Seules deux recrues ont enregistré des rencontres à 30 points ou plus en ce calendrier régulier de la NBA : Bennedict Mathurin et Paolo Banchero. Les deux meneurs dans la course au titre de Recrue de l’année jusqu’ici ont chacun accompli le fait d’armes à deux reprises, la deuxième venant face aux Nuggets de Denver mercredi soir dans le cas du Québécois. Et il l’a fait de façon on ne peut plus spectaculaire.
Malheureusement pour les Pacers d’Indiana, l’équipe s’est inclinée devant les Nuggets au compte de 122-119, et tombe conséquemment sous la barre proverbiale des .500, avec son bilan de 5-6.
Benn était tout feu, tout flamme à Indianapolis hier devant les 14 000 spectateurs présents au Gainbridge Fieldhouse, où il a connu sa meilleure première demie de sa jeune carrière. Après seulement 24 minutes d’écoulées au cadran, Mathurin en avait quant à lui jouées 13, pour y accumuler 23 points sur des rendements de 8/10 au tir et même 5/6 du périmètre.
Il avait à ce moment plus de points à son compte que l’unité de banc des adversaires au complet. Une sortie en lion, donc, pour le guard de 20 ans en provenance de Montréal-Nord. Rien de totalement nouveau dans son cas.
Tout indiquait que le candidat (précoce, certes) aux trophées de Recrue de l’année et de Sixième homme de l’année était en voie de faire davantage d’étincelles en deuxième demie, mais son entraîneur-chef Rick Carlisle y est allé d’une curieuse décision; Mathurin n’a eu droit qu’à 11 minutes de temps de jeu à la sortie des vestiaires – amenant son total à 24.
À travers celles-ci, le Québécois a tout de même bien fait, question de récolter au final 30 points, 2 rebonds et 1 interception, mais 4 revirements totaux et 3 fautes personnelles. Il est demeuré efficace dans cette opportunité limitée, convertissant 59% de tous ses tirs, quatre de ses six lancers francs et six de ses neuf tentatives à 3 points.
Avec cette dernière prestation, Bennedict ajoutait à son avance déjà imposante dans le palmarès des points totaux marqués en sortie de banc, cette saison. Avec ses 224 points comme sixième option, la recrue des Pacers devance alors Collin Sexton (159), Malcolm Brogdon (151), Jaylen Nowell (141) et Christian Wood (140).
Notons néanmoins qu’il n’est pas étranger des records, cette année…
Chez les recrues, Bennedict Mathurin est d’ailleurs deuxième au chapitre des points totaux derrière son rival Banchero, qui lui en a 259 en banque. Le troisième homme sur la liste, Jaden Ivey, en est à 169. Il n’y a aucun doute à y avoir; Benn sait marquer des paniers face aux meilleurs.
Son athlétisme, son tir flottant mature et son lancer extérieur fort efficace – autant en catch and shoot qu’en création personnelle – lui confèrent une boîte à outils hors pair à titre de joueur de première année. Il s’agit là d’atouts offensifs confirmés qui devraient assurer un plancher très haut à la carrière du meilleur espoir québécois de l’histoire du basketball. Malgré les défaites, il bâtit actuellement de solides bases sur lesquelles construire de grandes choses.
La question du temps de jeu continuera d’en rendre plusieurs perplexes, cependant. Pourquoi Mathurin n’a-t-il obtenu aucun départ en 11 sorties, alors que l’autre recrue du club, l’Ontarien Andrew Nembhard, a eu ce rôle à deux reprises déjà?
Rick Carlisle préfère peut-être s’assurer de conserver l’apport d’au moins un pointeur polyvalent sur sa deuxième unité, une stratégie similaire à celle du Heat de Miami en 2021-2022, cette même tactique qui a valu à Tyler Herro ce fameux titre de Sixth Man of the Year.
Pas bien différent de ce que faisait Herro l’an dernier, Mathurin maintient d’impressionnantes moyennes traditionnelles, après 11 matchs à titre de professionnel :
Ce qui est certain en Indiana, c’est que le trio de Tyrese Haliburton (33 minutes), Buddy Hield (34 minutes) et Myles Turner (25 minutes) dans le cinq majeur sait produire à un haut niveau. Mercredi soir face à Denver, le point guard titulaire de la formation y est allé de 21 points, 11 passes décisives et 3 interceptions dans le revers. Haliburton roule alors à 21.6 PTS, 9.8 AST et 1.8 STL de moyenne jusqu’à présent, tout en réussissant 45% de ses tirs à 3 points.
Hield, pour sa part, s’est illustré de 17 points et Turner a contribué de 14 points, 11 rebonds et 3 contres. Ces apports étaient somme toute insuffisants face à Nikola Jokic (24 PTS, 4 REB, 6 AST, 2 STL, 1 BLK), Aaron Gordon (18 PTS, 16 REB, 6 AST), Jamal Murray (18 PTS, 8 REB, 4 AST, 3 STL) et Cie.
Le prochain défi des Pacers sera contre nuls autres que les Raptors de Toronto, qui seront en visite à Indianapolis le samedi 12 novembre, dès 19h00. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les partisans de basket québécois.