Chronique

Télénovela à la New-Yorkaise

Crédit : AlleyOop360

En résumé

Les Knicks continuent d'être la risée de la NBA et ses partisans, en raison de l'incapacité d'attirer des vedettes dans la Grosse Pomme.

Oyez, oyez! Bienvenue à une nouvelle saison de la téléréalité « Mais qui donc peut être un presque Knick? » On l’a vu, on l’a entendu; les Knicks de New York ont perdu le derby Donovan Mitchell la semaine dernière aux mains des Cavaliers de Cleveland. C’est en fait la plus récente itération d’une longue série. Je me sens presque mal pour mes collègues chez AlleyOop360 et autres confrères journalistes à travers les années. Couvrir les entre-saisons dans la Grosse Pomme est toute qu’une tâche.

C’est certain, cette franchise ne semble pas être chanceuse. Je crois cependant qu’il n’y a pas que le fruit du hasard qui s’abat sur eux. Il faut tout de même être doté d’un état-major compétent et y voir quelque chose de grand avec ces athlètes.

J’ai cinq noms pour vous. Cinq vedettes qui ont vraisemblablement flirté avec l’idée d’évoluer à New York – ou l’inverse, car la réciprocité, c’est important dans toute bonne relation. (Spoiler : deux d’entre eux l’ont fait, mais avec une twist.)

No sleep ’til Brooklyn

Commençons d’ailleurs avec ces deux suspects. Vous l’aurez très sûrement deviné, c’est Kevin Durant et Kyrie Irving. En 2019, le futur des deux All-Stars était déjà bien écrit dans le ciel. Tous deux allaient quitter leur club respectif, soit les Warriors de Golden State pour KD et les Celtics de Boston pour Kyrie.

Ce qui était sûr était que les Knicks aimaient l’idée de regrouper les deux joueurs, ou seulement Durant. Selon une recherche du New York Post lors de l’été 2019, on énonçait que les Knicks ne semblaient pas emballés à l’idée d’acquérir que Kyrie Irving. Après tout, le meneur était très vocal quant à sa sortie de Boston. Seulement deux saisons au Massachusetts ont été assez pour qu’il devienne le zéro de la foule, lui qui était pourtant accueilli en héros un an auparavant.

« Selon une source dans la ligue, le Knicks n’étaient pas à 100% vendus à l’idée de voir Kyrie Irving seul si Kevin Durant ne venait pas. Les Knicks étaient inquiets du leadership du meneur après ses déboires à Boston. »

Marc Berman, New York Post

Dans le cas de Kevin Durant, la blessure subite au tendon d’Achilles lors de la finale contre les Raptors l’obligeait à rater l’entièreté de la saison 2019-2020. Bien que Easy Money Sniper allait être sur la touche durant tout ce temps, n’importe quelle équipe aurait aimé faire l’acquisition de ses services. De plus, les multiples querelles avec ses coéquipiers – notamment Draymond Green – l’ont amené à sortir d’Oakland, et ce, pour la même raison que l’ancien point guard des Celtics.

Chose certaine, c’est que Batman amènerait son nouveau Robin là où il irait. Plutôt ironique en sachant que Kyrie Irving s’est poussé de Cleveland, car il voulait prendre les rênes.

Je vais faire l’avocat du diable ici. La direction des Knicks a peut-être bien fait de ne pas s’attarder sur Kyrie uniquement. Les innombrables absences personnelles et blessures (cela inclut les rencontres manquées en raison de son statut vaccinal) depuis 2019 sont rapidement devenues le point de conversation principal (103 parties jouées en trois campagnes à Brooklyn). À cela s’ajoutent ses menaces de prendre sa retraite et ses chicanes avec des journalistes.

Ce qui est dommage pour les Knicks, c’est que l’organisation s’était défaite de l’ailier Kristaps Porzingis afin de libérer du capital sur la masse salariale. On avait la paire dans la mire depuis un bon moment, mais nous savons tous comment ce feuilleton c’est conséquemment terminé.

Le prochain royaume du King

Mon troisième n’est nul autre que King James. Je ne vais pas m’attarder trop longtemps sur celui-ci, pour une raison plus qu’évidente : 29 équipes ont échoué le derby LeBron James. Malheureusement pour les Knicks, ceci est arrivé à deux reprises, en 2010 et en 2018. Dans le premier cas, personne ne savait réellement dans quel club LeBron allait aboutir.

