Le président de la Fédération française de basketball, Jean-Pierre Siutat, s’est penché plus en profondeur, avec Joe Vardon de The Athletic, sur les espoirs de leur formation masculine aux Jeux de Paris, puis sur la décision qu’a prise Joel Embiid de se vêtir des couleurs des États-Unis cet été, plutôt que de celles de la France.
Cet article de Joe Vardon confirme certains points qui avaient précédemment circulé au sujet de la Fédération française et de leur mécontentement face au choix d’Embiid, et met en lumière la notion que, bon, ce n’est effectivement pas tout rose entre le centre aux origines camerounaises et l’équipe de France…
L’intérêt de Joel Embiid envers Les Bleus a bien été documenté à travers 2023 et avait d’abord été évoqué en 2022, mais le Camerounais avait d’abord besoin de la citoyenneté française pour que ce rêve se concrétise. Avec l’aide de M. Siutat, il l’a obtenu, puis a ensuite fait de même pour le passeport américain. Embiid avait partagé son engagement envers la France à Jean-Pierre Siutat et ses collègues, mais en octobre 2023, un verdict différent est tombé : Jojo a dit préférer jouer pour les États-Unis.
La Fédération française, tout comme nos cousins partisans de ballon orange, auraient été surpris et déçus d’apprendre la nouvelle.
Le président de la FFB, lorsqu’il a initialement été mis au courant du désir qu’éprouvait Embiid de représenter la nation européenne – là où il n’a jamais habité, soit dit en passant –, aurait tout mis en place avec l’aide du gouvernement français pour que la paperasse soit réglée rapidement et que Joel Embiid et son fils obtiennent la nationalité française.
Il ne s’agirait pas d’un processus facile, selon M. Siutat. Or, il a fait « ce travail » parce que tout au long de la procédure, Joel lui aurait confirmé à répétition qu’il souhaitait en effet « jouer pour l’équipe nationale de France. »
On comprend, par ses propos, que le président de la Fédération de basketball de France n’a donc pas été enchanté par le 180 du MVP en titre de la NBA.
« L’Équipe américaine, avec [Joel Embiid], qui peut les battre ? » s’est demandé Jean-Pierre Siutat lors de son entretien avec Joe Vardon de The Athletic. « Personne, » a-t-il répondu à sa propre question. « Ce n’est qu’une méthode facile pour lui de remporter une médaille olympique. »
M. Siutat n’a pas entièrement tort, non plus, considérant la composition potentielle de la Team USA en vue des prochains Jeux olympiques. Celle qu’on surnomme la « Remind Team » devrait être menée par un cinq partant presque entièrement constitué de futurs membres du Temple de la renommée du basketball.
Les Bleus, menés par Rudy Gobert, Evan Fournier, Nicolas Batum, Nando De Colo et la jeune sensation Victor Wembanyama, aiment leurs chances de faire le podium, également. Mais il va sans dire que la présence de Joel Embiid sur cette unité aurait pu lui permettre de rivaliser avec n’importe quelle version de la formation des États-Unis; le programme français aurait d’ailleurs eu l’intention de placer Wembanyama à l’aile, puis Embiid et Gobert à l’intérieur, dans un même alignement de départ monstrueux, mais hypothétique…
S’il n’y a pas d’embûches ou de blessures qui se dressent sur le chemin des Américains d’ici à juillet 2024, voici ce dont aura l’air l’effectif initial des États-Unis au basketball masculin, à Paris.
Partants
- PG – LeBron James
- SG – Stephen Curry
- F – Jayson Tatum
- F – Kevin Durant
- C – Joel Embiid
En sortie de banc
- G – Jrue Holiday
- G – Devin Booker
Anthony Edwards et le plan des USA
Jusqu’ici, ces noms sont ceux que Grant Hill, directeur de USA Basketball, a ciblé comme représentants sûrs des États-Unis, dans leur imminente tentative de conquête d’une médaille d’or, après une autre déception à la Coupe du monde de la FIBA. L’architecte du programme américain aurait évidemment plusieurs autres athlètes du circuit NBA dans sa mire, mais les intérêts mutuels entre ces joueurs et USA Basketball n’auraient pas encore abouti vers une entente officielle.
La liste plus courte de candidats pour les positions restantes inclurait Bam Adebayo et Anthony Davis, deux intérieurs robustes – idéaux pour le style de jeu international – qui ont déjà porté les couleurs des États-Unis dans le passé. Les jeunes arrières Tyrese Haliburton et Anthony Edwards, de véritables étoiles montantes dans la NBA, ont participé aux efforts de leur nation à la dernière CDM, puis auraient également fait part de leurs intentions d’honorer la Bannière Étoilée à nouveau.
D’ailleurs, Shams Charania a rapporté via l’émission Run It Back cette semaine que l’arrière Anthony Edwards était sérieux dans son intention de participer au parcours américain aux J.O., puis qu’on risque de le compter parmi les rangs de l’équipe lorsque cette dernière s’envolera officiellement pour l’Europe. Ant souhaiterait même se tailler une place sur l’alignement de départ, d’après Shams.
Rappelons que chaque nation envoie 12 joueurs en France pour la compétition de basketball – la plus grande sur la scène internationale – qui sera amorcée à Lille, au Stade Pierre Mauroy, puis conclue dans le centre-ville de Paris, au prestigieux Palais omnisports de Paris-Bercy, ou Accor Arena, pour les rondes de médailles. L’amphithéâtre d’environ 16 000 sièges ne se trouve qu’à quelques centaines de mètres du bureau de la Fédération française de basketball.
Les Jeux seront amorcés le 26 juillet prochain après un important match préparatoire Canada – États-Unis, le 10 juillet.