NouvellesQuébec

Plusieurs proches de Bennedict Mathurin doutaient des Pacers

Crédit : AlleyOop360

En résumé

Mathurin s'est ouvert sur sa poursuite du titre de Recrue de l'année, les attentes face aux Pacers, son parcours de Montréal jusqu'à la NBA, ainsi que son statut de quadrilingue.

Ce n’était pas à tout le monde dans l’entourage de Bennedict Mathurin que l’effectif de sa première équipe NBA inspirait confiance, en vue de la saison 2022-2023. S’étant illustrés comme une des grandes surprises du calendrier régulier jusqu’ici, les Pacers d’Indiana sont actuellement cinquièmes de la conférence Est avec un dossier de 13-11. Ce phénomène inattendu a permis à Mathurin de confondre les détracteurs qui doutaient du potentiel des Pacers – et ce groupe inclut même certains de ses proches.

Le joueur québécois aux origines haïtiennes s’est ouvert à ce sujet lors d’une entrevue exclusive avec Shams Charania de The Athletic, en plus de discuter de son parcours depuis Montréal vers la NBA.

« Pour être honnête, j’avais plusieurs de mes amis qui me disaient ‘[Les Pacers] ne seront pas bons.’ »

Bennedict Mathurin

Bien heureux de faire mentir ses amis, lorsqu’on lui a demandé s’il se sentait comme la Recrue de l’année à ce point-ci de la saison, Benn y est allé d’une réponse qui lui est propre, soit toute en confiance. Peu de joueurs de 20 ans ont de la confiance à revendre comme Mathurin.

« Oui. Je sais que je mets le travail nécessaire. Je sais que je fais ce que ça prend pour être la meilleure version de moi-même et [j’ai] d’excellents coéquipiers autour de moi pour me pousser vers mes limites […]. »

Parmi ces coéquipiers, d’ailleurs, le jeune Tyrese Haliburton peut facilement être identifié comme l’un des facteurs les plus importants des récents succès du club. Club qui amorçait pourtant une sorte de reconstruction l’an dernier en laissant filer Domantas Sabonis (en retour de Haliburton). À travers le mois de novembre, derrière les Celtics de Boston (14-2) et les Nuggets de Denver (10-4), Indy a silencieusement monté le troisième meilleur dossier de la NBA, avec ses neuf victoires et quatre revers.

Sans faute, Hali en est pour beaucoup. Comme l’a répété à deux reprises Bennedict à l’occasion de l’interview avec Shams, le meneur de jeu demeure premier du circuit au chapitre des passes décisives par soir; il en distribue en moyenne 10,9.

Pour les Pacers, Tyrese Haliburton est l’avenir de la franchise | AlleyOop360
Le président de l’équipe, Chad Buchanan, espère tenir en lui le nouveau Reggie Miller.
alleyoop360.com

Tyrese Haliburton pourrait très bien obtenir une première – parmi potentiellement plusieurs – mention au Match des étoiles aussi tôt que cette saison, alors qu’il n’est toujours âgé que de 22 ans. À travers 22 joutes cette saison, le guard de 6 pieds 5 maintient des moyennes de 19.1 PTS, 10.9 AST, 4.7 REB, 1.8 STL et seulement 2.6 TOV (revirements) par match, le tout sur un rendement de 46% au tir, puis de 37% du périmètre.

Quant à lui âgé de 20 ans, Mathurin a le potentiel de représenter l’acolyte de backcourt idéal pour Tyrese et le futur de la franchise. Avec ses 18.3 PTS par rencontre sur un taux d’efficacité extérieur de 37.5%, Bennedict laisse présager qu’il pourrait non seulement se sauver avec le titre de Recrue de l’année en mains, mais également celui de Sixième homme par excellence.

Après 24 sorties, dont une seule avec le chapeau de titulaire, Mathurin mène la NBA aux chapitres des points totaux (439) chez les recrues, aussi bien que chez les joueurs de seconde unité. Il s’est permis de regarder vers son futur prometteur avec Haliburton.

