Pour une première fois dans le cadre de cette série de deuxième tour entre les Timberwolves du Minnesota et les Nuggets de Denver, la formation à domicile a gagné le match, mardi soir, au compte de 112-97. Au Ball Arena de Denver, les champions en titre ont finalement su mettre un bâton dans les roues d’Anthony Edwards, mais de façon bien plus importante, Nikola Jokic a mis sur pieds une performance iconique, tout juste après avoir reçu son troisième trophée Michael Jordan de Joueur le plus utile, dans une courte cérémonie d’avant-match avec le commissaire Adam Silver.
Le Joker était au sommet de sa forme à l’occasion de ce Match #5 crucial, avec la féroce défensive du Minnesota devant lui, et il n’a fait qu’une bouchée du Joueur défensif de l’année, Rudy Gobert, tout en donnant une leçon de basketball à ses adversaires. À travers 41 minutes de jeu, le pivot serbe a enregistré 40 points (68% d’efficacité), 7 rebonds, 13 mentions d’aide, 2 interceptions et aucun revirement (turnover).
Question de mieux illustrer la grandeur de cette prestation de virtuose, notons que personne n’a jamais inscrit autant de points, rebonds, passes décisives et aussi peu de revirements en un match de la NBA auparavant (matchs de saison régulière ou de séries éliminatoires confondus). De plus, seuls Nikola Jokic et Chris Paul font désormais partie de la courte liste de joueurs avec des sorties d’au moins 40 points et 10 assistances en séries, sans commettre de revirement de ballon.
Il s’est autant servi de ses talents de marqueur que de son instinct de passeur hallucinant pour éventrer la défense des T-Wolves, laquelle avait pourtant l’air si impénétrable après un deuxième affrontement dominant de leur part. À titre de note, lorsque Gobert était le défenseur principal sur Jokic hier soir, ce dernier a converti huit de ses neuf tentatives de tir. On avait droit à un duel à sens unique entre le triple-MVP et le quadruple-Défenseur de l’année.
À l’intérieur de la décennie actuelle, celle des années 2020, le Joker mène la ligue aux chapitres des rebonds totaux en séries, des passes décisives totales en séries, des doublés en séries et des triple-doubles en séries, rejoignant également Shaquille O’Neal (et seulement lui) chez les centres avec au moins cinq performances de 40 points ou plus en éliminatoires depuis le début du siècle.
L’entraîneur-chef adverse, Chris Finch, a lancé ses fleurs à Jokic en qualifiant cette sortie de « calibre de MVP, de meilleur joueur au monde. »
« Nous n’avions pas de réponse pour lui, » a ajouté Finchy en conférence d’après-match.
À voir et à revoir :
Au Colorado, il s’agissait d’une affaire serrée hier pour une bonne portion de la joute, avec des salves intéressantes d’un côté comme de l’autre, mais les hôtes de la rencontre ont pris le large en fin de troisième quart – où Jokic a enregistré 16 points – pour apporter leur priorité jusqu’aux 18 points, sans que les Wolves aient de réponse. Certes, les visiteurs donnaient quelques bons coups ici et là avec des séquences de qualité, notamment grâce aux efforts offensifs de Karl-Anthony Towns, mais le tout fut en vain face à la machine offensive bien huilée dirigée par Michael Malone.
Les Nuggets ont excellé en défense aussi, en limitant l’opposition à seulement 48% d’efficacité au tir, globalement, puis à 30% du périmètre (8/26 aux 3-points, dont six sont arrivés en première demie). Les 62 points dans la clef pour Jokic et sa bande (contre 48) ont également eu un impact massif sur l’issue du match, en plus de laisser seulement 4 points en transition aux Timberwolves.
Edwards n’était visiblement pas dans son assiette et il devait faire face à des rotations défensives mélodieuses des Nuggets – ainsi que de rencontrer de la résistance au panier à chacune de ses percées, souvent avec des fautes –, lui qui n’avait que 5 points à son compte, avec 3 revirements, avant de rejoindre les vestiaires pour une pause nécessaire à la mi-temps. À ce moment, KAT menait les siens avec 11 points, 5 rebonds.
Ce dernier a terminé sa soirée de travail avec des récoltes de 23 points, 6 rebonds, 4 aides et 2 vols de ballon, malgré un inconfort au genou – celui qu’il a dû opérer cette année – après une collision genou-à-genou avec Kentavious Caldwell-Pope qui l’a vu retraiter temporairement aux vestiaires. Edwards a finalement contribué de 18 points, 4 rebonds et 9 passes décisives, mais sur 33% de réussite au tir.
Pour sa part, Rudy Gobert a tenté du mieux qu’il pouvait d’arrêter Jokic dans son élan, mais n’a pas connu de succès de ce côté, même s’il a eu de bons moments défensifs ailleurs et qu’il a empoché 18 points, 11 rebonds, 2 interceptions et 2 contres. Le Canadien Nickeil Alexander-Walker était inséré dans l’alignement de départ de Chris Finch en remplacement du meneur de jeu vétéran Mike Conley – une absence fort influente, avec sa blessure au tendon d’Achille – pour enregistrer 14 points et un sommet d’équipe de 4 tirs extérieurs (4/8 aux 3-points) en 39 minutes.
En ce qui a trait au groupe qui défend son titre, Jamal Murray faisait un peu mieux qu’aux deux premiers matchs de la série du point de vue de l’efficacité, convertissant sept de ses 14 tirs afin de mettre 16 points et 4 assistances, mais ce n’était rien comme ses deux récentes sorties à Minneapolis (43 points totaux aux troisième et quatrième rencontres).
Aaron Gordon avait quant à lui encore une fois main mise sur les succès des siens avec 18 points, 10 rebonds et 5 aides, alors que KCP se chargeait de réussir quatre importants lancers du centre-ville, en seulement cinq tentatives ! Caldwell-Pope a donc réussi plus de triplés mardi (4), qu’à travers les quatre premiers combats de la série (3).
À titre de fait cocasse, après n’avoir effectué que 17 dunks totaux auparavant au fil de sa carrière, Jokic en est à huit au total dans le cadre de ce même parcours éliminatoire – et son équipe n’a pas encore perdu de joute de playoffs lorsqu’il dunk le ballon.
Chris Finch n’était pas le seul à entonner les louanges de Nikola Jokic à la suite de son historique performance :
Le sixième duel entre les rivaux de la conférence Ouest aura lieu ce jeudi à 20h30, cette fois sur le territoire des Wolves. Le Minnesota tentera donc de forcer la tenue d’un Match #7, ce que le MVP fera tout pour éviter.