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Darko Rajakovic absolument furieux après la défaite devant les Lakers

Crédit : Raptors de Toronto

En résumé

Darko Rajakovic s'est enflammé en conférence d'après-match, critiquant les officiels après une défaite des Raptors par seulement 1 point contre les Lakers.

Quelques instants après la défaite de ses Raptors aux mains des Lakers, 131-132, mardi soir, Darko Rajakovic est arrivé en conférence de presse armé et prêt à décharger ses munitions sur la NBA et le personnel d’arbitres présent au Crypto.com Arena. Mécontent du contraste de lancers francs entre les deux clubs au quatrième quart, l’entraîneur-chef de Toronto ne s’est pas retenu lorsqu’il a exprimé ce sentiment.

Sans doute, une amende salée est à prévoir dans le cas du coach serbe – mais il vous dira probablement que ça en valait la chandelle.

Visiblement, Rajakovic n’attendait que la question au sujet des lancers francs pour se déchaîner et franchement donner sa façon de penser. Il n’a pas eu à attendre longtemps, comme c’était le premier point soulevé par les journalistes présents, en l’occurence Doug Smith du Toronto Star.

Question de donner une peu de contexte, les visiteurs ne sont allés à la ligne de charité que pour 2 lancers à travers le quatrième engagement, contre 23 lancers francs pour l’unité locale… Ces derniers ont finalement quitté leur domicile victorieux, après quelques appels douteux des officiels et après un dernier quart-temps chaudement disputé (44-42 en faveur des Lakers).

Dans l’objectif de dénoncer cette injustice et pour défendre ses joueurs, c’est en frappant son poing sur la table et avec véhémence que Darko Rajakovic, entraîneur-chef recrue à Toronto, s’est exprimé au podium hier soir.

« C’est scandaleux. Ce qui est arrivé ce soir, c’est de la bullshit, c’est une honte. Honteux pour les arbitres, honteux pour la ligue de permettre ça. »

Darko Rajakovic

Les émotions font partie du sport et Rajakovic aura certainement gagné un peu de respect additionnel de la part de certains partisans ou de certains de ses joueurs avec ces déclarations. Il est notamment venu à la défense de Scottie Barnes, qui n’a tiré que deux lancers francs en 40 minutes d’activité.

« Je comprends le respect pour les joueurs étoiles, mais nous avons des joueurs étoiles dans notre équipe également. Comment est-ce possible que Scottie Barnes, qui est un joueur de calibre All-Star dans cette ligue, – il attaque chaque fois l’anneau avec force […] sans flopper, sans essayer d’attirer la faute – n’obtienne que deux lancers francs dans tous le match ? Comment est-ce possible ? […] Scottie Barnes sera le visage de cette ligue. »

Dans son élan de colère, Darko est allé jusqu’à remettre en question l’intégrité de la ligue et des arbitres dans cette affaire.

« [Les Lakers] devaient gagner ce soir ? Si c’est le cas, dites le nous pour qu’on ne se rende pas au match. Donnez leur simplement la victoire. Ce n’était pas équitable ce soir. »

Darko Rajakovic

Pour l’entièreté de la rencontre, L.A. a tenté deux fois plus de lancers francs totaux que leurs opposants, convertissant 28 de leurs 36 tentatives. En comparaison, les Raptors ne sont allés chercher que 8 points additionnels à la ligne de charité, en 13 essais. Pourtant, l’écart de lancers francs tentés avec environ quatre minutes à faire à la joute n’était que de quatre : 17 pour les Lakers et 13 pour les Raptors. Jusqu’à ce point, chaque équipe avait vu 15 fautes être appelées à son égard.

C’est après ce moment, toutefois, que les officiels ont alloué 19 autres lancers francs à Los Angeles pour conclure la partie, tandis qu’ils n’en ont donné aucun aux adversaires.

Parmi toutes les fautes appelées au quatrième quart, je pense qu’aucune n’a causé plus de polémique que celle-ci par RJ Barrett, à l’endroit d’Anthony Davis – effaçant le tir à 3-points de Scottie Barnes qui aurait apporté la marque à égalité avec 25 secondes à jouer…

Les partisans des Lakers soutiendront que la décision était juste et que Barrett effectuait un écran tout en se déplaçant (moving screen), ce qui n’est par permis. Or, les fans de l’équipe opposée vous diront plutôt que Davis s’est lui-même jeté au sol après un contact marginal avec RJ qui entrait en collision avec lui sans toutefois vouloir poser d’écran.

