Le tournoi du Play-in de la NBA a été lancé mardi soir dans la conférence de l’Ouest et un billet pour les séries éliminatoires a été distribué, tandis qu’un autre reste à être décerné, ce vendredi. Les Lakers de Los Angeles ont d’abord vaincu les Pelicans en Nouvelle-Orléans pour s’assurer la septième tête de série de leur tableau – et une collision imminente avec Nikola Jokic et les Nuggets de Denver –, puis les Warriors de Golden State se sont ensuite inclinés face aux Kings à Sacramento, afin d’être officiellement éliminés de la compétition d’après-saison.
L.A. a réussi l’exploit par un gain de 110-106 hier soir, en territoire hostile et face à un Zion Williamson des grands jours, notamment grâce aux efforts de D’Angelo Russell, Anthony Davis et d’un LeBron James éternel. Les hommes de Darvin Ham auront donc l’opportunité d’exercer leur revanche contre les champions en titre de la NBA, dans le cadre de ce combat de première ronde « 7 contre 2 ».
En premier lieu, il est important de mentionner que Williamson participait à son tout premier match d’après-saison en carrière, après que ses coéquipiers aient atteint les séries en son absence l’an dernier. Le gaillard d’environ 6 pi, 6 po a profité de cette chance qu’il avait pour enregistrer l’une de ses meilleures performances individuelles en carrière, et il aurait pu s’agir d’une sortie de rêve pour Zion, si elle n’avait pas viré au cauchemar…
À titre de note, l’ailier fort des Pels avait déjà 20 points et 8 rebonds à son compte avant le son de cloche de la mi-temps, en voie de récolter 40 points, 11 rebonds, 5 aides et un rendement de 63% au tir sur la rencontre, à travers 36 minutes de jeu. Or, la joute s’est terminée en queue de poisson pour Williamson, alors que les siens passaient tout près de combler un déficit de 18 points, mais en vain.
Dans ce qui était un scénario étrange, Zion a quitté pour les vestiaires après avoir visiblement démontré un inconfort au niveau de la jambe gauche, dans les trois dernières minutes du quatrième engagement. Il n’est pas revenu au jeu après avoir été aperçu vraisemblablement frustré, lançant une serviette au sol, mais a aussi été vu par des journalistes à la fin de l’événement en train de quitter le New Orleans Arena sans boiter et sans attelle ou bandage visible sur la jambe en question.
Ce qui était d’abord qualifié de douleur à la jambe gauche par son entraîneur Willie Green en conférence d’après-match a ensuite été décrit comme une blessure aux muscles ischio-jambiers par Shams Charania de The Athletic, dans le cas de Zion.
Il n’est pas un inconnu des maux mystérieux; le jeune homme de 23 ans a déjà raté des périodes de temps significatives avec des blessures à cette région auparavant. Il subira de plus amples tests aujourd’hui, avant qu’un diagnostique complet ne puisse être donné.
Mise à jour
Après la rédaction de cet article, durant l’après-midi de mercredi, le verdict concernant la blessure de Williamson est tombé. Il souffre d’une blessure (strain) aux ischio-jambiers de la jambe gauche et sera réévalué dans deux semaines, ce qui confirme son absence pour la joute opposant ses Pelicans aux Kings de Sacramento, vendredi. Cette saison, l’équipe en est à 7-5 en l’absence de Zion, qui a joué un record personnel de 70 matchs.
Le King, lui, a bien voulu donner ses fleurs à Williamson après l’un de ses meilleurs matchs de basketball à vie.
« Il sera génial pour longtemps. […] Il est un joueur générationnel, un talent générationnel, » a dit LeBron James au sujet de Zion Williamson après leur duel. « Ce soir n’était qu’un petit microcosme des hauteurs qu’il peut atteindre. […] Il est une étoile. »
Sur toute la saison 2023-2024, les Pelicans en sont donc à une victoire et cinq revers face au Lakeshow. James a certainement le numéro de Zion et sa bande depuis la demi-finale du tournoi intra-saison, en décembre 2023, lui qui inscrivait cette fois 23 points, 9 rebonds, 9 passes décisives, 3 interceptions et 2 contres, en 40 minutes d’activité. Anthony Davis a ajouté 20 points, 3 contres et 15 rebonds en autant de minutes, convertissant des lancers francs cruciaux au fil des dernières secondes de jeu.
Pour sa part, Russell a également contribué de belle façon au gain des siens, par une performance fort efficace de cinq tirs à 3-points réussis (en 11 tentatives), question de terminer sa soirée de travail avec 21 points et 6 assistances à son compte. Austin Reaves a mis 16 points, 5 rebonds et 6 passes.
Les salves de D’Lo en première demie ont d’ailleurs propulsé l’ascension des Lakers, avec un deuxième quart notamment remporté 34 à 16. À travers toute la joute, La Nouvelle-Orléans n’arrivait pas à trouver le centre de l’anneau par le tir de longue distance – et particulièrement dans les 24 premières minutes – pour une récolte finale de neuf tirs extérieurs en 30 essais (30%). À titre comparatif, L.A. en a converti 14 sur 35 (40%).