« J’ai hâte de jouer encore plusieurs années avec [Tyrese Haliburton]. Nous avons beaucoup de bonnes choses en commun, dont la volonté de jouer dur et une faim de gagner. Nous avons beaucoup d’années devant nous. […] J’ai hâte d’avoir du plaisir avec lui. »

Après une déclaration choc en présaison, lorsque Benn a dit : « Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un de meilleur que moi. [LeBron] James devra me prouver qu’il est meilleur que moi, » beaucoup de réactions avaient fait le tour de la toile, offrant une première vague d’attention internationale au jeune espoir québécois.

Il a croisé le fer avec LeBron James pour une toute première fois en carrière le 28 novembre. Dans le gain des Pacers au compte de 116-115, LeBron a enregistré 21 points et 7 rebonds, contre les 23 points et 8 rebonds du Québécois.

Son discours a-t-il changé depuis?

« C’était génial, c’était un honneur pour moi et mon équipe. […] Peu de gens ont la chance de jouer contre l’un des meilleurs de tous les temps. C’était une bonne opportunité, […] il est un peu plus costaud en personne (rires), mais c’était certainement une belle soirée, » avait à avouer Bennedict Mathurin à propos de sa première partie face à LeBron James.

À qui Bennedict souhaite-t-il se mesurer au fil des prochaines semaines et prochains mois?

« Je vais faire attention à ce que je dis, parce que la dernière fois ça ne s’est pas très bien terminé (rires). Je veux jouer contre beaucoup de grands joueurs. Giannis [Antetokounmpo], Luka Doncic et Jayson Tatum sont tous des joueurs incroyables, alors j’ai hâte de jouer contre chacun d’entre eux. »

À la caméra, il se penche également sur son passage à la NBA Academy de Mexico, là où Mathurin n’avait de temps que pour le basketball et les études. Cette étape importante avant de faire le saut vers la NCAA, chez les Wildcats d’Arizona, puis éventuellement vers la NBA, aurait été impossible sans le frère aîné et la sœur aînée de Bennedict.

Ces derniers poussaient Mathurin à être meilleur, selon lui. Sa sœur Jennifer a d’ailleurs pris soin de son frère lors du processus entre l’Université et la grande ligue. La famille Mathurin a malheureusement dû traverser une tragédie avant que ce rêve ne soit possible; l’aîné des trois enfants, Jeune, est mort à l’âge de 15 ans, lorsque Bennedict en avait 12. Il a été frappé par une voiture en revenant de l’école.

« Une chose que mon frère m’a apprise était que tu dois aller chercher ce qui te revient. Personne ne va rien te donner. »

Autant de parfaire ses talents à un jeune âge face aux amis plus grands et plus expérimentés de son frère, que de peaufiner davantage son jeu au Mexique, ont été des expériences formatrices dans la vie de l’athlète issu de Montréal-Nord.

L’Académie de la NBA a d’ailleurs eu le bénéfice de faire de Mathurin une personne quadrilingue, car le jeune homme parlait déjà en créole haïtien avec sa famille, en français avec ses amis et à l’école, puis en anglais dans plusieurs autres sphères de sa vie. L’opportunité de marier l’éducation et le basketball, en plus d’apprendre l’espagnol et de vivre une expérience unique – malgré l’éloignement de sa famille –, était « une décision difficile, mais un no-brainer » pour Benn.

Bennedict Mathurin est arrivé à Mexico à 15 ans, mais il croit en être revenu un homme.

« Je voulais quelque chose de mieux pour ma famille, un meilleur futur. Je savais que si j’étais concentré sur les bonnes choses, le reste se réglerait seul. »

Bennedict Mathurin

Plus :

« Bennedict Mathurin » | AlleyOop360
alleyoop360.com
Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

Voir plus