Les Pelicans de La Nouvelle-Orléans ont connu une saison en montagnes russes et viennent de se faire balayer en quatre matchs par le Thunder d’Oklahoma City au premier tour des séries éliminatoires de la NBA. La dernière fois que les Pels ont atteint le deuxième tour des playoffs était en 2018 et depuis, ils ont participé à seulement deux reprises à l’après-saison.
William Guillory, chargé de la couverture des Pelicans pour The Athletic, a recueilli plusieurs citations fort intéressantes auprès de certains membres de la concession à la suite de ce difficile revers, lequel doit toujours être digéré par elle et sa base partisane.
L’équipe de basketball de La Nouvelle-Orléans regorge de talent et les partisans sont en droit de s’attendre à de meilleurs résultats. L’organisation semble elle aussi en avoir assez des saisons sans succès en séries éliminatoires. Son vice-président des opérations basketball et son preneur de décisions principal, David Griffin, a mentionné qu’il était temps pour sa formation de s’améliorer.
« Dans le passé, nous avons toujours péché par excès de continuité et notre conclusion a toujours été : ‘Attendons de voir ce groupe en bonne santé’. Je pense que nous en avons assez vu. Je veux être très très clair : ce ne sera pas un été de complaisance. Il est temps de s’améliorer. »
David Griffin
En 2023-2024, ces jeunes Pelicans ont pourtant récolté le deuxième plus haut total de victoires dans l’histoire de la franchise, sur un calendrier régulier, avec 49 gains. Malgré cela, ils ont dû passer par le tournoi du Play-In afin de se qualifier comme huitième tête de série en éliminatoires. Une fois en playoffs, la troupe de Willie Green n’a jamais été de la partie en perdant ses quatre matchs contre OKC – un adversaire visiblement supérieur.
L’absence de Williamson n’a cependant pas aidé les probabilités de vaincre de son club. Plus à venir sur son état de santé.
Le noyau de l’équipe constitué de Zion Williamson, Brandon Ingram et C.J. McCollum compte déjà plusieurs années d’expérience sous sa ceinture. Williamson et Ingram évoluent ensemble depuis 2019, alors que McCollum les a rejoints en 2022. Sur papier, ce trio a le potentiel d’être l’un des meilleurs du circuit, mais les résultats se font encore attendre.
Or, la compétition dans la conférence de l’Ouest est très relevée actuellement et plusieurs jeunes équipes comme les Spurs, les Rockets et les Grizzlies souhaiteront faire un grand bond prochainement, tandis que les Kings et les Warriors devraient être dans la course pour la danse printanière encore quelques années.
Le statu quo n’est pas une option pour l’organisation de Louisiane. David Griffin s’attend à ce que des équipes qui n’étaient pas en séries éliminatoires s’améliorent considérablement et il souhaite que sa formation fasse de même.
« Nous devons faire la même chose. Je pense que vous constaterez chez nous tous un réel sentiment d’urgence à le faire. »
David Griffin
Zion enfin arrivé
L’état-major de La Nouvelle-Orléans aura des décisions importantes à prendre, notamment concernant les salaires de plusieurs joueurs. Il sera aussi important d’identifier les joueurs essentiels pour la suite des choses. Heureusement pour les Pelicans, Zion commence à répondre aux attentes placées en lui lorsqu’il a été choisi sans hésitation au premier rang du repêchage de 2019.
Au fil de cette récente campagne, Zion a enregistré des moyennes de 22.9 PTS, 5.8 REB et 5.0 AST par rencontre sur 61% de True Shooting. On constate une réduction au niveau des points et des rebonds en comparaison avec les deux dernières campagnes, mais ses passes décisives par match augmentent constamment depuis son arrivée dans la NBA.
Malgré qu’il marquait moins de points cette saison, son impact sur le terrain se faisait plus sentir. De plus, au-delà des statistiques, c’est surtout le nombre de matchs joués par Williamson qui se veut l’aspect le plus encourageant; le joueur de 23 ans a participé à 70 joutes, soit un sommet personnel. Les blessures ont malheureusement marqué son parcours professionnel, lui qui n’avait disputé que 21 rencontres à sa première année, 61 à sa deuxième et 29 à sa troisième.
Le sort des Pelicans aurait peut-être été tout autre si Zion n’avait pas manqué l’entièreté de la série contre OKC en raison d’une blessure subie à l’occasion du Play-In. La bonne nouvelle pour les Pels néanmoins, c’est qu’il est permis de croire que l’histoire aurait pu être écrite bien différemment. Au cours de l’été 2023, plusieurs rumeurs ont circulé quant à l’engagement du joueur vedette et de sa discipline. Mais Williamson a laissé son jeu répondre aux critiques cette saison avec performance après performance de calibre All-NBA, particulièrement en deuxième moitié de saison.
