Recrue de l’année dans la NBA en 2015, champion et All-Star en 2022, Andrew Wiggins est parmi les basketteurs les plus talentueux à sortir du Canada. Or, il n’a pas fait partie de l’historique équipe canadienne qui a su décrocher le bronze à la dernière Coupe du monde, cet été. Vraisemblablement, il ne voudrait pas rater sa chance de représenter sa nation aux Jeux d’été de Paris et d’aider à écrire une autre page d’histoire.
C’est du moins ce qu’il a révélé en entrevue exhaustive avec Mark Medina, pour Sportskeeda.
« Cette année était dure parce que j’ai terminé la saison avec une côte cassée, mais le but l’an prochain est d’être avec [Équipe Canada] à Paris. C’était difficile, mais ils ont fait un excellent travail [à la Coupe du monde de la FIBA]. Ils se sont qualifiés (pour les Jeux olympiques), ce qui était quelque chose que nous n’avions pas fait depuis longtemps. Tous les gars se sont battus fort, avec Shai (Gilgeous-Alexander), Dillon (Brooks) et RJ (Barrett) comme meneurs. C’était grandiose pour ces gars. »
Andrew Wiggins, via Mark Medina
On comprend donc que c’était une blessure qui était à la source de l’absence du small forward de 28 ans en Asie au mois d’août 2023 – comme c’était le cas pour Jamal Murray, lui qui a néanmoins tenu quelques entraînements avec l’équipe.
Lorsqu’on lui a demandé s’il avait l’intention de se présenter pour Team Canada aux JO de 2024, Wiggs a répondu « oui, j’adorerais ça. »
Celui qu’on surnommait le Maple Jordan à son arrivée chez les pros a également comme objectifs cette saison de retourner au Match des étoiles et d’obtenir une première mention au sein d’une équipe All-Defensive de la NBA.
L’intérêt de Wiggins envers une participation aux Jeux de Paris semble réel et sincère, mais seul le temps nous laissera savoir si la réunion entre l’ailier des Warriors de Golden State et le programme de Basketball Canada aura vraiment lieu. Le directeur général du programme, Rowan Barrett, avait spécifié au mois de septembre que Wiggins n’était pas dans ses priorités.
Rowan Barrett, père de RJ chez les Knicks de New York, a précisé en entrevue avec Sportsnet le mois dernier qu’il préférait une certaine notion de continuité entre les Mondiaux et les Jeux d’été. Sans toutefois dire qu’Andrew Wiggins était « barré » de Basketball Canada, son message d’engagement prolongé était clair, voulant prioriser les joueurs qui étaient avec le programme lors de la CDM et en préparation pour celle-ci.
Dillon Brooks et RJ Barrett évoluent eux aussi à l’aile – compliquant les choses dans les schémas de l’entraîneur Jordi Fernandez, advenant un retour de Wiggs – et ont donné un engagement de trois ans à l’organisation de Basketball Canada, ce que Wiggins, ainsi que Chris Boucher, Bennedict Mathurin et d’autres Canadiens n’ont pas été en mesure de faire.
Rappelons tout de même que l’athlète natif de Toronto a déjà représenté les couleurs de sa nation en compétitions internationales auparavant, incluant ces trois médailles remportées aux tournois suivants :
- Bronze – Coupe du monde U17, FIBA – Hambourg, Allemagne (2010)
- Bronze – Championnat des Amériques U18, FIBA – São Sebastião do Paraíso, Brésil (2012)
- Bronze – AmériCup, FIBA – México, Mexique (2015)
Ses participations aux activités de l’Équipe canadienne incluent également de nombreux tournois de qualification au fil des années.
Il va sans dire que son union avec la vedette Shai Gilgeous-Alexander, en plus d’un retour du point guard Jamal Murray, feraient du Canada une nation fort redoutable aux Jeux de Paris l’été prochain. Il s’agirait sans doute de la meilleure formation jamais assemblée par le pays, en termes de talent, elle qui pourrait même se servir de sa médaille de bronze et de sa victoire face aux Américains comme tremplin pour se donner un élan en France.
Cependant, le reste de la scène internationale devrait être améliorée en 2024, aussi. Les États-Unis semblent disposés à envoyer les Avengers à Paris, à titre de « Remind Team », la France aura l’avantage du domicile et de Victor Wembanyama, la Serbie bâtira sur sa conquête de l’argent avec cette fois Nikola Jokic comme point central et la Grèce devrait bénéficier des services de Giannis Antetokounmpo.
Même d’importants noms comme ceux de Domantas Sabonis, Kristaps Porzingis, Ricky Rubio et Goran Dragic n’étaient pas sur place en Asie pour contribuer aux efforts de leur nation respective cet été; voilà qui pourrait rendre bien meilleur le bassin de compétition aux JO, si ces derniers, ainsi que les Jokic, Giannis, Doncic, Curry, Durant et LeBron de ce monde y participent.
Un autre facteur à considérer est celui du timing, car le rideau sera levé sur les Jeux de Paris le 26 juillet 2024, ce qui signifie que les joueurs qui connaîtront de longs parcours éliminatoires – comme c’était le cas pour Murray en 2023 – ne bénéficieront pas d’une longue période de repos. Un camp d’entraînement débuterait possiblement quelques jours après la conclusion des finales de la NBA. Voilà qui peut en rendre certains réticents chez Équipe Canada.
N’oublions pas non plus que les Américains viennent d’ajouter Joel Embiid à leurs rangs…