Les Raptors de Toronto ont remporté leur troisième affrontement d’une série de six parties sur la route, dimanche soir dans le domicile des Warriors de Golden State, par la marque finale de 133-118. Toute l’équipe semblait sur la même page et au sommet de sa forme collective, mais la nouvelle acquisition canadienne du club, RJ Barrett, était l’étoile la plus brillante du lot dans l’effort victorieux des siens.
Rowan Barrett Jr, 23 ans, a inscrit 37 points, 6 rebonds, 6 passes décisives, aucun revirement et 1 interception sur un rendement de 65% au tir, tout en réussissant un surprenant total de cinq tirs à 3-points sur huit tentatives.
Décidemment, cette performance représentait l’apogée des pouvoirs du Canadien dans son nouvel uniforme, lui qui n’avait pas encore récolté plus de 27 points dans le cadre d’une rencontre en 2023-2024. Seul RJ et Luka Doncic ont mis au moins 35 points, 5 rebonds, 5 passes et 5 triplés en un match sans revirement de ballon, cette saison. Pas mal comme compagnie.
Depuis son retour à la maison dans la 6ix, RJ Barrett a fait passer son pourcentage de conversion du périmètre de 33% à 53%. Préalablement à son addition aux Raptors au tournant de l’année, le jeune athlète natif de Mississauga n’avait frappé que neuf de ses 41 dernières tentatives aux 3-points, avant d’en réussir 10/17 dans sa nouvelle tenue.
De plus, cette impressionnante récolte de points de la part de Barrett hier soir – effectuée sur tous les plans, près de l’anneau comme à l’extérieur et de la ligne de lancers francs – représente désormais le deuxième meilleur total par un joueur canadien sous les couleurs des Raptors. Chris Boucher détient tout juste ce record avec 38 points enregistrés en avril 2021, puis Cory Joseph est suivant sur la liste avec 33 points dans une joute de janvier 2017.
Cette prestation hors norme de l’ailier de 6 pi 6 po a été déclenchée tôt par une sortie en lion sur les parquets du Chase Center, lorsque Barrett a connu une explosion offensive en première demie. Le small forward partant de Darko Rajakovic s’est chargé d’alimenter le moteur des Raptors en 17 minutes de première demie et rejoignait les vestiaires avec 26 points, 3 aides et 3 rebonds captés, déjà.
RJ et Boucher concluaient la première moitié de rencontre avec une production combinée de 8/9 aux tirs extérieurs, tandis que Stephen Curry, lui, en était à 0/9 du périmètre. Immanuel Quickley a également très bien amorcé la joute face à une formation des Warriors dans une passe compliquée, en distribuant 9 passes décisives à travers les 24 premières minutes de jeu.
IQ avait d’ailleurs mentionné aux médias à son arrivée au Canada qu’un de ses souhaits était de devenir une « lead guard », un vrai meneur de jeu primaire pour les Raptors. Le point guard de 24 ans a donc terminé sa soirée de travail avec 9 points, 5 rebonds, 1 interception de ballon et 10 mentions d’aide en seulement 26 minutes d’activité. Quickley n’a enregistré plus de 10 assistances qu’à deux reprises durant sa carrière.
De façon méconnaissable, Toronto a su convertir 15 de ses 33 essais du centre-ville (45%) pour dominer Golden State aux niveaux de l’efficacité et même des points en transition (24 contre 8). La priorité des Raptors a grimpé jusqu’à une apogée de 27 points, tandis que GSW n’a pas touché à l’avance une seule seconde.
Pour sa part, Boucher y allait de 17 points et 9 rebonds en sortie de banc (16 minutes!), marquant de loin sa meilleure performance de la saison d’une réussite de 3/3 de l’extérieur. Voilà un signe fort encourageant aux yeux de Rajakovic, lui qui n’utilise pas le Québécois autant que certains de ses partisans l’espèreraient, avec une moyenne de 14 minutes par soir cette année.
Cette soirée de dimanche au Chase Center était aussi une occasion pour l’organisation des Dubs de remettre à Otto Porter Jr sa bague de championnat, car l’ailier maintenant membre des Raps faisait partie de l’unité victorieuse à l’été 2022. Le vétéran n’a toutefois pas participé aux hostilités en raison d’une blessure au genou droit.
Dans cette démonstration de dominance des Raptors à San Francisco, le score final n’est pas tout-à-fait représentatif de l’écart qui existait entre les deux clubs pour la majorité de la partie. Et malheureusement pour les Warriors, leur seul point constant de toute la campagne, Steph Curry, était cette fois « en panne » pour une rare occasion; ses collègues n’ont pas su compenser pour son apport presque inexistant.
Non seulement Steph a-t-il raté chacun de ses neuf lancers de l’arche, mais le meneur des Warriors n’a aussi mis que 9 points et 6 passes, avec une efficacité globale de 14%… Pourtant, Curry avait traversé cinq saisons sans connaître un seul match sans triplé réussi, avant qu’il ne vive deux sorties sans convertir de tir extérieur dans le dernier mois.
Le meilleur marqueur de l’équipe aura été Klay Thompson avec 25 points sur 67% au tir, mais en vain. Avec cette fiche de 17-19 et une série de cinq revers en sept sorties, Golden State pointe actuellement au 11e rang de la conférence Ouest avec peu d’espoir de remonter la pente.
Considérons également la frustration publique de Jonathan Kuminga et Moses Moody face à Steve Kerr, ainsi que le retour au jeu imminent de Draymond Green, combinés aux différents alignements partant de l’entraîneur-chef qui doit jongler avec un Kuminga mécontent et un Andrew Wiggins décevant dans sa rotation d’ailiers – laquelle ne sera pas rendue plus facile à gérer avec la réintégration de Green.
Ces éléments forment un casse-tête difficile à résoudre pour l’état-major et le personnel d’entraîneurs des Dubs qui voient ce que leur effectif mené par des vedettes de 33 à 35 ans offre comme plafond, et ce n’est rien d’encourageant. En effet, le titre de 2022 semble aujourd’hui bien loin derrière et le nouveau directeur général du club, Mike Dunleavy Jr, risque très bien de briser la tradition des Warriors, qui était de demeurer relativement silencieux à la date limite des transactions, en y faisant cette fois un grand coup.
Qui sait, Pascal Siakam pourrait bien être la cible de la franchise californienne, comme le veulent plusieurs rumeurs ?
Dans le cas des Raptors, on traverse une séquence plutôt favorable depuis que le calendrier de 2024 a été amorcé, grâce à une série de trois victoires et une défaite, propulsée par les nouveaux arrivants, Quickley et Barrett. Jusqu’ici dans le cadre de leur road trip de six matchs à l’ouest, les hommes de Darko Rajakovic peuvent se satisfaire d’un bilan de 2-1, avec des combats face aux Lakers, Clippers et le Jazz toujours à venir. Le prochain, contre le Lakeshow, aura lieu mardi le 9 janvier à 22h30.