Il faut néanmoins souligner que James et Davis ont combiné leurs efforts pour se rendre à 20 reprises à la ligne de lancers francs – à eux seuls –, contre seulement 15 fois pour toute l’équipe des Pelicans…
On peut toutefois pointer vers CJ McCollum et les autres titulaires des Pels comme coupables (du moins partiellement) mardi soir, alors que le meneur de jeu vétéran connaissait une exécrable partie de 9 points et 27% d’efficacité, incluant 1/9 depuis le périmètre. Jonas Valanciunas (4 points, 10 rebonds) et Brandon Ingram (11 points, 4 rebonds, 4 aides) ont également déçu Willie Green qui les a relégués au banc pour une bonne portion de la deuxième demie.
Les cotes +/- des membres de Pelicans, dans ce qui était censé être une douce revanche face aux Lakers, donnent un bon portrait de la situation à laquelle les partisans ont assisté hier, car Jose Alvarado, en sortie de banc, a terminé le match avec le meilleur différentiel des siens, à +10. Malgré son court échantillon de 24 minutes, il était évident aux yeux de quiconque ayant attentivement observé la rencontre que Grand Theft Alvarado avait main mise sur plusieurs des meilleurs moments pour sa troupe.
En contrepartie, McCollum affichait une cote de -17, JV de -13 et BI de -16, tandis que celle de Williamson en était à +3. Reste à voir si les ténors de l’équipe sauront se ressaisir à temps pour leur duel de « vie ou de mort » ce vendredi, lorsqu’ils croiseront le fer avec les Kings de Sacramento pour la huitième et dernière place donnant accès aux séries éliminatoires, sans leur joueur étoile. La saison des Pels sera en jeu.
Dans le cas des Lakers, une série de première ronde monstrueuse les attend : les Nuggets de Denver seront prêts à les accueillir samedi le 20 avril, à 20h30. Le rematch de la dernière finale de conférence s’annonce fort prometteur, même si plusieurs ont les Nuggets comme favoris au titre de champion à l’Ouest.
LeBron est invaincu à chacune de ses trois participations au Play-in, depuis l’inauguration de cette initiative en 2020, et les Lakers deviennent la première équipe du circuit à s’inviter aux séries par la porte du Play-in à trois reprises.
Est-ce la fin d’une ère à Golden State ?
Quelques minutes après la conclusion du clash Lakers-Pelicans, on donnait le coup d’envoi au deuxième match de ce programme double, à Sacramento. Le duel entre deux formations rivales du nord de la Californie et de la division pacifique a finalement vu les Kings s’en sortir assez aisément par la marque finale de 118-94, ne rencontrant pas de résistance bien menaçante chez Golden State.
Par cette disqualification des Warriors, les Kings obtiennent également une chance de se battre avec les Pelicans pour la huitième assise du tournoi printanier de la conférence Ouest, ce qui mettrait la table pour une série de premier tour avec le jeune Thunder d’Oklahoma City, première tête de série. L’ultime match de Play-in entre Sacramento et La Nouvelle-Orléans aura lieu vendredi, le 19 avril, à 21h30. Notez que La Nouvelle-Orléans a remporté ses cinq combats avec Sacramento cette année.
Dans le cas du groupe perdant, le futur est moins rose…
Klay Thompson sera joueur autonome cet été et il a peut-être bien terminé son illustre séjour dans la région de la Baie de San Francisco avec sa plus pestilentielle prestation, en plus de 10 ans de carrière. L’iconique trio de Curry, Thompson et Green pourrait effectivement avoir joué sa dernière partie de basketball ensemble – et c’en était une à oublier. Les Dubs n’ont pas mené de la rencontre après le premier quart, tirant de l’arrière par une apogée de 26 points d’écart.
Klay, en 31 minutes, n’a pas inscrit un seul point, malgré ses 10 tirs, dont six tentatives du centre-ville! Jonathan Kuminga (16 points, 7 rebonds) et Moses Moody (16 points, 3 rebonds) ont bien fait en sortie de banc pour Steve Kerr, mais Stephen Curry était le seul partant de l’équipe à enregistrer plus de 12 points dans cet effort ultimement insuffisant. Sur la feuille de match, le meneur de 36 ans a finalement inscrit 22 points, 4 rebonds, 2 aides et 2 interceptions, avec une réussite de 3/7 aux 3-points.
Or, en dépit de cette sortie nauséabonde de Klay et de la décevante absence d’énergie chez ses hommes, l’entraîneur-chef champion des Warriors avait un certain message d’optimisme en conférence d’après-match. Kerr ne veut pas voir Thompson quitter l’organisation californienne où il a remporté quatre fois le trophée Larry O’Brien.
La campagne de 2023-2024 s’est conclue sur une note très amère, mais Steve Kerr déclare que les Dubs « ont besoin que Klay soit de retour, » admettant qu’il a connu une soirée difficile. « Il a encore de bonnes années devant lui, » a-t-il ajouté. « Nous voulons désespérément qu’il soit de retour. »
En ce qui a trait aux Kings de Sacramento, la victoire a plutôt bon goût après que cette même bande des Warriors les aient éliminé en sept joutes au premier tour des éliminatoires de 2023. Cette fois, Mike Brown et ses joueurs étaient prêts.