C’était justement AD qui était hier l’athlète le plus influent sur le parquet du Crypto.com Arena, notamment grâce à sa glorieuse ligne statistique de 41 points, 11 rebonds, 6 passes décisives et un contre décisif sur Barnes dans les derniers instants. Efficace sur tous les plans, Davis a su convertir 77% de ses tirs, chacun de ses deux essais du centre-ville, ainsi que 13 de ses 14 lancers francs.

Vous comprendrez qu’à lui seul, Davis s’est rendu à la bande de lancers francs plus souvent que toute l’équipe des Raptors, pour une accumulation de 20 points au fil des huit dernières minutes de jeu.

Comme c’était le cas en 2019-2020 pour le power forward de 6 pi 10 po, aujourd’hui âgé de 30 ans, son tir de l’extérieur est ce qui le fait passer d’une menace bidirectionnelle à un véritable mastodonte presque inarrêtable. Il enregistrait cette fois une troisième performance en carrière avec au moins 40 points, 10 rebonds et un rendement True Shooting supérieur ou égal à 85%.

À travers la longue histoire de la NBA, Anthony Davis est désormais à égalité avec Giannis Antetokounmpo et Kevin Durant pour le nombre de prestations de la sorte (trois), devant même Wilt Chamberlain qui n’a accompli l’exploit qu’à deux reprises.

LeBron James n’a pas mal fait non plus dans la victoire des siens avec des récoltes de 22 points, 5 rebonds et 12 assistances. Sous la tutelle de Darvin Ham, cinq autres joueurs ont su contribuer de plus de 10 points mardi, soit Christian Wood (14), Cam Reddish (13), Austin Reaves (11), Taurean Prince (11) et D’Angelo Russell (11), ce dernier évoluant en sortie de banc.

Les membres du cinq de départ des Raptors, eux, ont écrit une nouvelle page d’histoire pour la franchise canadienne, malgré le revers crève-cœur; quatre d’entre eux ont inscrit au moins 20 points sur un taux d’efficacité de 55% ou mieux. Il s’agissait d’une première occasion où les Raptors réussissaient le fait d’armes, mais d’une sixième dans l’histoire de la Ligue où le phénomène se produisait chez la formation perdante.

Barnes a mené la charge avec ses 26 points agrémentés de 3 rebonds, 6 aides et 2 contres. Barrett était également fort important à l’effort torontois, grâce à ses 23 points, 10 rebonds, 5 passes, 2 vols de ballon et un magnifique rendement de 77% au tir. Pascal Siakam a ajouté 25 points et 4 rebonds, alors qu’Immanuel Quickley se chargeait de 21 points, 5 rebonds et 5 passes décisives (sans revirement).

À titre de note intéressante, RJ Barrett, 23 ans, est le troisième joueur à maintenir 20 points de moyenne au travers de ses cinq premiers matchs dans l’uniforme des Raptors, comme nouveau venu. Kawhi Leonard (26.6 PTS) et Rudy Gay (23.4 PTS) l’avaient fait eux aussi en 2018 et 2013, respectivement.

Si Rajakovic a qualifié le travail des arbitres de « honteux », les joueurs des Raptors n’ont pas à connaître la honte, eux, après un vaillant effort collectif incluant notamment 17 tirs à 3-points convertis sur un taux de 48%, puis 70 points dans la clé adverse. La priorité a été échangée à maintes reprises dans le cadre de ce combat féroce de 48 minutes, où les deux clubs ont mené par une apogée de 8 points à un moment de la partie.

Toronto en est à 3-2 depuis l’échange qui a vu Barrett et Quickley s’amener en Ontario, mais les deux revers auraient facilement pu être transformés en gains, si quelques éléments avaient été différents. Ce qui est apparent, c’est que l’effectif actuel des Raps a du chien – plus qu’avant la transaction monstre.

Le prochain défi arrivera sous la forme des Clippers de Los Angeles, dès ce soir, mercredi le 10 janvier, dans l’enceinte du même bâtiment où Scottie Barnes et cie. se sont inclinés la veille. Prévu pour 22h30, ce match face aux Clips représente l’avant-dernier d’une série de six rencontres à l’étranger sur la côte ouest pour les Raptors. Jusqu’ici, l’équipe canadienne s’en sort avec deux victoires et deux défaites durant ce rude road trip qui se terminera à Salt Lake City face au Jazz, vendredi.

Les Lakers, quant à eux, seront bien heureux de renouer avec la notion de .500 sur la saison (19-19), après une inquiétante série de cinq défaites en sept sorties et des flammes qui commenceraient à réchauffer le siège de l’entraîneur-chef Darvin Ham.

Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

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Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

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