Avec l’année qu’il vient de connaitre, Zion est bien en place pour devenir le visage de la franchise. Il y avait des doutes à l’été dernier, mais sa progression semble avoir rassuré l’organisation (et les partisans). L’ancien premier choix au repêchage a travaillé sur son conditionnement physique en plus de son jeu défensif et ses habiletés de leader.
Selon les sources de The Athletic, Williamson était dans la meilleure forme physique et mentale de sa carrière dernièrement. Il était plus présent au sein du groupe de l’équipe et il était plus vocal que par le passé. Zion a donc régénéré la confiance des Pelicans pour la suite des choses.
Une autre histoire
Malheureusement, c’est tout le contraire pour Brandon Ingram.
Le jeu du joueur de 26 ans a été décevant cette saison, particulièrement en séries éliminatoires. Au cours du calendrier, Ingram a inscrit des moyennes de 20.8 PTS, 5.1 REB et 5.7 AST par match avec une cote True Shooting toutefois supérieure de 58%. Somme toute, la moins bonne année de sa carrière dans un uniforme de La Nouvelle-Orléans.
L’ailier de 6 pi, 8 po s’est comme écrasé en playoffs en moyennant 14.3 PTS, 4.5 REB et 3.3 AST par joute. Il faisait face à l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue en Luguentz Dort, mais un joueur de sa trempe – un ancien All-Star et récipiendaire du titre de Joueur le plus amélioré (2020) – se doit d’être meilleur. Ingram avait aussi connu une Coupe du monde de la FIBA fort compliquée avec les États-Unis cet été. C’est donc une longue séquence où il ne joue pas aux mêmes standards auxquels il nous a habitués, et il est au courant.
« De Team USA jusqu’à cette saison, c’est probablement la pire (année) que j’aie jamais connue sous l’uniforme des Pelicans de La Nouvelle-Orléans. Je dois me regarder dans le miroir et me dire ce que je dois vraiment faire. Comment puis-je aider cette équipe? Comment puis-je aider les entraîneurs? Et comment faire pour que les fans de La Nouvelle-Orléans croient à nouveau en nous? C’est mon travail, c’est ma tâche. »
Brandon Ingram
Même s’il souhaite regagner la confiance des partisans de la Louisiane, l’avenir de Brandon Ingram avec les Pels est incertain. Il ne reste qu’une seule année au contrat du jeune vétéran. Par la suite, Ingram sera admissible cet été à une prolongation de contrat de quatre ans projetée à une valeur de 208 M$.
L’ancien des Lakers ne s’est pas gêné au début du calendrier pour affirmer qu’il souhaitait signer une entente d’un gros montant d’argent lorsque viendrait le temps. À ce moment, tous les signaux pointaient vers la formalité, l’organisation a toujours soutenu son joueur et il a souvent mentionné son désir de rester. Toutefois, après l’échec subi en séries et les commentaires de David Griffin, il n’est pas impossible de penser qu’Ingram pourrait désormais être sur son départ.
La ligne séparant les équipes qui devront payer la « taxe de luxe » la saison prochaine devrait être de 172 M$, mais les salaires de Williamson, Ingram et McCollum s’élèvent à un montant de 106 M$ à eux seuls. En offrant une prolongation de contrat à Ingram, il serait difficile pour l’organisation de garder les services de leurs bons joueurs de rôle comme Herb Jones, Trey Murphy III et Jose Alvarado sans dépasser le plafond salarial.
En 22 ans d’existence, les Pelicans de La Nouvelle-Orléans n’ont jamais payé cette fameuse taxe de luxe, les Hornets de Charlotte sont la seule autre équipe du circuit dans cette situation.
À 23 ans, Murphy est lui aussi éligible à une prolongation de contrat de quatre ans qui pourrait se trouver au nord des 100 M$. Jonas Valanciunas sera agent libre cet été et ce sera le cas pour Jose Alvarado l’été prochain, s’il ne trouve pas d’entente avec l’organisation. L’état-major aura donc d’importantes décisions à prendre très bientôt.
D’autant plus que sur le terrain, le trio de Williamson, Ingram et McCollum n’est pas aussi bon que souhaité. Ensemble, les trois joueurs affichent un différentiel de – 3.2 points par 100 possessions cette saison.
« Chaque fois que deux des trois étaient sur le terrain, nous gagnions ces minutes. Quand trois d’entre eux étaient sur le terrain, nous avions tendance à ne pas le faire. Cela est beaucoup relié à ce avec quoi nous soutenons ce groupe. En leur donnant les éléments auxiliaires qui les aident à s’épanouir. »
David Griffin
Il sera intéressant de voir si l’organisation décide de continuer à faire confiance à son trio de joueurs vedettes, tout en surpassant probablement le plafond salarial pour la première fois de son histoire, ou si elle effectuera des changements d’envergure afin de rester fidèle à sa philosophie typique d’un petit marché comme celui de La Nouvelle-Orléans.