Finalement, le 8 juillet 2010 arrive La décision, un programme télévisé sur ESPN dans lequel LeBron James annoncerait sa prochaine destination. Les heureux vainqueurs ne furent évidemment nul autre que le Heat de Miami.

Huit ans plus tard, les Knicks se présentaient comme le possible prochain chapitre dans la carrière du King. Mais soyons honnêtes, auraient-ils vraiment réussi? De tous les cas où les Knicks ont failli attirer une vedette, je crois que LeBron James en 2018 est de loin le moins probable. C’était écrit dans les étoiles que le transcendant joueur se pointerait à Los Angeles, avec les Lakers, bien sûr. Sa conquête du monde du cinéma et divertissement accentuait l’intérêt de ce dernier de prendre le chemin de la ville des Anges.

En décembre 2020, Giannis Antetokounmpo semblait se diriger vers le marché des agents libres au terme de la saison. C’est du moins ce que quelques partisans défusionnés disaient. J’en faisais partie moi-même, avec la possibilité que le Grec se ramène à Toronto avec les Raptors.

S’il y a bien quelque chose que nous ayons retenu du Greek Freak, c’est qu’il n’ait jamais pensé à laisser Milwaukee tomber, même si son nom a été associé à New York. Tant mieux pour lui, ce pari lui a tout de même mérité un championnat et un MVP des finales.

Un résumé peu éloquant

J’en ai parlé en début de chronique et ce fut l’un des gros dossiers de la saison morte de 2022. Le Jazz de l’Utah et son joueur étoile Donovan Mitchell allaient rompre. Ce qui restait à faire était de trouver l’offre à ne pas refuser pour Danny Ainge et la direction du Jazz. Encore une fois, les Knicks n’ont pas été en mesure de transiger.

Malgré les déboires d’une saison déplorable, les New-Yorkais venaient fraîchement d’acquérir le jeune Jalen Brunson parmi les rangs. Dans la même veine, on croyait que Donovan Mitchell prendrait immédiatement le chemin de New York, son coin natal.

Malheureusement, un repêchage désastreux n’a pas rapporté un nombre de choix adéquat comme monnaie d’échange. La suite, nous la connaissons; les Cavaliers sortent de l’ombre tel un renard et volent la donne.

Comme je dis, il n’y a pas que la malchance pour expliquer l’incapacité des Knicks de New York d’attirer de gros noms. La compétition était féroce dans quelques cas. D’autres fois, une réticence de faire entrer un joueur problématique dans une franchise problématique.

Je n’apprécie pas plus la dinguerie qu’est la partisanerie des Lakers à prétendre que même le chien du voisin irait jouer avec eux. Cependant, je vais lancer des fleurs à ces derniers. Ce qui attire les vedettes à se pointer dans de telles organisations, c’est une culture gagnante. Les Lakers l’ont amplement prouvé avec 11 Larry O’Brien remportés depuis le fusionnement de la NBA et la ABA en 1976.

Du côté des Knicks, 0 à ce compte. Les Knicks ont une culture, certes, mais une culture du presque.

Presque gagné durant les années 1990, sous Patrick Ewing.

Presque remporté le premier choix de chaque repêchage des 20 dernières saisons.

Presque signé la prochaine superstar depuis Carmelo Anthony.

Le simple fait de jouer dans la ville de New York ne le fait plus. Remplacer la glamour de la ville qui ne dort jamais pour un programme qui se démarquera pour sa durabilité et son efficacité à remporter des matchs. Tout cela part de plus haut que la direction, malgré qu’eux aussi en ont long à faire.

Le principal intéressé ici n’est nul autre James Lawrence Dolan, propriétaire des Knicks depuis déjà trop longtemps… Excusez-moi, je voulais dire 1997.

Émilio Constanza

Émilio est un passionné du journalisme. Fraîchement sorti du programme des arts, lettres et communications des médias au Collège Lionel-Groulx, il veut rassembler les deux choses qu'il aime le plus: journalisme et sport.

Émilio Constanza

Émilio est un passionné du journalisme. Fraîchement sorti du programme des arts, lettres et communications des médias au Collège Lionel-Groulx, il veut rassembler les deux choses qu'il aime le plus: journalisme et sport.

Voir plus