De’Aaron Fox a mené la charge pour son unité, avec 24 points, 4 rebonds, 6 mentions d’aide et 2 vols de ballon, mais la palme revient inévitablement à Keegan Murray, tout feu, tout flamme dans le cadre de cette joute revanche. L’ailier partant des Kings a explosé pour huit tirs de 3-points (record de Play-in) sur 62% d’efficacité et 32 points, 9 rebonds, puis 2 interceptions. Domantas Sabonis était évidemment fidèle au poste (de centre) avec un autre doublé : 16 points, 12 rebonds, 7 aides, 2 vols, +25.
On entendait la foule du Golden One Center s’écrier de joie à chaque laser du périmètre par Murray, elle qui répète son nom à toutes ses réussites depuis l’arche. Ils ont conséquemment allumé le faisceau lumineux violet au-dessus de l’aréna (light the beam), dans une belle célébration avec grande signifiance pour la capitale de la Californie.
Avant-goût des activités de ce soir dans l’Est
EST – 8 c. 7 : Heat-76ers
Au lendemain de ces fascinants match-ups dans l’Ouest, c’est désormais au tour de ceux de la conférence Est ce soir, le mercredi 17 avril. D’abord, les 76ers de Philadelphie (7) inviteront Jimmy Butler et le Heat de Miami (8) pour un clash d’envergure, au potentiel de divertissement fort élevé. Dès 19h00, le sort de ces deux talentueuses équipes de l’Est sera en jeu, avec une chance d’affronter les Knicks quelques jours plus tard.
Il va sans dire, chacune de ces deux franchises est digne de faire les séries en 2023-2024, mais seule une d’entre elles pourra sécuriser la septième position au classement. L’absence prolongée de Joel Embiid – qui a connu un retour triomphant dans les dernières semaines – a beaucoup fait chuter les Sixers au sein de l’hiérarchie. Reste à voir s’ils méritent leur place au premier tour, comme Tyrese Maxey, Embiid et cie. vous le diront.
À travers la saison, chacun de ces deux participants a vaincu son adversaire à deux reprises, avec seulement un de ces affrontements qui s’est réglé par un écart supérieur à 5 points (et ce fût par seulement 7 points).
On parle ici de deux équipes qui prennent soin du ballon avec moins de 12 revirements par match, ce qui est bon pour le top 4 de la NBA, mais qui sont parmi les 10 pires formations aux chapitres des tirs à 3 points par soir et du taux de réussite au périmètre. Il faudra s’attendre à une rude bagarre où la défensive sera maîtresse, notamment celle de Bam Adebayo à l’endroit du MVP en titre.
EST – 10 c. 9 : Hawks-Bulls
Ensuite, au Midwest américain, le United Center de Chicago sera la scène d’une rencontre à saveur peut-être plus offensive lorsque les Hawks d’Atlanta (10) rendront visite aux Bulls (9), à 21h30. Quelques blessés sont à considérer en choisissant notre favori pour ce duel, car Zach LaVine, Patrick Williams et Lonzo Ball, tous sur la touche pour la saison, ne seront évidemment pas en uniforme, en plus des importants Andre Drummond et Ayo Dosunmu qui risquent chacun de rater la joute avec blessures à la cheville et au quadriceps, respectivement.
Chez le clan visiteur, Jalen Johnson ne sera pas à l’aile pour épauler Trae Young et Dejounte Murray. À travers leurs trois rencontres avec Chicago cette saison, les Hawks affichent un bilan de 1-2, ce qui n’est pas d’excellente augure pour Atlanta, qui vient de retrouver les services de Trae Young.
Le meneur de jeu a disputé les trois dernières parties de siens la semaine dernière, à la suite d’une absence de presque deux mois après son opération chirurgicale à la main gauche. Murray a bien su tenir le gouvernail pour l’équipe entre temps, mais la paire n’a pas démontré suffisamment de chimie ensemble pour qu’on lui fasse confiance devant un DeMar DeRozan qui connait d’excellents moments depuis quelques mois.
NOTE : Les participants au tournoi du Play-in bénéficieront d’une pause d’une journée, le jeudi 18 avril, avant que l’action ne reprenne de plus belle le vendredi 19 avril. Au moment d’écrire ces lignes, les équipes qui composeront les deux affrontements finaux du tournoi demeurent inconnues – sauf pour Sacramento et La Nouvelle-Orléans –. Dans l’Est, ce seront le perdant du match Sixers-Heat et le gagnant de celui opposant les Hawks aux Bulls qui s’affronteront ensuite afin de décerner la huitième position finale de la conférence (puis une chance de se faire écraser par les Celtics).
Une fois que la poussière du tournoi Play-in sera retombée et que les positions 7 et 8 dans chaque moitié du tableau seront inscrites à l’encre, les séries éliminatoires de la NBA seront officiellement lancées le samedi 20 avril.