Le phénomène Victor Wembanyama impressionnait à nouveau les masses vendredi soir, au Frost Bank Center de San Antonio, lorsque la recrue a mis 21 points, 20 rebonds, 4 passes décisives et 4 contres dans le match des Spurs face aux Bulls de Chicago. Wemby, à 19 ans, est alors devenu le plus jeune joueur de l’histoire à enregistrer une performance à « 20-20 », mais ce fut dans le revers, 121-112.
Précédemment, le record appartenait à Dwight Howard qui avait accompli le fait d’armes à 19 ans et 342 jours (2004-2005). Wembanyama était âgé hier de 19 ans et 338 jours…
Avant que le gaillard de 7 pi 4 po ne le fasse hier soir, personne n’avait encore inscrit 20 points, 20 rebonds et 4 tirs bloqués en une rencontre cette saison. Le Français devenait également la première recrue de la NBA depuis Shaquille O’Neal (1992-1993) à produire de la sorte – avec une ligne de statistique identique ou meilleure – en une seule sortie.
Ce n’est pas tout : on peut aussi affirmer que Wembanyama est désormais le seul athlète de tous les temps avec des accumulations d’au moins 350 points, 50 mentions d’aide, 50 contres et 25 interceptions à travers ses 20 premiers matchs NBA. Voilà une statistique (certes assez pointilleuse) qui supporte bien le cas de Wemby comme atout polyvalent, productif des deux côtés du terrain.
Or, il en demeure que son club s’est encore incliné devant son adversaire dans le cadre de cette joute inter-conférence vendredi et que les efforts de Victor étaient à nouveau en vain. En contrepartie, les Bulls poursuivent leur bonne séquence en l’absence de Zach LaVine…
Keldon Johnson a lui aussi bien fait dans la partie où Gregg Popovich tentait une nouvelle stratégie, avec Wembanyama au centre, Johnson au poste de power forward et Zach Collins (précédemment le centre partant) sur le banc pour amorcer la partie. Keldon Johnson, 24 ans, est allé chercher 20 points, 2 rebonds et 5 aides en 34 minutes de jeu. Les deux acolytes de frontcourt étaient les seuls hommes sous les couleurs des Spurs à récolter une vingtaine de points ou plus.
Chez les Bulls, ce sont quatre des cinq membres de l’alignement de départ qui ont atteint cette barre; Coby White menant la charge comme point guard #1 avec 24 points, 4 rebonds et 6 passes décisives sur 60% d’efficacité au tir. L’autre jeune pièce de l’équipe, Patrick Williams, était également bien efficace avec son rendement de 73% au tir, pour 20 points, 6 rebonds et 3 aides totaux.
DeMar DeRozan (20 pts, 6 reb, 10 ast, 3 stl) et Nikola Vucevic (21 pts, 16 reb) ont eux aussi été cruciaux au gain de Chicago, un quatrième de suite depuis que LaVine est sur la touche. La franchise d’Illinois demeure cependant installée au 12e rang de sa conférence avec un bilan total de 9-14, mais il y a tout de même là quelques raisons de se réjouir, avec le sens d’harmonie qui semble avoir été retrouvé.
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Dans le cas des jeunes Spurs de San Antonio, l’exécrable bilan de 3-18 (dernier rang de la conférence Ouest) est peut-être un peu plus pardonnable, considérant qu’on y effectue une reconstruction qui en est toujours à ses stades embryonnaires et que l’objectif au fil des prochaines années sera d’entourer Wembanyama de la meilleure des façons afin d’ensuite prétendre au tir dans trois à cinq ans, environ.
Comme indiqué plus haut, Wemby n’est aujourd’hui âgé que de 19 ans et ses meilleurs jours sont certainement loin devant. N’empêche qu’il met déjà sur pieds une première campagne individuelle fort impressionnante à cet âge et qu’il serait sans doute premier de la course au titre de Recrue de l’année si ce n’était de Chet Holmgren chez le Thunder d’Oklahoma City.
Chet, lui aussi un « extraterrestre » de plus de 7 pieds avec des talents de manieur de ballon périphérique et un tir de longue distance, connait une évolution bien similaire à celle de Wembanyama, mais avec des taux d’efficacité supérieurs et dans des circonstances bien différentes; OKC pointe au deuxième échelon à l’Ouest avec 14 victoires pour sept revers.
Holmgren se retrouve donc dans une situation où ses talents peuvent immédiatement contribuer au succès de son club, si bien qu’il a remporté le titre de Recrue des mois d’octobre et novembre du côté Ouest, devant Victor, pour ses prouesses en Oklahoma. La course ultime s’annonce tout de même serrée – et même historique –, si les deux pivots continuent de croître à ce rythme et de présenter du basketball d’aussi haut niveau.
Voici une comparaison entre les deux joueurs (mise à jour le 9 décembre 2023) :
Stats (par match) | Victor Wembanyama (SAS) | Chet Holmgren (OKC) |
Taille | 7 pi 4 po | 7 pi 1 po |
+/– | -143 | +91 |
Minutes (MIN) | 30.3 | 30.0 |
Points (PTS) | 19.0 | 17.1 |
Rebonds (REB) | 10.2 | 7.8 |
Passes décisives (AST) | 2.6 | 2.5 |
Interceptions (STL) | 1.3 | 0.9 |
Contres (BLK) | 2.7 | 2.4 |
3-points (3PM) | 1.3 | 1.6 |
Revirements (TOV) | 3.3 | 2.0 |
Taux d’efficacité au tir (FG%) | 43% | 52% |
Taux d’efficacité aux 3-points (3P%) | 26% | 37% |
Taux d’efficacité aux lancers francs (FT%) | 82% | 88% |
Taux d’efficacité True Shooting (TS%) | 52% | 64% |
Victoires contribuées (Win Shares) | +0.1 | +2.5 |
Cote défensive (DefRTG) | 111 | 107 |