ce ne sera donc pas cette défaite qui saura démoraliser cette unité, mais elle aura certainement remis en question – ne serait-ce que légèrement – la capacité des Celtics à rejoindre leur objectif ultime sans trop d’embûches; celui de retourner en finale et d’y soulever un Larry O’Brien. Comme l’a dit Jayson Tatum récemment, le but demeure d’ajouter la 18e bannière au plafond du TD Garden, malgré le plaisir et l’efficacité avec laquelle ce groupe a joué toute la saison.
